Dans un mois, des glaciologues français, américains, russes, brésiliens et boliviens impliqués dans le projet Ice memory iront forer un glacier andin, à 6 300 m d’altitude, pour y extraire des carottes de glace. Objectif ? Constituer une bibliothèque glaciaire qui, stockée en Antarctique, à l’abri du réchauffement, permettra aux chercheurs du monde entier de continuer d’étudier l’histoire climatique de la Terre.
Un premier forage de deux carottes de glace avait été réalisé en août 2016 au col du Dôme dans le massif du Mont-Blanc. C’était la première étape du projet Ice memory initié en 2015 par le laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement de Grenoble (LGGE), l’Université Ca’Foscari de Venise (Italie) et le Conseil national de la recherche italien (CNR), sous l’égide de la Fondation Université Grenoble Alpes.
La seconde étape, de la mi-avril à la mi-juin, va conduire les glaciologues sur le Nevado Illimani, une montagne bolivienne située dans la cordillère orientale des Andes.
Enjeu : découvrir 18 000 ans d’histoire climatique
Grâce aux carottes extraites des archives glaciaires, les chercheurs vont pouvoir étudier 18 000 ans d’histoire climatique et environnementale des Andes. Car c’est grâce à ces minuscules bulles d’air prisonnières de la glace, témoins de l’évolution de l’atmosphère depuis des milliers d’années, que les chercheurs, et le premier d’entre eux Claude Lorius, ont démontré que les gaz à effet de serre étaient la principale cause de la hausse des températures.
Demain, la communauté scientifique ambitionne d’aller plus loin et d’étudier les effets de la pollution. Les mutations de virus et bactéries aussi. En attendant, le programme prévu sur cinq ans, et qui devrait être labellisé par l’Unesco pour l’aider à dépasser les frontières franco-italiennes et espérer atteindre une envergure internationale, suit son cours. Un prochain forage est prévu en Italie et plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, le Brésil, les États-Unis, la Russie, la Chine, le Népal ou le Canada, pourraient bien venir élargir les rayons de la bibliothèque.
PC