FOCUS – Le club grenoblois des Monkey accueille ce week-end les championnats de France N2 indoor d’ultimate, à la Halle Clémenceau. L’occasion de jeter un coup de projecteur sur ce sport traditionnellement dénommé ultimate Frisbee, né aux États-Unis il y a près d’un demi-siècle et aujourd’hui en pleine expansion dans l’Hexagone.
L’ultimate, késako ? Derrière ce terme évoquant plutôt un sport de combat se cache en réalité l’ultimate Frisbee, sa dénomination originelle avant qu’il ne soit récemment renommé pour éviter d’utiliser la marque déposée Frisbee.
Ce sport est apparu en 1967 sur un campus américain, développé par les étudiants de la Columbia High School, dans le New Jersey.
Trois ans plus tard, la première équipe d’ultimate était créée. En Europe, il faudra attendre la fin des années 1970 pour voir les premiers clubs se former, d’abord en Belgique puis en France.
Florian Molton, bénévole et joueur au sein des Monkey de Grenoble, fait office de guide pour décrypter ce sport méconnu : « C’est un sport collectif qui se pratique en extérieur, à sept contre sept, ou en salle, à cinq contre cinq. En outdoor, il se joue sur un terrain avec une zone d’en-but, un peu comme au rugby, et faisant la longueur et la moitié de la largeur d’un terrain de football. En indoor, c’est sur un terrain de handball avec une zone d’en-but correspondant à la surface de réparation du hand. »
Des parties auto-arbitrées
Les règles, elles, sont relativement simples. « L’équipe attaquante se fait des passes entre coéquipiers jusqu’à ce que l’un d’eux attrape le disque – un Frisbee classique – en ayant un pied dans la zone d’en-but [un peu comme un touchdown en football américain] », explique Florian Molton. Le joueur en possession du disque ne peut pas se déplacer et doit le lancer dans les dix secondes. Si le disque touche le sol, est attrapé hors du terrain ou intercepté par l’équipe qui défendait, celle-ci devient l’équipe attaquante. En outre, aucun contact physique n’est autorisé entre les joueurs.
Particularité de l’ultimate : les parties, d’une durée de 25 minutes en salle et de 90 minutes en extérieur, sont « auto-arbitrées, souligne Florian Molton. Lorsqu’il y a une faute, les deux joueurs concernés doivent régler eux-mêmes la situation. » Une manière de récompenser le fair-play, fondamental dans ce sport, même si cela peut parfois occasionner des abus en compétition.
Il existe deux postes en attaque, poursuit notre expert ès ultimate : « Le handler, meneur de jeu et passeur décisif, joueur souvent expérimenté, doté d’un meilleur niveau technique et d’une grande vision du jeu ; et le middle, scoreur qui va proposer des solutions pour recevoir les disques. »
« Chaque année, les effectifs se renouvellent pas mal »
Depuis l’apparition, dans les années 1980, des premières compétitions et de la Fédération Flying Disc France (FFDF), l’ultimate connaît un essor quasi continu en France. En 2014, la FFDF recensait ainsi près de 3 000 licenciés, répartis dans 75 clubs. À Grenoble, le club des Monkey a été créé en 1998. Il compte aujourd’hui entre 80 et 90 licenciés, un chiffre relativement stable depuis quelques années.
Les profils des pratiquants sont relativement variés. C’est un mix entre « des gens qui veulent essayer un nouveau sport collectif, des compétiteurs qui s’investissent davantage, et aussi d’anciens rugbymen souhaitant continuer à pratiquer un sport collectif, mais sans les contacts et le côté physique du rugby », précise Florian Molton.
Qui relève toutefois une difficulté inhérente à l’ultimate : « Chaque année, les effectifs se renouvellent pas mal car on a beaucoup d’étudiants et de gens de passage. C’est un peu le propre de Grenoble. »
Promus cette année en N2, après être repartis du niveau régional il y a cinq ans, les Monkey se frotteront ce week-end, à la Halle Clémenceau, à Nantes, Plaisir, Ré, Paris et Besançon, à l’occasion de la deuxième phase des championnats de France N2 indoor. En jeu, un ticket pour la N1 (plus haut niveau national) pour les trois premiers.
« L’objectif principal était le maintien mais vu qu’on a terminé premiers de la première phase (deux poules de six donnant trois qualifiés par poule), maintenant on vise la montée », indique Florian Molton. Avantage pour les Monkey, le fait d’évoluer à domicile : « Ça nous évite la fatigue d’un long voyage. Et accueillir cet événement permet de promouvoir notre sport à Grenoble ! »
Manuel Pavard
Informations pratiques
Samedi 14 janvier, de 14 heures à 18 h 30, et dimanche 15 janvier, de 9 h 30 à 16 h 30, à la Halle Clémenceau.
Entrée libre et gratuite.
Plus d’informations sur l’événement Facebook.