EN BREF – En marge de la biennale Villes en transition officielle, le Droit au logement 38 et l’Association des locataires mal logés et des sans logements de Grenoble organisent la marche « Réquisition Go », ce samedi 11 mars. Objectif : exiger que les pouvoirs publics réquisitionnent les logements et bâtiments vides pour les mettre à la disposition des mal logés, comme Eric Piolle, maire de Grenoble l’avait promis.
La grande marche a été baptisée « Réquisition Go ». Organisée dans le cadre de la Semaine de la transition, elle démarrera ce samedi 11 mars à 13 h 30. Le rendez-vous est donné à l’arrêt de tram Grand” Place, avec un point de chute au camp Valmy.
« Exigeons que les décideurs politiques se positionnent et réquisitionnent les bâtiments vides ! » Tel est le mot d’ordre des organisateurs de la marche – Droit au logement 38 et l’association des locataires mal logés et sans logements (ALM) –, auxquels se joignent de nombreuses associations dont l’union départementale Solidaires Isère et le Centre d’Information Inter-peuples.
10 000 logements et bâtiments vides dans l’agglomération grenobloise
Lutter contre la précarité énergétique, construire l’habitat de demain, vanter les mérites de l’intelligence collective ou la démocratie participative… Autant d’enjeux largement exposés au cours de la biennale Villes en transition organisée par la Ville de Grenoble.
Mais de l’avis des militants pour le Droit au logement, quelques thèmes sont restés sous le tapis. À commencer par la question des 10 000 logements et bâtiments vides que compte l’agglomération grenobloise.
« Il est absurde de laisser 4 000 personnes à la rue dans l’agglomération, alors que tant de logements demeurent vacants. La Ville veut être exemplaire en matière de transition, qu’elle utilise les ressources existantes ! », s’insurge l’un des organisateurs de la marche.
Le « plan de résorption » d’Eric Piolle, tombé aux oubliettes ?
S’atteler à la réquisition de logements vacants était pourtant l’une des promesses électorales du maire écologiste de Grenoble. Dans l’engagement 74, Eric Piolle proposait la mise en place d’un « plan de résorption » des logements vacants. Il affirmait qu’il userait si nécessaire du « droit de préemption » notamment « pour [les logements] en mauvais état, pour les transformer en logements conventionnés ou sociaux, après rénovation ». Mais de l’avis de Guy Tuscher, conseiller municipal du groupe dissident Ensemble à Grenoble, la majorité RCGE n’a guère avancé sur le sujet depuis plus de trois ans.
Lors du conseil municipal du 6 février dernier, le groupe s’est ainsi fait le porte-parole de l’Association des mal logés, inquiète de la prochaine remise à la rue des sans-abris, une fois passée la trêve hivernale.
« Nous savons tous qu’il existe des immeubles et des logements non occupés, a rappelé Guy Tuscher dans l’enceinte du conseil municipal. Nous demandons à Monsieur le Maire de prendre le ou les arrêtés nécessaires pour décider d’un moratoire afin de geler toutes les procédures d’expulsions domiciliaires ».
Le maire a longuement répondu sans toutefois convaincre son opposant. « Il a en quelque sorte noyé le poisson », estime Guy Tuscher.
Séverine Cattiaux
Les efforts très modestes du PLH
Le Plan local de l’habitat de l’agglomération 2017 – 2020 qui vient d’être dévoilé, vise la remise sur le marché de 250 de logements vacants privés en moyenne par an, sur un total de 16 040 logements privés vacants, dont plus de 5 780 vacants depuis plus de deux ans… Un objectif somme toute relativement modeste.