Que vont devenir les 275 personnes qui, sur Grenoble, bénéficient d’un hébergement hivernal depuis la mi-novembre ? Alors que le dispositif baisse le rideau ce 31 mars, les associations s’inquiètent du devenir de ses bénéficiaires et l’ont fait savoir dans une lettre ouverte envoyée le 29 mars au préfet, au sous-préfet et à la directrice de la direction départementale de la cohésion sociale*.
« A ce jour, ces personnes ne sont toujours pas informées de leur sort et nous ont confié leur extrême angoisse », souligne dans un communiqué commun la coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants (Cisem), le Collectif hébergement logement, l’Assemblée des mal logés et Droit au logement. « Comment est-il possible qu’à trois jours de la fin de l’hébergement “hivernal” des centaines de personnes, dont de nombreux enfants, ne soient même pas informées du “sort” qui les attend ? »
Le centre de Pont-de-Claix devrait fermer ses portes lundi. Même sort pour les places ouvertes au foyer Adoma. Un pis-aller pour les associations, qui dénoncent des mesures temporaires « alors que toute personne a besoin d’un toit, été comme hiver ».
« A certains bénéficiaires d’appartements, on a déjà dit de quitter les lieux, fait remarquer l’association Droit au logement. Comme d’habitude, on gère en catastrophe ! »
« Mettre des gens à la rue, c’est contraire à la loi ! »
D’après un comptage de l’association Un toit pour tous, 4 000 personnes seraient sans logement en Isère. Et ce sans compter les Roms, ou les demandeurs d’asile non placés dans un lieu d’hébergement, au nombre de 1 250. Rien que dans l’agglomération grenobloise, le nombre de personnes à la rue ou sans solution régulière d’hébergement serait de 1 500.
« Mettre des gens à la rue, c’est contraire à la loi ! L’hébergement pérenne est un principe garanti dans la Constitution et par le législateur », s’insurge le collectif d’associations. Un principe consacré dans la loi Besson (1990), la loi SRU (2000), la loi Dalo (2007) ainsi que dans les articles 345−2−2 et 345−2−3 du Code de l’Action sociale et des familles.