Fin de non-recevoir ? Saisi par un collectif de juristes grenoblois après l’installation par Laurent Wauquiez d’une volumineuse crèche dans le hall de l’Hôtel de Région Auvergne – Rhône-Alpes, le tribunal administratif de Lyon a purement et simplement rejeté la requête.
Le 17 décembre, le même tribunal avait déjà refusé de traiter une demande de désinstallation de cette crèche, bien peu laïque au sein d’un bâtiment public, au motif qu’il n’y avait pas « d’urgence à le faire ».
Un argument qui motive le deuxième rejet : « La décision d’installer une crèche de la nativité, à supposer qu’elle soit en l’espèce illégale, et la présence effective de cette crèche, ne sont pas constitutives d’une situation d’urgence caractérisée de nature à justifier l’intervention du juge des référés », indique ainsi le tribunal.
Urgence ou pas ?
Les juristes faisaient pourtant valoir que la situation d’urgence était, à leurs yeux, pleinement caractérisée : à compter du 25 décembre, date de la naissance du Christ dans la tradition chrétienne, la crèche n’était plus d’actualité et « l’atteinte à la liberté de culte des usagers ainsi qu’à la liberté individuelle » qu’ils entendaient dénoncer ne pouvait plus être reconnue par le tribunal.
À moins que Laurent Wauquiez, dans son souci de « refuser la négation de notre Histoire » et de « rendre hommage à la tradition de l’art des santonniers » ne prenne le parti de faire jouer les prolongations à sa crèche de 14 mètres carrés qui a coûté environ 3 000 euros.
La décision du tribunal administratif de Lyon n’est évidemment pas de nature à satisfaire les juristes porteurs de la requête ainsi que leurs soutiens. « Le tribunal a rejeté la requête de ces étudiants par tri. Sans audience, sans contradictoire. Voilà qui va leur faire aimer le droit », écrit ainsi un twittos. « Oui mais ça va faire aimer encore plus le Droit à ceux qui trouvent que c’est débile de partir en croisade contre une crèche », lui répond une autre…