FOCUS – Top départ de la tournée des librairies pour l’auteure Laurence Peyrin qui vient de publier Miss Cyclone, chez Calmann Lévy. Après le beau succès de son premier roman – La Drôle de vie de Zelda Zonk vendu à 75 000 exemplaires –, la Grenobloise est largement plébiscitée. Ce qui ne l’empêche pas de faire sa première rencontre, jeudi 13 avril, dans une librairie indépendante de qualité, Les Modernes, avant d’enchaîner sur La Fnac Victor-Hugo, samedi 15 avril. Deux rendez-vous dont elle est également fière. Rencontre avec une auteure qui se défie donc des cases où l’on pourrait l’enfermer.
Miss Cyclone, le troisième roman de la Grenobloise Laurence Peyrin, vient de paraître chez Calmann Lévy. Pour l’auteure, le mois d’avril s’annonce donc comme le début d’un long cycle de rencontres et autres dédicaces chez les libraires. Au premier rang desquels elle place celle qui l’a suivie dès ses premiers pas en tant qu’auteure, Gaëlle Partouche, de la librairie Les Modernes. Laquelle accueillera Laurence Peyrin jeudi 13 avril à partir de 18 heures.
Deuxième rendez-vous grenoblois : la Fnac Victor-Hugo, samedi 15 avril, à 15 heures. Point de plus grand écart possible entre la petite librairie indépendante et le mastodonte du marché du livre, pense-t-on.
Ce qui pourrait passer pour une incompatibilité ne l’est pourtant pas chez celle qui se désigne avant tout comme une « raconteuse d’histoire ». Entendez : à mi-chemin entre l’écrivaine, qui privilégierait davantage la forme, et la romancière qui, elle, se placerait plutôt du côté de la romance légère, idéale pour la plage. « Quand j’écris, j’imagine les lecteurs penchés sur mon épaule. Je veux que mon récit soit efficace comme le sont les romans anglo-saxons que j’aime lire. Et comme j’adore le cinéma, j’imagine toujours le film que pourrait devenir le roman. J’essaie de faire image », confie Laurence.
De fait, son récit, dont le découpage tient du scénario bien ficelé à l’américaine, possède toutes les vertus d’un bon page-turner, qui ne sacrifie pas pour autant l’écriture, de belle facture, elle aussi.
New York : le déclic
Dans ses trois romans, dont le premier La Drôle de vie de Zelda Zonk a reçu le Prix Maison de la presse en 2015, New York fait nécessairement office de cadre spatial à un moment ou à un autre du récit.
Les descriptions fouillées des différents arrondissements de la ville sont-elles le fruit de l’expérience ou de documentations approfondies ? « Je connais New York comme ma poche ! Je suis tombée en amour de cette ville quand je l’ai découverte, il y a sept ans. Et c’est même là-bas que j’ai décidé d’écrire », s’enthousiasme l’auteure, intarissable sur la dimension exemplaire de la ville.
« C’est une succession de petits villages aux ambiances très contrastées. C’est socialement très intéressant. Prenons l’exemple de Coney Island, où se déroule Miss Cyclone. Il y a beaucoup d’immigrés, c’est vraiment un melting pot à l’image de l’Amérique. Les HLM d’un côté, les enclaves riches de l’autre, la plage, la ville, les manèges… C’est d’abord cet endroit qui m’a donné envie d’écrire le livre. »
C’est en effet à Coney Island que grandissent les deux héroïnes de Miss Cyclone, Angela et June, dont on suit le parcours sur quatre périodes, séparées les unes des autres par d’importantes ellipses. Ce qui permet à Laurence Peyrin de balayer deux vies de femmes, de l’adolescence à la quarantaine. En dépit de leurs personnalités aux antipodes, les deux protagonistes demeurent liées par une amitié profonde. « J’ai choisi deux femmes très différentes pour que les lectrices puissent placer le curseur quelque part entre l’une et l’autre. »
Mère de famille versus femme indépendante ?
Au vu des grandes lignes de la biographie de Laurence Peyrin, on aurait vite fait de placer son curseur à elle vers Angela, la mère de famille nombreuse qui attend son heure, plutôt que du côté de June, jalouse autant que possible de son indépendance. Car la Grenobloise, mère de six enfants, a officié en tant que journaliste au Dauphiné libéré pendant vingt ans avant de prendre la plume. Rêve qu’elle caressait pourtant depuis fort longtemps.
« Je suis également proche de June. Je lui fais assumer des discours que je peux tenir moi-même, notamment sur la maternité. Comme elle, je pense que l’instinct maternel ne va pas de soi », nuance-t-elle. On voit comme, sous ses airs de feel good book – l’univers américain de l’auteure justifie que l’on cède ainsi à quelques anglicismes –, Miss Cyclone soulève de véritables questions de société tout en s’éloignant de la caricaturale scission féminine que peuvent incarner, au départ, ses deux héroïnes.
Adèle Duminy
Infos pratiques
Miss Cyclone, Calmann-Levy, mars 2017
Librairie Les Modernes – rencontre dédicace
Jeudi 13 avril à partir de 18 heures
La Fnac Grenoble – Victor Hugo – rencontre dédicace
Samedi 15 avril 2017 à 15 heures