REPORTAGE PHOTO – Des militants grenoblois se sont réunis, samedi 21 janvier, pour une action sociale et artistique anti-Ceta (comprehensive economic and trade agreement). Entendez contre le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. À l’ordre du jour : interpellation des passants, distribution de cartes postales à adresser aux députés européens pour les inviter à voter contre le Ceta et… déambulation sur les marchés grenoblois avec un dragon créé pour l’occasion. Retour en images.
« Ceta c’est quoi ? » entend-on. La réponse ne tarde pas : « C’est un scandale ! », lancent les militants anti-Ceta conduits par un dragon bariolé. Ces derniers ont ainsi décidé de marquer la journée internationale de mobilisation contre le traité de libre échange entre l’Union européenne et le Canada.
Au programme, ce samedi 21 janvier, la déambulation de cet étrange cortège dans les rues de Grenoble, des actions sur les marchés (Hoche, Sainte-Claire, place aux Herbes et Estacade), l’interpellation des passants, ou bien encore la distribution de cartes postales à destination des députés européens… Les deux maîtres-mots de cette action, à quelques semaines du vote de ratification du Ceta par le Parlement européen ? « Sensibiliser » et « interroger ».
« Donner un caractère festif aux actions »
Une dizaine de Grenoblois, réunis au sein du groupe d’action non-violente regroupant des militants d’Alternatiba, du Collectif Roosevelt et d’autres citoyens engagés, s’étaient donné rendez-vous ce 21 janvier au marché Hoche. L’objectif ? Aiguiser la curiosité des passants au sujet du Ceta grâce à une manifestation festive. La compagnie Arts’ouille a d’ailleurs créé pour l’occasion le dragon Gustave, qui sera désormais « au service des actions citoyennes ».
Pour Simone, citoyenne engagée qui a participé à la fabrication de Gustave, il est important de « créer des évènements pour combler le manque de visibilité des actions sociales ». Le but ? « Attirer le regard, donner un caractère festif aux actions et rire ensemble dans ce monde de bruts. »
Passants et commerçants ont réagi au cortège en montrant une grande curiosité, parfois même un certain enthousiasme. Une vendeuse du marché Hoche lit à voix haute l’une des pancartes avec la mention « Ceta c’est quoi ? » Dès qu’on commence à lui expliquer les grandes lignes de l’accord elle secoue la tête avec approbation : « Je me suis déjà bien renseignée sur Ceta. » Les visiteurs du marché Hoche (peu nombreux ce matin d’hiver) s’engagent vivement dans des discussions avec les militants, prennent les cartes postales destinées aux députés européens et signent la pétition contre le fameux traité.
Une passante s’apprête à signer la pétition, après avoir lu les pancartes des militants : « On s’aligne sur d’autres pays et ce n’est pas toujours en notre faveur », résume-t-elle.
Associer les passants aux interrogations et interpellations sur le Ceta est l’un des objectifs du jour. « Il faut essayer de persuader les gens de faire pression sur les députés européens pour qu’ils votent contre le Ceta le 14 février », confie Philippe, militant du Collectif Roosevelt. « Cet accord est peu connu par le grand public, mais il est aussi dangereux que le Tafta. Il a été négocié dans la plus grande opacité. »
Qu’est-ce qui le révolte dans le projet de ce traité ? « Le fait que les entreprises transnationales ont le droit d’attaquer les nations si elles pensent que leurs intérêts ne sont pas respectés, alors qu’on ne peut pas attaquer les multinationales si l’on pense que leurs produits sont dangereux. »
Retour en images sur la déambulation des militants.
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Yuliya Ruzhechka