FOCUS - Raymond Avrillier, maire adjoint honoraire, et son vieil ennemi Alain Carignon, ancien ministre et maire de Grenoble, reviennent occuper le devant de la scène politique grenobloise. Le conseil municipal de ce lundi 19 décembre a en effet statué sur la demande de mise en œuvre de la protection fonctionnelle et juridique sollicitée par Raymond Avrillier, le 14 octobre dernier. En cause, le tract « Wanted » réalisé par le parti Les Républicains l'été dernier. Une campagne que l'ancien élu qualifie de « chasse à l'homme ».
Des demandes de protection fonctionnelles il y en a à presque tous les ordres du jour du conseil municipal de la Ville de Grenoble. C'est un peu la routine.
Mais celle sur laquelle a statué l'assemblée délibérative ce 19 décembre, après sept heures de délibérations, n'avait rien d'anodin.
Et pour cause puisqu'il s'agissait, selon les termes de la délibération, de « mettre en œuvre la protection fonctionnelle sollicitée par M. Raymond Avrillier en date du 14 octobre 2016 et de prendre en charge les frais de procédure et honoraires d'avocats dus par la collectivité en lien avec le tract intitulé Wanted. »
Des actes de menaces et d'intimidation
Sur les visuels incriminés – tracts recto-verso et affiches – qui reprennent le graphisme des affiches de recherche de hors-la-loi du Far West, figurent les portraits de vingt-cinq personnalités politiques grenobloises ayant pris part aux affaires de la Ville au cours des vingt dernières années. Dont celui de Raymond Avrillier, ainsi désigné comme faisant partie des personnes recherchées. Le tout, assorti de la légende « Ils ont ruiné Grenoble ! ».
L'affiche avait été largement diffusée dans la ville et le tract distribué dans les boîtes à lettres et relayé par la presse ainsi qu'en des termes vitriolés sur le site du collectif Les Républicains Grenoble, le changement animé par François Tarantini, secrétaire départemental adjoint des Républicains de l'Isère. À la tête du collectif : l'ancien ministre et maire de Grenoble, bête noire de Raymond Avrillier, Alain Carignon, en mal de retour sur la scène politique.
Dans son courrier très circonstancié, Raymond Avrillier, détaille et argumente longuement sur des faits qui relèvent, selon lui, « d'actes de menaces et d'intimidation » et constituent à ses yeux des motifs suffisants pour que sa protection fonctionnelle soit prise en charge par la Ville.
Ce dernier ne cache d'ailleurs pas son intention de saisir le ministère public « afin de prendre les mesures de prévention et [d'] agir suivant la loi […] compte tenu de la gravité de la mise en cause de l'élu et de la large diffusion du document et afin de prévenir des actes entraînés ou favorisés par l'appel de M. Alain Carignon à la chasse à l'homme, actes qu'il a organisé avec ses proches et qui sont relayés par l'extrême-droite […] », expose Raymond Avrillier. Qui fait valoir, pour justifier la protection fonctionnelle, « que les faits rapportés sont liés à l'exercice passé des fonctions de conseiller municipal et [d'] adjoint au maire de Grenoble ».
« À chaque fois que Carignon manque d'oxygène, ils arrivent avec la bonbonne ! »
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 59 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous