Des militants des groupes d'appui de La France insoumise dans le local de campagne. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La France insou­mise : les mili­tants des groupes d’ap­pui gre­no­blois montent au front

La France insou­mise : les mili­tants des groupes d’ap­pui gre­no­blois montent au front

FOCUS – Des mili­tants de quelques-uns des 63 “groupes d’ap­pui” isè­rois de La France insou­mise (Fi) ont pré­senté, ce jeudi 16 février, dans leur local de la rue Chenoise, les grandes lignes de la cam­pagne qu’en­tend mener le mou­ve­ment citoyen lancé par Jean-Luc Mélenchon pour l’é­lec­tion présidentielle. 

La devanture du local, rue Chenoise. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La devan­ture du local, rue Chenoise. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Les pas­sants qui ont emprunté, ces der­niers jours, la rue Chenoise au cœur du quar­tier his­to­rique de Grenoble, n’ont pu man­quer la vitrine, très colo­rée, du tout nou­veau local de cam­pagne de La France insou­mise (Fi).

Et pour cause ! Garnie d’af­fiches élec­to­rales siglées Mélenchon, avec en guise de logo la lettre grecque phi incar­nant le mou­ve­ment de l’homme poli­tique, la devan­ture ne peut qu’at­ti­rer le regard. C’est l’en­droit qu’ont choisi des mili­tants issus de quelques-uns des 63 groupes d’ap­pui isè­rois – dont dix-huit à Grenoble –, sou­te­nant la can­di­da­ture de Jean-Luc Mélenchon à l’é­lec­tion pré­si­den­tielle de 2017 pour com­mu­ni­quer sur la dyna­mique qu’ils sou­haitent impri­mer à cette cam­pagne. Avant d’i­nau­gu­rer le local lundi 27 février, de manière officielle.

« La cam­pagne com­mence à prendre une dyna­mique très forte »

Ça sonne un peu comme du jar­gon mili­taire. Mais que l’on se ras­sure, les quelques 2 300 groupes d’ap­pui déjà mis en place dans tout l’hexa­gone par La France insou­mise n’ont rien de bel­li­queux. « C’est un chiffre qui évo­lue sans cesse, nous assis­tons à une pro­gres­sion expo­nen­tielle. Aujourd’hui en France ce sont 250 000 insou­mis qui sou­tiennent la can­di­da­ture de Jean-Luc Mélenchon ! », s’en­thou­siasme Caroline Schreiber, réfé­rente du groupe d’ap­pui Capuche, un des quar­tiers de Grenoble.

De gauche à droite : Caroline Schreiber et Nicolas Charpentier. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Caroline Schreiber et Nicolas Charpentier. © Joël Kermabon – Place Gre’net

La mili­tante en veut pour preuve les 18 000 per­sonnes pré­sentes au mee­ting de Lyon « holo­gramme ou pas » aux­quelles s’a­joutent les 65 000 inter­nautes qui l’ont suivi. Sans comp­ter le nombre de vues enre­gis­tré après coup sur Youtube.

Caroline Schreiber en est convain­cue, les choses s’accélèrent.

« La cam­pagne com­mence à prendre une dyna­mique et une tona­lité très forte et nous espé­rons que nos pro­chaines actions ne feront qu’am­pli­fier ces chiffres ». C’est jus­te­ment la tâche que se sont fixée ces fameux groupes d’ap­pui, dont notam­ment les quelques 700 per­sonnes d’ores et déjà ins­crites dans toute l’Isère.

« Si ça conti­nue comme ça, nous allons être un sacré paquet ! »

Comment fonc­tionnent ces groupes d’ap­pui ? « Ce sont de petites uni­tés, cen­sées mailler tout le ter­ri­toire, qui militent de manière un petit peu tra­di­tion­nelle. Mais éga­le­ment de manière nova­trice par des actions comme celles qui sont menées par les por­teurs de parole », explique Caroline Schreiber. Qui nous en dit un peu plus sur la méthode d’ac­tion héri­tée des tech­niques du théâtre d’agit­prop.

Action des porteurs de parole en centre-ville. © Caroline Schreiber

Action des por­teurs de parole en centre-ville. © Caroline Schreiber

Outre la vente de pro­grammes dans la rue, les chœurs d’in­sou­mis et autres actions mili­tantes, la for­ma­tion fait par­tie des mis­sions qui leur incombent comme notam­ment d’ap­por­ter des réponses aux ques­tions posées par les gens qu’ils rencontrent.

Autant d’ac­tions qui ont pour effet de gros­sir signi­fi­ca­ti­ve­ment les rangs mélen­cho­nistes selon la mili­tante. « Si ça conti­nue comme ça jus­qu’au 23 avril [date du pre­mier tour de l’é­lec­tion pré­si­den­tielle, ndlr], nous allons être un sacré paquet ! », se réjouit par anti­ci­pa­tion Caroline Schreiber.

« L’horizon n’est plus le Parti socia­liste »

Qui sont-ils ces citoyens qui s’ins­crivent dans les groupes d’ap­pui ? Nicolas Charpentier, étu­diant à l’Institut de géo­gra­phie alpine, milite au sein du groupe d’ap­pui du cam­pus uni­ver­si­taire. Pour ce der­nier, l’ho­ri­zon n’est plus le Parti socia­liste. « Je sou­tiens Jean-Luc Mélenchon parce que je consi­dère que c’est le seul can­di­dat à pou­voir por­ter les idéaux socia­listes aujourd’­hui dans notre pays et en tout cas pour cette cam­pagne », déclare-t-il, convaincu.

Sur les murs du local. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Sur les murs du local. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Quant aux groupes d’ap­pui, le jeune étu­diant n’en retient pas seule­ment les aspects politiques.

« C’est vrai­ment l’ou­til cen­tral de notre mou­ve­ment, c’est là que s’or­ga­nisent les actions sur le ter­rain. Mais c’est aussi ce qui per­met à des jeunes comme moi n’ayant jamais milité de décou­vrir ce qu’est le mili­tan­tisme et ce que c’est que de se battre pour des idées que l’on consi­dère comme justes », sou­ligne Nicolas Charpentier.

Il n’est d’ailleurs pas le seul dans le milieu étu­diant à se ral­lier à la cause de La France insou­mise. Selon lui, un réel engoue­ment des jeunes pour les idées de Jean-Luc Mélenchon se fait jour.

L’avenir en com­mun : un pro­gramme qui fait l’unanimité

Émilie Marche, conseillère régio­nale du groupe Rassemblement citoyen éco­lo­gique et soli­daire (RCES) et membre du Parti de gauche se réfère quant à elle au pro­gramme du can­di­dat inti­tulé L’avenir en com­mun. « On voit bien avec les actions des por­teurs de parole qu’il répond aux pro­blé­ma­tiques que posent les gens que nous ren­con­trons », constate l’é­lue. Avant de conclure. « On a envie de chan­ger, de construire un ave­nir en com­mun, sans inéga­li­tés où tout le monde trouve sa place et puisse vivre digne­ment. »

Les feuilles A4 résultant des actions types "porteur de parole" sont affichées sur les murs du local. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Les feuilles A4 résul­tant des actions types « por­teur de parole » sont affi­chées sur les murs du local. © Joël Kermabon – Place Gre’net

D’autres témoi­gnages de mili­tants vont suivre. Tel celui de Clément Février, thé­sard en phy­sique et depuis un an sans emploi qui estime que le pro­gramme de Jean-Luc Mélenchon « répond aux urgences criantes notre société ».

En 2012, il était juste allé voter. Mais là, il entend bien faire plus, s’impliquer.

« Aller voter ne suf­fit pas. Du côté du quar­tier de l’Abbaye, nous essayons de faire notre petit bout de che­min en allant trac­ter, en dif­fu­sant le pro­gramme et des affiches… »

Samuel, 16 ans, sans conteste le plus jeune membre des groupes d’ap­pui sur Grenoble, s’est dit un jour : « Le capi­ta­lisme, l’argent qui mène le monde, j’en ai marre, il faut y aller, il faut se mon­trer ! » Mais pas tout seul. « Dans les groupes d’ap­pui, je me suis retrouvé avec des gens comme moi, qui avaient les mêmes opi­nions », explique-t-il à l’assistance.

Entre 2012 et 2017 l’o­pi­nion a évolué

Parmi les pré­sents, beau­coup ont par­ti­cipé, ce n’est pas si vieux, à l’é­lec­tion de 2012. Leurs espoirs avaient été déçus. Ont-ils le sen­ti­ment que pour celle qui se pré­sente il se passe quelque chose de plus dans l’o­pi­nion ? « Les gens se sont bien rendu compte que le pro­gramme de gauche n’en était pas un. C’était un pro­gramme de droite […]  Il n’y a pas eu de réforme sociale digne de ce nom », lance Émilie Marche.

© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

Quant à Caroline Schreiber, elle voit à l’o­rée de cette élec­tion deux chan­ge­ments majeurs. « Il y a cette jeu­nesse qui arrive toute pleine d’ar­deur, mais aussi de conscience. Je m’é­ba­his de la culture poli­tique de ces jeunes. En 2012, je n’a­vais pas perçu ça », com­mence-t-elle par expliquer.

« A l’é­poque, per­sonne ne com­pre­nait rien à cette his­toire de 6e République. Depuis, les choses se sont pré­ci­sées et les gens sont prêts à com­prendre ce que ça implique », com­plète Caroline Schreiber.

Qu’en pense le mili­tant de base, quelle est son expé­rience du ter­rain ? Michel dis­tri­bue des tracts. Il nous livre son retour du terrain.

Pour les mili­tants de La France insou­mise, la cam­pagne élec­to­rale est bel et bien lan­cée. Localement, d’autres actions vont être pro­gram­mées tan­dis qu’au niveau natio­nal le temps fort sera incon­tes­ta­ble­ment la grande Marche pour la 6e République qui démar­rera place de la Bastille à Paris le 18 mars prochain.

Quant à la venue de Jean-Luc Mélenchon à Grenoble, rien de moins sûr selon les mili­tants. « On ne sait pas encore, il y a une forte demande et c’est Paris qui coor­donne. Mais s’il vient, ce sera sur le cam­pus. »

Joël Kermabon

Joël Kermabon

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