FOCUS – Mars bleu 2017 a débuté. Portée en Isère par l’ODLC et le Conseil départemental, cette campagne de prévention du cancer colorectal s’adresse aux femmes et aux hommes de 50 ans et plus, invités à pratiquer tous les deux ans un test de dépistage aussi simple que salvateur.
« Le cancer n’arrive pas qu’aux autres. » Magalie Guillot, vice-présidente du Conseil départemental de l’Isère en charge de la santé, l’affirme : « 2017 doit être l’année charnière d’une évolution dans les mentalités. Toute personne doit avoir conscience que le dépistage est le rempart le plus sûr contre la maladie. »
La maladie, c’est-à-dire le cancer colorectal, “à l’honneur” d’une campagne d’information baptisée Mars bleu. Une campagne nationale déclinée sur les différents territoires, invitant les personnes de 50 ans et plus à pratiquer tous les deux ans, à domicile, un test de dépistage d’une grande simplicité.
C’est l’ODLC (Office de lutte contre le cancer) qui porte la campagne en Isère. Une démarche dans laquelle le Département s’inscrit pleinement, ainsi qu’il l’avait déjà fait en 2016 pour la campagne d’Octobre rose, consacrée au dépistage du cancer du sein.
Le Département met à disposition son réseau de communication
Au programme de Mars bleu en Isère, une exposition consacrée à la prévention du cancer colorectal, en présence de médecins gastroentérologues partenaires de l’opération. L’ODLC la présentera dans douze établissements hospitaliers, à Grenoble, Échirolles, Saint-Martin-d’Hères, La Tronche, Crolles, Voiron, Bourgoin-Jallieu, Roussillon et Vienne.
Le Département met pour sa part à disposition ses outils de communication pour relayer la campagne Mars bleu. Les réseaux sociaux tout d’abord, où circuleront visuels et vidéo, mais aussi les 584 000 exemplaires d’Isère Mag de mars-avril, où l’affiche réalisée pour l’occasion figure en dernière page de couverture. Elle sera enfin visible sur les 240 éléments de mobilier urbain du Conseil départemental.
Une attention portée sur les personnes en situation de handicap
L’affiche représente deux Isérois, un homme de 56 ans et une femme en fauteuil roulant de 61 ans. Comme pour la précédente campagne d’Octobre rose, l’ODLC et le Département veulent en effet mettre en avant la question de la prévention chez les personnes en situation de handicap. Et ceci en partenariat avec l’Association familiale de l’Isère pour personnes handicapées (Afiph).
Georges Vié, président de l’Afiph, salue ce choix, qu’il juge « audacieux, judicieux, mais finalement logique ». « Le cancer, comme la maladie en général, ne fait pas de différence. Il est important que les personnes en situation de handicap et tous ceux qui les accompagnent se sentent aussi concernés et répondent aux invitations qu’ils reçoivent pour faire le dépistage. Aujourd’hui, c’est loin d’être le cas », note-t-il à l’occasion du lancement de la campagne.
Le cancer colorectal, à l’origine de 250 décès par an en Isère
Le dépistage est-il plus courant chez les “valides” ? En Isère, 41 % des personnes âgées de 50 à 74 ans le pratiquent tous les deux ans, selon le docteur Catherine Exbrayat de l’ODLC. Un chiffre largement supérieur à la moyenne nationale (29 %). « Cela reste tout à fait insuffisant pour faire baisser la mortalité », souligne-t-elle toutefois.
Et le médecin de rappeler que nous sommes en présence d’une « maladie lourde », avant de donner quelques chiffres : 43 000 nouveaux cas déclarés en France chaque année, dont 700 en Isère. 18 000 décès en France, et 250 dans le département. Et pourtant, affirme-t-elle, le nouveau test de dépistage proposé en 2015 pourrait faire diminuer le nombre de décès d’un tiers, si l’on se fie aux expérimentations internationales.
Un test de dépistage simple qui se réalise à domicile
Ce test, contenu dans une enveloppe remise par son médecin traitant, consiste à prélever à domicile des échantillons de matière fécale à l’aide d’un petit goupillon, à poster ensuite accompagnés de sa fiche d’identification dans les vingt-quatre heures. Une méthode simple qui permet de repérer des traces de sang dans les selles, donc potentiellement des lésions cancéreuses, et de traiter la maladie avant qu’elle ne se développe.
Et pour couper court aux inquiétudes, le docteur Catherine Exbrayat insiste : la coloscopie n’intervient que dans 4 % des cas, en cas de découverte de traces de sang dans les selles. Autre cliché à combattre : le cancer colorectal touche autant les femmes que les hommes. Autant dire que le choix de la couleur bleu, décidé au niveau national, fait grincer quelques dents…
« Nous espérons que ce mois de mars permettra de mobiliser et de convaincre les Isérois de participer à ce dépistage, conclut Magalie Guillot. Il faut insister sur le fait que ce test est plus facile, plus clair, et qu’un seul prélèvement suffit. Cinq minutes dans une vie peut la sauver. Vous avez une convaincue en face de vous ! »