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Les Barbarins fourchus © Jean-Pierre Angéi

Le Moderne clas­sique des Barbarins four­chus : une créa­tion aux airs de joyeuse rétrospective

Le Moderne clas­sique des Barbarins four­chus : une créa­tion aux airs de joyeuse rétrospective

FOCUS – Nouvelle créa­tion des Barbarins four­chus, le « Moderne clas­sique », samedi 21 et dimanche 22 jan­vier à la Salle noire, plonge dans les racines du légen­daire col­lec­tif gre­no­blois. L’occasion de faire le point sur le par­cours d’un groupe qui, pour être fameux, n’en conserve pas moins une bonne dose de mystère.

Dans le très chan­geant quar­tier Bouchayer-Vialler, à quelques enca­blures de la ruti­lante salle de musique ampli­fiée La Belle Électrique, réside une modeste enclave rock’n roll. La Salle noire – au 19 de la rue des arts et métiers – est gérée par les Barbarins four­chus, mythique groupe gre­no­blois. Mythique, il a de quoi l’être au vu de sa lon­gé­vité – vingt-cinq ans – et de son ancrage local sans faille, en dépit des mul­tiples vadrouilles en France et en Europe.

Les Barbarins fourchus © Jean-Pierre Angéi

Les Barbarins four­chus © Jean-Pierre Angéi

Samedi 21 et dimanche 22 jan­vier, les Barbarins reviennent d’ailleurs sur leur par­cours dans un spec­tacle inti­tulé – confor­mé­ment à leur goût du para­doxe – le « Moderne clas­sique ». Delfino, chan­teur et auteur des textes du groupe, explique : « On a fait tout un par­cours sur nos propres racines. Comme une grande boucle de vingt-cinq ans. Évidemment, tous nos mor­ceaux sont réar­ran­gés puisqu’il s’agit là d’un orchestre acous­tique, un orchestre de cham­brée, si on veut. C’est un véri­table ovni musi­cal parce que ça touche à la musique clas­sique de par les ins­tru­men­ta­tions et l’arrangement des com­po­si­tions pour rebon­dir sur des choses plus modernes avec notre cin­quième musi­cien dif­fu­seur de vinyles. » Modern touch à laquelle s’ajoute la patte rock’n roll et chan­son de rue por­tée par les textes de Delfino.

Le joyeux bazar des Barbarins : rétrospective

« Les Barbarins, ça a été très mou­vant. On a tra­vaillé sur des formes qui englo­baient les apports de cha­cun : musique, arts plas­tiques, écri­tures, textes… Des gens sont res­tés, d’autres sont par­tis », résume Delfino. De fait, en 1992, la bande des Barbarins s’est for­mée à Grenoble avec quatre artistes. Après s’être pro­duit dans les rues de Grenoble et de France, le groupe a tourné dans des salles et fes­ti­vals de rue. Et même sous cha­pi­teau au plus fort de son effec­tif (une qua­ran­taine de têtes !).

Delfino, des Barbarins fourchus © Jessica Calvo

Delfino, des Barbarins four­chus © Jessica Calvo

Une vie de joyeux forains – uni­vers fort prisé de la bande – qui s’est pour­tant struc­tu­rée jusqu’à se fixer – du moins, en dehors des temps de tour­née – dans une salle grenobloise.

Les Barbarins four­chus ont en effet géré le Théâtre 145 à par­tir de 1999 avant d’être remer­ciés par la ville de Grenoble en 2011. Le groupe atten­dra ensuite deux ans avant que lui soit confié un nou­veau lieu, la Salle noire, empreinte de l’univers sym­pa­thi­que­ment bariolé du col­lec­tif, qui tourne aujourd’hui autour d’une quin­zaine d’artistes de tous bords.

« La ville nous a confié une petite Ferrari », se réjouit Delfino, qui déplore tou­te­fois l’absence de car­bu­rant (enten­dez : les sub­ven­tions). Pour faire avan­cer la machine, c’est-à-dire accueillir les spec­tacles des autres com­pa­gnies et créer les siens, le groupe car­bure donc à l’énergie. Qui semble ne pas lui man­quer les jours d’ouverture au public, fidèle au lieu et à la bande.

Adèle Duminy

DELFINO EN QUELQUES MOTS

Delfino, des Barbarins fourchus © Jessica Calvo

Delfino, des Barbarins four­chus. © Jessica Calvo

À l’image des spec­tacles du groupe dont il est l’une des figures de proue, Delfino (alias François de Féline, son vrai nom) est tra­versé d’influences et de para­doxes. Passionné autant que désa­busé. Généreux autant que secret.

Face à la satu­ra­tion de sons et d’images dans laquelle on baigne constam­ment, l’homme se désole avant de se rac­cro­cher au plai­sir de la ren­contre, « cet acte poli­tique, aujourd’hui, que consti­tue le fait d’aller dans un lieu pour voir un spec­tacle ».

N’empêche, les pro­messes du passé sur­gissent çà et là. Et notam­ment, celle de l’enfance à la Villeneuve. « J’étais dans une école qu’on disait “expé­ri­men­tale”. C’était quand même inté­res­sant parce que tous les gens que je connais qui sont sor­tis de là ont eu un par­cours assez éton­nant, une ouver­ture d’esprit, une curio­sité des autres. Les mecs venaient de par­tout : Afrique, France, Italie… Il n’y avait pas cette défiance d’aujourd’hui, résul­tat de la poli­tique menée jusqu’à main­te­nant », déplore le chanteur.

Autodidacte et touche à tout

S’il est sur­tout iden­ti­fié en tant que chan­teur et paro­lier des Barbarins, Delfino n’en est pas moins peintre, des­si­na­teur (son trait carac­té­ris­tique orne les murs de la Salle noire), écri­vain, conteur… Peut-être a‑t-il hérité cette nature touche à tout et auto­di­dacte de son père, ancien ouvrier des usines Renault, qui pra­ti­quait pein­ture et céra­mique. C’est tou­te­fois auprès de son for­ma­teur et patron – il apprend le tra­vail d’imprimeur-sérigraphe à l’âge de 14 ans – que Delfino prend goût à la musique.

Son patron lui trans­met quan­tité de chan­sons paillardes avant que le jeune homme se tourne vers le rock’n roll et le punk. Il jouera d’ailleurs dans le groupe No no no, pour ceux qui ont connu Grenoble à l’heure des squats. Avant les grandes heures des Barbarins, il pra­ti­quera aussi ce qu’on appel­le­rait aujourd’hui le “street art”. « Il fal­lait sur­tout savoir cou­rir vite ! » De même qu’il a tou­jours connu, auprès de son groupe, de par l’éclectisme des ren­contres artis­tiques, une forme de « plu­ri­dis­ci­pli­na­rité ». « Trop pom­peux », cor­rige-t-il. « Grand bazar artis­tique », plutôt.

INFOS PRATIQUES

Moderne clas­sique
Création 2016 / 2017
Coproduction Théâtre de Grenoble

À la Salle noire

19 rue des arts et métiers, à Grenoble

Samedi 20 jan­vier, à 20 h 30

Dimanche 21 jan­vier, à 17 heures

Tarifs : 8 – 10 euros

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