FOCUS – À 40 jours du 1er tour de l’élection présidentielle, l’équipe de campagne iséroise de Benoît Hamon a inauguré, ce mardi 14 mars, son local situé rue Saint-Jacques. L’occasion pour les élus, les partis politiques partenaires et de nombreux militants d’échanger autour d’un verre, bien décidés à « faire battre le cœur de la France », le slogan de campagne du candidat socialiste issu de l’élection primaire à gauche.
« Je suis là au nom du respect de la parole donnée qui, pour nous, est fondamental en politique. On s’était engagés dans le processus de la Belle alliance populaire à soutenir le vainqueur de cette élection [la primaire à gauche, ndlr], quel qu’il soit et il est important que l’on continue à le faire », déclare Philippe Charlot, de l’Union des démocrate et des écologistes (Ude).
Celui qui soutenait Jean-Luc Bennahmias, le candidat du Front démocrate (FD), au premier tour de l’élection primaire à gauche est le premier à prendre brièvement la parole, ce mardi 14 mars, lors de l’inauguration du local de campagne – sis rue Saint-Jacques – de Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle.
Une inauguration à la bonne franquette au début de laquelle Soizic Loquet-Naël, la directrice départementale de la campagne de Benoît Hamon en Isère va inviter quelques représentants des partis politiques partenaires à prendre la parole, avant que le buffet ne soit pris d’assaut et que les discussions ne s’engagent.
La transition écologique : un sujet fondamental
Philippe Charlot en profitera pour rappeler les points de convergences entre les propositions phares portées par Jean-Luc Bennahmias et celles de Benoît Hamon.
Notamment le revenu universel pour les jeunes, la transition écologique, « un sujet fondamental » avec la sortie du nucléaire, ou encore les dernières propositions du candidat concernant les entrepreneurs « qui vont dans le bon sens pour l’amélioration de la situation économique en France ». Autant d’orientations et d’idées directrices qui scellent « un rassemblement que nous souhaitons le plus large possible », se prend à espérer Philippe Charlot. Avant que la campagne, s’affranchissant de la forme, n’entre dans le vif des programmes des uns et des autres.
« Revenir au projet de transition écologique porté par Benoît Hamon »
Un point de vue partagé par Pierre Mériaux, conseiller municipal délégué au tourisme et à la montagne de la Ville de Grenoble, qui a rejoint l’équipe de campagne de Benoît Hamon après avoir été récemment nommé “référent thématique sur la montagne” par le candidat du Parti socialiste. Ce dernier décrit un contexte compliqué.
« Nous sommes dans un contexte très préoccupant avec une campagne polluée par des affaires à répétition, inquiétantes pour notre démocratie qui touchent autant François Fillon que Marine Le Pen et qui nous empêchent de parler aux Français des projets de société que nous souhaitons développer », explique l’élu Europe, écologie, les Verts (EELV).
Une ambiance délétère, selon Pierre Mériaux, « qui pousse certains citoyens à se désintéresser de la situation politique ». L’élu en est convaincu, il faut repartir du dénominateur commun. « Nous devons inlassablement revenir au projet de transition énergétique et écologique que Benoît Hamon porte en notre nom. C’est là-dessus que j’ai décidé de rejoindre l’équipe de campagne nationale pour lui apporter des points de vue qui, j’espère, vont lui permettre de se positionner rapidement sur la question », explique Pierre Mériaux.
Pour autant, l’élu n’a pas toujours été très tendre avec les socialistes, notamment ceux de l’opposition municipale. N’est-ce pas, dès lors, une position inconfortable que d’être désormais intégré à l’équipe de Benoît Hamon ?
« La dispersion de la gauche a toujours été source de défaite »
Quant à Christophe Bouvier, mandataire départemental de la campagne de Benoît Hamon en Isère, s’il se félicite de l’accord avec EELV qui a abouti au retrait de Yannick Jadot, il n’en regrette pas moins que Jean-Luc Mélenchon ne soit pas parvenu à discuter avec le candidat socialiste et « à faire une candidature de rassemblement de la gauche ».
Quelles sont les craintes du mandataire départemental ?
« Aujourd’hui, dans les intentions de vote, au mieux Benoît Hamon serait quatrième, ce qui ne permet pas d’envisager une qualification au premier tour », s’inquiète Christophe Bouvier qui souligne « que la dispersion de la gauche a toujours été source de défaite ».
Cependant, ce dernier reste malgré tout optimiste. « La campagne est très incertaine. On voit les vicissitudes judiciaires de certains candidats et beaucoup d’électeurs s’interrogent et ne sont pas sûrs de leur choix à un mois et demi du scrutin. Il reste quarante jours pour convaincre et porter le programme de Benoît Hamon en tête du premier tour voire du deuxième tour », conclut Christophe Bouvier.
Joël Kermabon