Porte-parole du Groupe d’analyse métropolitain (Gam) dont il est le seul membre connu, Pascal Clérotte n’exclut pas la possibilité que ce même groupe puisse constituer sa propre liste pour ferrailler dans l’arène politique locale lors de l’échéance électorale municipale de 2020.
Pour étayer ce qui, pour l’heure, n’est qu’une déclaration d’intention – si l’on considère la date encore éloignée de l’élection municipale –, Pascal Clérotte part d’un « constat multiple » et tacle tout azimuts.
Grenoble-Alpes Métropole ? « Une réforme territoriale tout à fait inaboutie qui a donné ce monstre fonctionnel qu’est la Métropole ». Les élus ? Pas mieux. « C’est le désordre généralisé de partout, il n’y a plus de contrôle de légalité, ça ne connaît pas la loi… Ils font n’importe quoi ! ils ne sont pas à la hauteur et, en tout cas, ne donnent pas satisfaction à la population », fustige le porte-parole du Gam. Autant de récriminations qu” « on peut entendre depuis pas mal de temps un peu partout dans la région grenobloise », selon lui.
« Il va falloir que la société civile se prenne en main »
« Nous, ce qu’on dit c’est qu’au lieu de se plaindre dans son coin, il va falloir que la société civile se prenne en main et qu’elle commence à réfléchir et à penser à les [les élus, ndlr] remplacer elle-même ». Comment ? En montant des listes pour 2020 afin de « mettre la pression sur les élus professionnels ». Selon Pascal Clérotte, « ce n’est pas tant que les partis politiques ne soient pas utiles, c’est simplement qu’aujourd’hui les appareils sont pervers et ne permettent pas de sélectionner un personnel politique compétent ».
Quels sont les projets du Gam en l’occurrence ? « Nous avons dans l’idée de monter une liste sur Grenoble, mais pas seulement puisque nous y songeons également pour Saint-Martin-d’Hères, La Tronche, Eybens ou encore Pont-de-Claix », énumère sans ambages Pascal Clérotte. Qui indique que le Gam est prêt à soutenir des initiatives dans d’autres communes de l’agglomération mais par à n’importe quelles conditions.
« On veut des gens qui soient prêts à travailler pour le bien de la collectivité. Nous ne voulons pas d’hommes ou de femmes d’appareils ou encore des ambitieux qui seraient là pour la retape », insiste le porte-parole. « Ces listes ne seront pas des écuries politiques. On ne va pas repartir sur des associations, des collectifs […] Nous comptons sur les compatibilités et les compétences de chacun », ajoute Pascal Clérotte.
« Ils se tiennent tous un petit peu par la barbichette »
Le porte-parole du Gam explique que l’enjeu ne concerne pas la seule Ville de Grenoble. « On se rend bien compte qu’il n’y a pas de projet métropolitain. La métropole, c’est la somme des projets et des petites marottes de chaque maire de chaque commune », pourfend-il encore. Une Métropole dont le président, Pascal Clérotte l’assure, ne serait « qu’un pantin dans la main du groupe écologiste » et « pas assez fort pour faire prévaloir l’intérêt métropolitain, qui n’est pas forcément l’intérêt des communes ».
Quant aux oppositions, qu’elles soient municipales ou métropolitaines, pour le porte-parole du Gam c’est une affaire entendue, elles ne travaillent pas suffisamment. « Ils se tiennent tous un petit peu par la barbichette », ironise-t-il.
Questionné sur d’éventuels ralliements de la première heure, Pascal Clérotte se fait très discret. « Il y aura notamment des gens du Gam mais tous ne s’impliqueront pas. Ce sont des choix personnels. Il n’y a pas de noms à donner pour le moment. On les donnera quand nous déposerons les listes », botte-t-il en touche. Avant de poursuivre. « Mais il y a des réflexions sérieuses et poussées qui sont en train d’être menées sur les communes que j’ai citées. »
JK