3 QUESTIONS A – En quoi consistent les directives anticipées et les droits de fin de vie ? Pour répondre à cette question et confronter leurs opinions sur ce sujet, citoyens grenoblois et professionnels de santé se rencontrent ce mardi 2 mai, à 18 heures, à l’UFR de médecine de La Tronche. Depuis février 2017, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie s’est engagé avec le ministère de la Santé et des Affaires sociales dans une campagne d’information à l’échelle nationale. Véronique Fournier, sa présidente, nous en dit plus sur l’esprit de ce cycle de soirées thématiques en région.
Place Gre’net – Pouvez-vous définir ce que sont les directives anticipées ? S’agit-il d’un sujet connu du grand public ?
Véronique Fournier – Les directives anticipées sont un dispositif proposé à toute personne majeure qui souhaite écrire une déclaration concernant sa fin de vie. En rédigeant ce document, le patient guide les médecins dans le choix de soins qu’ils auront à faire lorsqu’il ne sera plus en mesure de s’exprimer par lui-même.
C’est un sujet qui concerne tout le monde et que les gens généralement connaissent. Notamment à Grenoble, la ville où René Schaerer [professeur honoraire de cancérologie à l’université Joseph-Fourier, ndlr) a fondé en 1897 avec d’autres collègues le mouvement Jusqu’à la mort accompagner la vie (JALMALV). A savoir une association qui met au cœur de son action des sujets très délicats tels que l’accompagnement en fin de vie et les soins palliatifs.
Quel est le rôle des professionnels de la santé dans la campagne d’information et de sensibilisation des citoyens sur la question des droits de fin de vie ?
Aller à la rencontre du public pour inviter les citoyens à réfléchir sur le concept des directives anticipées. Avec ce cycle de soirées thématiques que nous mettons en place en région, nous cherchons à amener les gens à s’interroger sur leurs droits en matière de fin de vie. Nous nous adressons principalement au grand public, auquel on propose des moments d’interaction et de dialogue avec les experts.
Le rendez-vous de ce mardi à La Tronche le confirme encore une fois : les Grenoblois prendront la parole pour exprimer leur point de vue ainsi que leurs préoccupations sur la question. Quelques professionnels de santé et d’autre experts du sujet seront présents en salle pour répondre, si nécessaire, à leur demande d’information. L’idée est surtout d’initier un véritable “débat citoyen”, où tout le monde puisse se faire entendre, quelles que soient ses convictions.
Pourquoi en parler maintenant ? Les directives anticipées sont-elles un sujet au centre de l’actualité politique ?
La question de comment on accompagne les gens en fin de vie est au centre des intérêts de la société, en France comme ailleurs du reste. Même si cela n’a pas été l’un des sujets-phare de l’actuelle campagne électorale, oui, c’est un sujet qu’on peut définir comme politique, au sens où il préoccupe les gens.
Au cours des dernières années, il a en effet fait débat au sein de la société et été l’occasion de multiples discussions, parfois très conflictuelles, jusqu’à aboutir à la loi du 2 février 2016. À la suite de cette nouvelle loi, le gouvernement a souhaité lancer une grande campagne de communication en demandant au CNSPFV d’aller à la rencontre des citoyens pour expliquer aux Français leurs droits en matière de fin de vie.
Et dans la foulée de cette campagne d’information, le CNSPFV a décidé de lancer une série de premiers débats en région, en choisissant pour cette année un thème qui ne fâche pas trop, celui des directives anticipées. Notre but est de promouvoir une atmosphère d’échange, de dialogue et d’ouverture pour que l’on apprenne à mieux entendre et écouter le point de vue de celui dont ne partage pas les opinions.
Propos recueillis par Giovanna Crippa, correspondante à La Tronche
Info pratiques :
Soirée thématique sur les directives anticipées :
mardi 2 mai à 18 heures
UFR de Médecine – Amphithéâtre Boucherle
5 chemin Duhamel, La Tronche