Pendant que les bibliothécaires en lutte de Grenoble et ceux d’autres villes en France donnaient une conférence de presse au salon de Paris ce vendredi 24 mars pour défendre le maintien de la lecture pour tous et le service public de proximité, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, était au même moment porte de Versailles. Mais il n’a curieusement pas pris la peine de saluer des agents bibliothécaires…
Une délégation de bibliothécaires, d’agents grenoblois et d’habitants tenait une conférence de presse au salon du livre de Paris ce vendredi*. Les Grenoblois – rejoints par des bibliothécaires de Clamart, Paris, Amiens, Plaine-Communes, Vitry-sur-Seine, Boulogne-Billancourt – dénonçaient la baisse des dotations de l’État et les conséquences sur leur métier, la suppression de bibliothèques, et la mise à mal de l’accès de la culture pour tous. Un combat auquel Jean-Luc Mélenchon, le candidat de l’extrême gauche pour la présidentielle 2017, de surcroît grand lecteur et amoureux des livres, aurait logiquement dû être sensible.
Habituellement solidaire des revendications sociales, le candidat de la France des Insoumis et fondateur du Parti de gauche n’a toutefois pas rendu visite aux bibliothécaires. Il y a sans doute une bonne raison à cela : la fermeture des deux bibliothèques de Grenoble a été décidée par la majorité municipale de Grenoble et assumée (ou presque) par le Parti de gauche.
Un choix visiblement délibéré
Un choix visiblement délibéré de Jean-Luc Mélenchon, étant donné que cette conférence de presse était tout sauf confidentielle, relayée sur les réseaux sociaux, qu’affectionnent de surcroît, le candidat et ses conseillers. Certes, le candidat de la France insoumise ne peut pas être partout et il avait fort à faire avec la signature de son dernier opus « De la Vertu ». Mais il est tout de même resté plus de cinq heures au salon du livre, ce vendredi.
De l’avis du blog social et culturel à la Ville de Paris, le Miroir social, « l’ardent partisan d’une ligne anti-austérité » aurait sciemment évité de croiser les militants et syndicalistes bibliothécaires grenoblois. Il ne serait peut-être pas de bon ton d’ébruiter le fait, rappelle le Miroir social, que « l’équipe municipale [de Grenoble ndlr] qui applique ce programme de « casse du service public » a été élue sur une liste Gauche alternative et « anti-austérité » qui comprenait notamment… le Parti de gauche ! Oui, celui-là même qui a été fondé par Jean-Luc Mélenchon ! »
SC
* à l’initiative de l’intersyndicale FO-CGT-Sud et de la Confédération nationale du travail des agents territoriaux de la Ville de Grenoble.