FOCUS – La maison de projet du futur quartier en transition Flaubert s’appellera Terra Nostra. Tout un symbole. Labellisé Ecocité 2, Flaubert pourrait devenir “le” quartier de Grenoble incarnant la transition écologique par excellence. Sobre, coconstruit, post-carbone et qui fleure bon le vivre-ensemble… Telle est, en tout cas, l’ambition que caressent la Ville de Grenoble et l’aménageur SPLA (Société publique locale d’aménagement) Sages. Visite guidée.
Une maison de bois aux formes contemporaines a pris place dans le parc Flaubert, en face de la Bifurk. Son nom ? Terra Nostra.
« Terra Nostra sera la maison de projet du quartier Flaubert », lance Pierre Kermen, directeur général de la Société publique locale d’aménagement (SPLA) Sages, l’aménageur de la Zac Flaubert, présidée par l’adjointe (EELV) Maud Tavel.
Les abords de l’habitation en bois, ainsi que l’aménagement intérieur de la structure, ne sont pas encore tout à fait terminés. Mais d’ici quelques semaines, la maison deviendra le QG de la “coconstruction” du projet urbain Flaubert. Et ce pour les quinze à vingt prochaines années… « D’ici mars 2017 [pour la Biennale des villes en transition, ndlr] nous aménagerons une « place Flaubert » devant la Bifurk et Terra Nostra, annonce Pierre Kermen. La rue Flaubert sera piétonnisée. »
« Un démonstrateur d’habitat urbain, construit à partir de ressources locales »
Terra Nostra n’est pas une maison de projet ordinaire. Elle a été conçue à l’occasion du Congrès mondial Terra 2016, qui s’est tenu à Lyon en juillet dernier.
Reconstruite à Grenoble grâce à un financement « écocité 2 », Terra Nostra a vocation à servir d’exemple et à infuser les esprits… « Construit à partir de ressources locales, ce démonstrateur d’habitat urbain d’une ville en transition écologique va inspirer directement la construction d’un futur immeuble d’habitat participatif sur le quartier Flaubert », étaye Pierre Kermen, qui fut premier adjoint écologiste à l’urbanisme, sous le deuxième mandat de Michel Destot (PS).
Ce concept d’habitat a, par ailleurs, réussi à intégrer des nouveaux modes constructifs en terre et en bois, tout en répondant aux « attentes sociétales contemporaines de confort, convivialité, accessibilité, luminosité, isolation ».
Des ateliers de construction grandeur nature
Le directeur de la SPLA Sages semble trépigner d’impatience… « L’idée est de passer tout de suite à l’action ! », s’enthousiasme Pierre Kermen. Et d’annoncer deux prochaines opérations concrètes.
Une pépinière d’arbres sera ainsi plantée par les habitants en bordure du parc Flaubert. « Les arbres seront replantés sur l’îlot Marceline, une fois grands. »
Des ateliers participatifs de construction grandeur nature, chapeautés par L’École nationale d’architecture de Grenoble (Ensag) et inspirés des Grands Ateliers de l’Isle d’Abeau, seront, par ailleurs, mis en place à la Bifurk.
En février 2017, démarre aussi la phase de coconstruction du futur quartier Flaubert avec les habitants. Un nouvel acteur animera cette séquence : le concepteur urbain et paysagiste Sathy, désigné en juillet dernier par l’aménageur.
Séverine Cattiaux
UNE TOUR EN BOIS À LA PLACE DE L’ÉNERGIVORE MAISON DE L’AGRICULTURE
Les tout premiers coups de pelleteuses ont démarré, en novembre, sur l’îlot Marceline de la Zac Flaubert. Un tènement qui couvre environ un sixième de la superficie de la Zac de 90 ha.
Au total, 300 logements seront progressivement livrés d’ici 2019 – 60 % en accession et 40 % en locatif social – sur l’îlot Marceline, bordé par l’avenue Marcelin-Berthelot, la rue Flaubert et la future rue Marceline Desbordes Valmore.
La Maison de l’agriculture, historiquement située sur ce secteur, quittera les lieux. Et son bâtiment, trop énergivore, sera détruit au profit d’une tour en bois de neuf étages. Flaubert a en effet été retenu par l’Appel à manifestation d’intérêt « les immeubles à vivre bois ».