Jean-Pierre Barbier et Jean-Marie Bernard, respectivement présidents des départements de l’Isère et des Hautes-Alpes, se sont rencontrés afin de préciser « les contours d’une coopération renforcée ». Une manière d’aller plus loin dans la collaboration après la reconstruction du tunnel du Chambon qui avait vu les deux départements se rapprocher.
« Routes, tourisme, culture… de nombreux champs de travail communs s’ouvrent pour gagner en efficacité », estiment les collectivités. À la base de cette décision de se rapprocher, l’évidence que représente pour ces dernières l’opportunité de travailler ensemble sur les problématiques de transport.
« Le travail réalisé autour de ce terrible épisode qu’a été la crise du Chambon nous a permis de comprendre combien une coopération entre nos deux départements était absolument nécessaire dans un certain nombre de domaines, dont celui des axes de transport », explique Jean-Marie Bernard, président du Département des Hautes-Alpes.
De fait, l’entretien des routes et le déneigement sont des domaines dans lesquels les départements de l’Isère et des Hautes-Alpes travaillent et à travers lesquels ils tissent naturellement des liens réguliers.
Modernisation et sécurisation de deux routes départementales et d’une nationale
Au premier rang de leurs préoccupations, la RD1091 reliant Vizille à Briançon, qui requiert d’être modernisée afin de fluidifier le trafic et d’améliorer la sécurité. Une étude a d’ores et déjà été lancée et les deux départements ont sollicité du préfet de Région le soutien de l’État, une fois les conclusions rendues sur les travaux prioritaires à engager.
Afin d’améliorer la liaison sud-nord, les deux départements souhaitent également travailler de concert sur les RD1075 et RN85, pour lesquelles des crédits dédiés ont aussi été sollicités auprès de l’État. Par ailleurs, des partenariats pourront être initiés pour la gestion de la viabilité hivernale, les deux départements ayant tous deux un important kilométrage de routes de montagne à déneiger chaque hiver.
« Nous ne voulons pas nous mettre des œillères car les Hautes-Alpes sont de l’autre côté du Chambon. Administrativement, nous sommes coupés, mais nous avons tant à gagner à nous rapprocher qu’il serait aberrant de ne pas le faire. Aujourd’hui, les conditions administratives ne sont pas réunies pour parler de fusion, il n’empêche que nous voulons travailler ensemble », insiste Jean-Pierre Barbier.
Répondre aux enjeux du XXIe siècle
Les deux collectivités en appellent aussi à la mobilisation de l’État et des régions pour garantir la modernisation et la pérennité des dessertes ferroviaires du massif, jugées indispensables au désenclavement des territoires de montagne et à leur développement économique et touristique. L’objectif ? Répondre aux grands enjeux du XXIe siècle.
Mais, au-delà des évidentes actions routières et ferroviaires, existent d’autres possibilités de partenariat, dans le domaine du tourisme notamment. La coopération, déjà bien engagée autour du Parc national des Écrins (PNE), pourrait être notablement renforcée. Mieux, des politiques communes et cohérentes de promotion touristique pourraient être mises en place pour valoriser la destination alpine, hors département de la Savoie.
Un portage commun de grands projets culturels
L’effort de coopération portera également sur la culture. Une réflexion sera ainsi engagée sur une convention pluriannuelle, comme celle liant les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence. « Un portage commun de grands projets culturels ferait aussi sens pour mener des opérations d’envergure sur les deux départements », expliquent les collectivités. Qui estiment que « de manière globale, ces partenariats vont permettre de gagner en capacité d’action et […] de réduire les coûts des actions menées ».
« Tant les Haut-Alpins que les Isérois attendent de notre part que nous fassions mieux et plus efficace avec le peu d’argent qu’il nous reste de l’État. D’où l’importance d’unir nos forces et nos moyens pour réaliser des actions très concrètes au service de nos populations et des vacanciers qui séjournent très régulièrement dans nos territoires », explique encore Jean-Marie Bernard.
JK