La nouvelle exposition sur la chanson française "Si on chantait! La La La La…" au Musée dauphinois se poursuit jusqu'au 8 janvier 2018.

La la la la. Si on chan­tait au musée dauphinois ?

La la la la. Si on chan­tait au musée dauphinois ?

FOCUS – Berceuses, airs de révolte, tubes de variété, hymnes de tout poil… Le Musée dau­phi­nois vibre pour la chan­son popu­laire. L’exposition « Si on chan­tait ! La la la la », pro­gram­mée jusqu’au 8 jan­vier 2018, nous incite même à pous­ser la chan­son­nette. Ce qu’on ne manque pas de faire après ce par­cours ludique balisé par près de soixante-dix chan­sons francophones.

Exposition Si on chantait ! La la la la. Mur de sons. © Adèle Duminy

Exposition Si on chan­tait ! La la la la. Mur de sons au Musée dau­phi­nois. © Adèle Duminy

Le Musée dau­phi­nois s’autorise par­fois quelques incur­sions vers une autre forme de patri­moine, dit “imma­té­riel”. C’est le cas en ce moment même, avec l’exposition tem­po­raire « Si on chan­tait ! La la la la… », visible jusqu’au 8 jan­vier 2018.

Immatérielle, la chan­son popu­laire, célé­brée ici, est par nature rétive à toute forme d’accrochage.

La scé­no­gra­phie de l’exposition réus­sit tou­te­fois à contour­ner la dif­fi­culté grâce au carac­tère ludique de ses ins­tal­la­tions sonores. D’emblée, un mur de sons annonce la cou­leur. Chanson de trou­ba­dour du XIIe siècle, comp­tine, hymne spor­tif, chan­son de sol­dat ou air à suc­cès… La chan­son popu­laire se décline ici sous toutes ses formes. Gare au caphar­naüm, craint-on. Mais là encore, le par­cours pro­posé – divisé en cou­plets – évite les couacs.

Pourquoi on ne chante plus

Qu'écoute-t-on dans l'atelier de la maison ? Réponse au Musée dauphinois © Adèle Duminy

Qu’écoute-t-on dans l’a­te­lier de la mai­son ? Réponse au Musée dau­phi­nois. © Adèle Duminy

D’abord stu­dieuse, l’exposition explique les ten­ta­tives de clas­si­fi­ca­tion des pre­miers musi­co­logues au début du XIXe siècle, avant de reve­nir sur les débats plus récents qu’enregistra la petite lucarne.

Parmi les archives Ina visibles, Claude Nougaro regrette, en 1971, la dis­pa­ri­tion de la chan­son popu­laire au pro­fit du vedet­ta­riat (imputé aux femmes, qui encou­ragent alors, d’après lui, un « fana­tisme nigaud »…).

Dans un autre registre, sur Antenne 2, en 1979, le met­teur en scène Robert Planchon s’inquiète de ne plus voir les gens chan­ter, comme si la pra­tique leur avait été confis­quée par quelques “pro­fes­sion­nels”. Les fai­seurs de « tubes », dirait Boris Vian, l’inventeur du terme.

À cette ques­tion de savoir si, oui ou non, la chan­son est tou­jours aussi pré­sente dans la pra­tique popu­laire, l’exposition, à son terme, répond par l’affirmative. En don­nant quelques exemples locaux via la pro­jec­tion de films docu­men­taires signés Péroline Barbet, assis­tée d’Alexis Jacquand. Ainsi, In situ : habi­tants chan­teurs de la Villeneuve témoigne de l’usage de la chan­son par dif­fé­rents habi­tants du quar­tier, quand Chanter à plu­sieurs s’intéresse aux moti­va­tions de deux cho­rales de l’agglomération gre­no­bloise : les Barricades et les Diasporim Zinger.

Viens à la maison…

Rock. La fièvre grenobloise Article de Jean-Pierre Fournier paru dans le journal Actualité Dauphiné n°27, février 1981 Collection Musée dauphinois

« Rock. La fièvre gre­no­bloise » Article de Jean-Pierre Fournier paru dans le jour­nal Actualité Dauphiné n°27, février 1981. Collection Musée dauphinois

Outre la pra­tique du chant, l’exposition inter­roge notre écoute quo­ti­dienne, dans l’enceinte du foyer. Vestibule, cui­sine, séjour, chambres à cou­cher, salle de bains, garage sont ainsi évo­qués, façon car­toon. À chaque pièce, sa thé­ma­tique. Dans la chambre d’ado, bien sûr, la chan­son contes­ta­taire. Une petite écoute du groupe Trust, avec son célèbre titre Antisocial, plus tard et on se penche sur l’article de Jean-Pierre Fournier paru dans le jour­nal Actualité Dauphiné, en février 1981.

Le jour­na­liste y sonde la scène rock locale. « Ras-le-bol de voir Lyon trus­ter les gros concerts », râle un fan de rock. « C’est ainsi que C.a.s.s.e. est né en 76, une asso­cia­tion à but non lucra­tif qui invi­tera jusqu’en 1978 des groupes de qua­lité comme Ganafoul, Little Bob Story, Starshooter, etc. Le tout pour 10 à 15 francs », se sou­vient le jour­na­liste avec une pointe de nos­tal­gie. Sentiment qu’on éprouve bien sou­vent à l’é­coute de tous ces airs qui ne sont autres que les bandes sons de nos vies.

Adèle Duminy

INFOS PRATIQUES

Musée dau­phi­nois

30 rue Maurice Gignoux à Grenoble

Si on chan­tait ! La la la la

Exposition pré­sen­tée du 17 décembre 2016 au 8 jan­vier 2018
Entrée gratuite

Ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures

du 1er sep­tembre au 31 mai et de 10 heures à 19 heures du 1er juin au 31 août

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