TRIBUNE LIBRE – Regrouper les villes de Corenc, La Tronche et Meylan au sein d’une nouvelle commune. Telle est l’idée qu’a lancée Damien Guiguet (UDI), maire de Meylan, lors de sa cérémonie des vœux du 16 janvier 2017, rebondissant ainsi sur l’allusion faite en janvier par Jean-Damien Mermillod-Blondin, maire de Corenc (divers droite). Une idée qu’il a réaffirmée dans une interview accordée à Place Gre’net, publiée le 24 janvier dernier et qui a suscité des réactions dont celle de Bertrand Spindler (PS), maire de La Tronche… Ce dernier s’est notamment offusqué de ne pas avoir été prévenu en amont. Damien Guiguet s’explique.
En engageant le débat sur la création d’une commune nouvelle entre Corenc, La Tronche et Meylan, je pose trois questions simples :
Pouvons-nous imaginer sérieusement conserver la même qualité de service public sans repenser notre organisation alors que nous subissons le désengagement de l’État ?
Pouvons-nous imaginer, alors que se constitue une Métropole de 450 000 habitants, que nous ne nous structurions pas pour organiser le service public de proximité à l’échelle du bassin de vie ?
Devons-nous attendre que des regroupements autoritaires de communes soient opérés par l’État, comme cela s’est fait pour les régions, les métropoles et les intercommunalités, ou devons-nous être acteurs ?
Partout en France, à Annecy comme dans le Pays voironnais, à Cherbourg comme dans le Nord Isère, des initiatives semblables à celle que je propose voient le jour !
« L’opposition meylanaise approuve l’ouverture d’une réflexion »
Comme la plupart des maires, je me suis engagé dans la vie publique pour agir, pour regarder en face les réalités, pour rechercher des réponses aux défis qui sont devant nous. Mon initiative a suscité beaucoup de réactions favorables et d’intérêt, tant de la part d’autres élus locaux que de celles des habitants, très conscients que le maintien de la qualité du service public appelle de vraies remises en question de notre organisation.
Même les élus de l’opposition meylanaise, s’ils en discutent les modalités, approuvent l’ouverture d’une réflexion. Ils constatent la nécessité d’approfondir les relations entre nos trois communes, déjà si proches, et formulent des propositions concrètes pour avancer.
Mon collègue Jean-Damien Mermillod-Blondin, le maire de Corenc, a pris l’initiative de nous proposer de nous réunir à Corenc pour engager la réflexion nécessaire pour avancer ensemble.
« Pour les prudents, il est toujours trop tôt ou trop tard ! »
Bien sûr, il y a aussi les “prudents”, ceux qui calculent leurs chances d’obtenir un strapontin. Pour ceux-là, parfois jeunes mais vieux dans leur tête, le mouvement est un risque, ce n’est jamais le moment, jamais la manière, il est toujours trop tôt ou trop tard ! Nos concitoyens en ont assez de ceux qui appellent à la réforme en général et l’esquivent lorsqu’il s’agit de passer aux actes.
Car qu’est-ce que l’engagement politique ? Espérer que surtout rien ne bouge ? Vouloir un mandat, un statut, un titre mais sans savoir qu’en faire ?
Les postures politiciennes m’indiffèrent. Je ne peux me résoudre à ce que l’immobilisme nous conduise à simplement pleurnicher sur le manque de moyens en nous contentant de dire aux habitants que nous ne pouvons plus faire, qu’il faut fermer des équipements, déserter l’espace public…
Je continuerai à proposer des initiatives, à tenter de trouver de nouvelles approches du service public. L’impuissance n’est pas une option. Je suis élu pour agir, je ne suis pas animé par l’obsession désespérante de faire profil bas dans l’espoir de durer.
Damien Guiguet
* Rappel : Les tribunes publiées sur Place Gre’net ont vocation à nourrir le débat et à contribuer à un échange constructif entre citoyens d’opinions diverses. Les propos tenus dans ce cadre ne reflètent en aucune mesure les opinions des journalistes ou de la rédaction et n’engagent que leur auteur.
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