FOCUS – Jean-Lin Lacapelle, secrétaire national aux fédérations du Front national et responsable du pôle mobilisation des militants pour la campagne de Marine Le Pen, a fait une halte à Grenoble ce lundi 16 janvier, dans le cadre de son tour de France des fédérations. L’occasion pour le responsable national d’évoquer sa confiance en la victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle et de toucher un mot des législatives.
« Aujourd’hui, nous sommes prêts ! », lance en préambule Thibaut Monnier, le secrétaire départemental de la fédération de l’Isère du Front national.
Un sentiment confirmé par Jean-Lin Lacapelle, le secrétaire national aux fédérations du Front national, que Thibaut Monnier accueillait à Grenoble ce lundi 16 janvier. Celui que la presse a surnommé « le nettoyeur du Front national » ou encore le « super DRH du FN » est également responsable de la « mobilisation militante » pour la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle de Marine Le Pen.
À charge pour ce dernier de remettre de l’ordre dans les rangs de certaines fédérations lorsque le cas échoit. Cette halte à Grenoble, 86e étape de son tour de France des fédérations, avait pour objectif d’exprimer « toute sa confiance en la victoire de Marine Le Pen » pour consolider la mobilisation de ses troupes, ainsi que celle des cadres et élus du parti frontiste de l’Isère avant l’élection présidentielle.
« Une fenêtre de tir historique »
« C’est la première fois qu’une élection a été aussi bien préparée. […] Nous sommes dans la pièce d’échauffement avec un peu des fourmis dans les jambes en n’ayant qu’une envie, celle de nous mettre dans les starting blocks », s’enflamme Jean-Lin Lacapelle. Le secrétaire national décrit, là, l’état d’esprit des militants en cette période charnière située entre la pré-campagne et la campagne officielle de l’élection présidentielle. Et avant que la candidate Marine Le Pen ne lance, à Lyon, les 4 et 5 février prochains, sa série de dix grands meetings électoraux.
Reprenant sa casquette de responsable de la mobilisation militante, l’ancien directeur commercial du groupe l’Oréal est serein. « J’ai fait ce tour de France pour observer et me rassurer sur le fait que les fédérations sont en ordre de marche. Elle sont en piste aujourd’hui pour réussir », affirme-t-il.
Un enthousiasme non dissimulé dans la perspective d’une « fenêtre de tir historique » qu’il résume en une phrase : « On y va pour la gagne ! » Sentant venir la question sur les objectifs des précédentes élections, Jean-Lin Lacapelle prend les devants et assure que « le but recherché par le parti était, lors de ces échéances, d’obtenir les meilleurs scores possibles ».
« Marine Le Pen n’a pas d’adversaires ! »
Une chose est sure, Jean-Lin Lacapelle juge le contexte plus positif que celui de 2012 et en capacité d’assurer le succès du Front national dans cette prochaine bataille électorale. Il nous explique pourquoi :
Le responsable frontiste estimant que Marine Le Pen n’a pas d’adversaires dignes de ce nom, ce dernier, usant d’un revers sémantique, parlera plutôt de ses concurrents avérés ou qui auraient pu l’être. L’occasion d’en égratigner quelques-uns et de distribuer bons et mauvais points.
Notamment Nicolas Sarkozy. « Je déteste Sarkozy, c’est un excellent imposteur, un excellent manipulateur […] mais qui aurait pu être un bon candidat. » Quant à Alain Juppé, que Jean-Lin Lacapelle dit détester tout autant, « il a lui aussi le profil d’un imposteur mais une capacité à rassembler ».
François Fillon ? « C’est le meilleur candidat qu’on puisse trouver car il est extrêmement clivant », lance le secrétaire national. Et de poursuivre : « Je ne sais pas comment situer Fillon mais il se trouve à l’inverse de nos convictions et est dans une impasse. »
Quant aux candidats de la gauche, Jean-Lin Lacapelle est dubitatif. « Je ne sais pas qui sortira du chapeau : Mélanchon ? Macron, le bébé en politique, le chouchou des médias avec de bons sondages, qui n’a rien fait, qui a les banques derrière lui ? » Pour le responsable politique, le bipartisme « a fait évoluer ses frontières ». Selon lui, « il n’y a plus de clivage gauche – droite, il y a juste d’un côté le clan des patriotes et, de l’autre, le clan des mondialistes. Le clan de Marine Le Pen qui veut changer les choses […] et, en face, celui de ceux qui ont créé l’Union européenne. »
« Nous sommes majoritaires sur les idées »
« Nous sommes majoritaires sur les idées. Nous sommes en train de gagner la bataille de la crédibilité », telle est la conviction de Jean-Lin Lacapelle. Qui, pour étayer l’assertion, va égrener un long chapelet de chiffres provenant d’instituts de sondages dont il ne communiquera pas les noms. C’est ainsi qu’il nous apprend notamment que 51 % des Français souhaiteraient plus de protectionnisme pour les PME, que 59 % seraient pour la suppression du regroupement familial, tandis que 86 % appelleraient de leurs vœux l’application de la déchéance de nationalité pour les terroristes…
« Tout cela, Marine le fera ! », déclare sans hésiter le secrétaire national. Avant d’enchaîner sur « une statistique encore inconnue, une avant-première » qui pronostique que « 51 % des Français voteront pour Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles ».
Jean-Lin Lacapelle piaffe d’impatience. « J’attends maintenant qu’elle puisse être confrontée à ses adversaires (sic) et qu’elle puisse montrer à la France et à notre électorat qu’elle est la seule à pouvoir incarner un programme de rupture et un programme efficace pour redresser la France », anticipe-t-il.
« Il y aura un raz de marée bleu marine ! »
Au-delà de l’éventuelle victoire de Marine Le Pen, encore faudrait-il que le Front national puisse disposer d’une majorité l’Assemblée nationale pour avoir les coudées franches et gouverner comme il l’entend… Mais pour Jean-Lin Lacapelle, la question ne se pose pas. « Il y aura un raz de marée bleu marine ! », s’exclame-t-il, prédisant l’issue des élections législatives. Et de poursuivre, confiant : « Je suis convaincu que ce peuple courageux qui aura été jusqu’au bout de ses convictions donnera la majorité à Marine Le Pen qui, de fait, pourra appliquer son programme ».
Concernant ces dernières élections, « la phase des pré-investitures est quasiment bouclée » annonce Jean-Lin Lacapelle, qui fait temporairement exception de celles qui intéressent les Français de l’étranger et des Dom-Tom. Pour l’heure, pas de communication sur l’identité des candidats, les forces doivent se concentrer sur l’élection présidentielle.
« Pour des raisons de stratégie, nous avons convenu de ne pas annoncer les pré-investitures que nous considérons comme une période d’essai », révèle le responsable politique, justifiant ainsi son rôle de responsable de la mobilisation militante.
« Les pré-investis sont des ambassadeurs pour notre candidate. Ils sont là pour contribuer à l’efficacité de cette campagne et nous commencerons la phase d’investiture fin février. Nous ne souhaitons pas entamer les législatives avant l’élection présidentielle », explique encore Jean-Lin Lacapelle.
Quoi qu’il en soit, « il y aura bien 577 investitures et avec une parité qui sera respectée », assure le conseiller régional.
Est-ce que tous les pré-investis seront investis ? « Non ! Mais majoritairement oui. Ce sont des candidats qui sont en période d’essai. »
« Donc celui qui n’aura pas fait son boulot… », prévient Jean-Lin Lacapelle, laissant planer un flou pas vraiment artistique sur ce qui pourrait bien advenir des récalcitrants. Une grille d’évaluation a d’ailleurs été envoyée à chacun des candidats pré-investis, une liste de tâches sur laquelle ils sont tenus de cocher les missions et objectifs réalisés… ou pas.
Joël Kermabon