REPORTAGE VIDÉO – Emmanuelle Cosse, la Ministre du logement et de l’habitat durable était en visite en Isère et plus spécialement à Grenoble ce jeudi 23 mars. Au programme de la visite ministérielle, la présentation de la maison prototype Terra Nostra située quartier Flaubert, la visite des serres horticoles de la ville de Grenoble et celle du village d’insertions « Le rondeau » qui accueille des familles Roms.
Après les visites de Bernard Cazeneuve et Ségolène Royal, Matthias Fekl, Audrey Azoulay et enfin François Hollande, c’était au tour de Emmanuelle Cosse, la Ministre du logement et de l’habitat durable de se rendre à Grenoble, ce jeudi 23 mars. Sa visite sera d’ailleurs sûrement la dernière d’un membre du gouvernement actuel dans la capitale des Alpes.
La raison ? Tout simplement l’entrée dans la période de réserve à partir de laquelle, dès minuit dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mars, plus aucun membre du gouvernement n’aura le droit, entre autres obligations, de défendre l’action du gouvernement ou de vanter son bilan. Élection présidentielle oblige, ils devront également limiter leurs déplacements au strict nécessaire.
« Les enjeux de la ville écologique et inclusive »
Ceci étant, Emmanuelle Cosse était toujours dans les clous et c’est à Grenoble qu’elle avait choisi de se rendre pour son dernier déplacement, une visite sur le thème des « enjeux de la ville écologique et inclusive ». C’est ainsi que la ministre s’est rendue quartier Flaubert où lui a été présenté Terra Nostra, la maison prototype en bois du futur quartier en transition.
L’occasion également de rencontrer les étudiants du master Cultures constructives de l’École d’architecture de Grenoble (Ensag) et l’aménageur Sages qui lui a présenté la manière dont allait être inséré le projet dans le quartier.
Un peu plus tard, ce sont les serres horticoles de la ville de Grenoble situées à Saint-Martin-d’Hères qu’Emmanuelle Cosse a pu parcourir et où lui ont été présentés des plantes ainsi que des projets d’agriculture urbaine. Le tout complété par des échanges informels avec une association locale et un panorama des projets urbains en cours.
« Des passages de campements en squats »
La Ministre a terminé sa visite au village d’insertion du Rondeau qui accueille des familles Roms. « Je voulais voir ce projet d’insertions pour des famille Roms afin de discuter avec l’équipe qui s’occupe de ce centre qui est ouvert depuis décembre 2014 », explique Emmanuelle Cosse. La ministre a ainsi eu l’occasion d’évoquer avec les professionnels du village un certain nombre de sujets. « Nous avons pu discuter de la qualité de la prise en charge, comment les familles peuvent aussi s’en sortir, évoluer, scolariser leurs enfants… Toutes choses qui peuvent leur permettre de résoudre ce qu’elles vivaient jusque là, c’est à dire des passages de campements en squats, sans aide sociale et sans insertion », expose Emmanuelle Cosse.
Retour en images sur cette visite menée au pas de charge.
Reportage Joël Kermabon
L’hébergement d’urgence était également au centre des préoccupations de la ministre. Emmanuelle Cosse n’a pas manqué de rappeler l’annonce, faite le 15 mars dernier, de la pérennisation de 5 000 places d’hébergement supplémentaires sur l’ensemble du territoire national dont au moins 150 places sur le département de l’Isère. « Notre volonté est en effet de pouvoir accueillir mieux les personnes sans logement, pas simplement sur l’hiver », affirme Emmanuelle Cosse. « La décision a été actée y compris sur le plan financier, reste qu’il faut trouver aussi les lieux pour installer ces places et les équipes sociales. »
« On a besoin de ces lieux-là ! »
Quant au village du Rondeau, au bout de deux ans on peut considérer qu’il n’en est plus au stade de l’expérimentation. C’est du moins ce que constate la ministre. « Nous sommes là dans un programme de prise en charge, d’insertion de familles Roms. Nous devons désormais regarder comment il peut être élargi, dupliqué sur le territoire de la Métropole. »
Emmanuelle Cosse en est convaincue, ce qui est certain c’est que ces familles Roms doivent être stabilisées. « Il faut qu’elles aient des équipes sociales avec lesquelles elles tissent des liens durablement, qui leur permettent d’avancer sur la parentalité, sur l’éducation, sur l’accès à la formation… On a besoin de ces lieux-là ! »
Cependant Emmanuelle Cosse tempère. « Tous les élus ne sont pas ouverts, comme le maire de Grenoble, à ce travail là. On n’a pas la facilité dans tous les territoires d’avoir des élus qui acceptent ce type de projet », déplore la Ministre du logement.
Joël Kermabon