FOCUS – Auf wiedersehen Grenoble ! L’événement Semicon Europa s’établit désormais à Munich, en Allemagne. L’association organisatrice Semi a voulu clarifier cette décision et rassurer l’écosystème grenoblois de la filière micro-nanoélectronique, à l’occasion d’une conférence de presse, ce mercredi 25 janvier à Minatec, à l’issue du congrès European 3D Summit. Le tout en présence de Laith Altimine, président de Semi Europe, et de Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole.
En octobre dernier, la nouvelle du déménagement de l’événement Semicon Europa pour Munich a choqué l’écosystème grenoblois.
A plus fortes raisons que l’information est tombée brutalement, la veille de la deuxième et donc dernière édition du Semicon Europa se tenant à Alpexpo. Et alors que l’association Semi avait prévu, depuis 2014, d’organiser tous les deux ans Semicon Europa à Grenoble en alternance avec Dresde, en Allemagne, autre pôle principal européen dans le domaine de la microélectronique.
Ce changement de braquet a été très mal encaissé. Certains élus s’en sont aussitôt inquiétés, Jérôme Safar, Fabrice Hugelé, Michel Destot en tête… D’où la conférence organisée ce mercredi 25 janvier, au cours de laquelle Laith Altimine, président de Semi Europe et Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, ont tenu à s’expliquer et à rassurer les acteurs de la filière des semi-conducteurs dans l’agglomération grenobloise.
« Bénéficier à Munich de la synergie de deux autres grands salons »
L’association Semi assume, tout d’abord, pleinement son choix d’emmener Semicon Europa à Munich. Il s’agirait, ce faisant, de répondre aux intérêts des acteurs de la filière, y compris de l’écosystème grenoblois, affirment les responsables de Semi.
En se transportant à Munich au moins pour cinq ans, l’événement Semicon Europa va pouvoir bénéficier de la synergie de deux autres grands salons professionnels (se tenant en alternance) : Productronica et Electronica.
« Notre intention est de pouvoir connecter la base de l’association Semi, qui sont des fabricants de matériaux et d’équipements, à leurs clients ou clients de leurs clients d’une manière immédiate », détaille Anne-Marie Dutron, directrice technique de Semi.
Et pourquoi Semicon Europa aurait à présent besoin du soutien d’autres salons ? C’est simple, parce que le nombre de membres de l’association Semi (2 000 aujourd’hui) diminue régulièrement.
« Le marché de la microélectronique se consolide », déclare la directrice technique. Autrement dit, les acteurs fusionnent entre eux. L’association semble, en outre, peiner à élargir son périmètre d’intervention et ne parvient pas à attirer les entreprises « positionnées plus haut sur la chaîne de valeur ». Bref, le risque en restant à Grenoble et à Dresde ? Que l’événement Semicon Europa perde de son intérêt pour les participants, en matière de business.
Un comité de gouvernance créé à Grenoble
L’écosystème grenoblois de la micro-nanoélectronique ne serait donc nullement boudé par l’association Semi. Laith Altimine, président de Semi Europe, l’assure : « L’écosystème grenoblois est d’importance stratégique pour assurer l’avenir de l’industrie et de ses applications partout dans le monde. Semi souhaite souligner son engagement continu pour la promotion de l’excellence du territoire au niveau mondial, en tant que pôle d’excellence européen de recherche et d’innovation. »
Gage que l’écosystème grenoblois n’est pas mis sur la touche, l’association mondiale des industries des semi-conducteurs a décidé de créer un comité de gouvernance basé à Grenoble et présidé par Anne-Marie Dutron.
Ce comité va permettre aux acteurs de Grenoble et de Dresde de s’impliquer dans les initiatives portées par Semi Europe. Participeront à ce comité : l’AEPI, Soitec, STMicroelectronics, CEA-Leti, Recif Technologies, Unity SC, Grenoble INP, et A2C… notamment.
Semi s’engage enfin à la venue, chaque année, en moyenne, de deux événements internationaux portant sur une thématique ciblée, sur le territoire métropolitain.
Séverine Cattiaux