REPORTAGE VIDÉO – La 39e édition du salon des créateurs d’art Artisa et son jumeau Naturissima se déroulent depuis ce mercredi 30 novembre jusqu’au 4 décembre à Alpexpo. Sur les 8 000 m² réservés à Artisa, 200 artistes créateurs ou designers proposent au public de découvrir leurs créations originales et leur savoir-faire. Nichés au cœur du salon dans un village, les artisans du réseau C’est fait ici, se proposent quant à eux de valoriser l’artisanat local. De quoi limiter la vague de produits importés ou industriels qui déferle à Noël.
Tels des oiseaux migrateurs, les amateurs d’artisanat d’art et amoureux des produits naturels reviennent, à la même époque, sur les salons Artisa et Naturissima. Ces derniers n’ont pas boudé leur plaisir en cette fin de semaine, emplissant les allées, s’arrêtant devant les nombreux stands au gré de leur curiosité.
Beaucoup pensent déjà aux fêtes de fin d’année et sont venus là pour flairer la bonne aubaine ou encore dénicher l’objet original qu’ils offriront bientôt à leurs proches.
Promouvoir et valoriser l’artisanat isérois
Au beau milieu du salon Artisa, l’espace réservé au village de l’association C’est fait ici n’est pas en reste question fréquentation. Promouvoir et valoriser l’artisanat isérois tel est le challenge que se sont fixé les deux fondateurs Alexis Bedoin, coordinateur de l’association et Jacques Beaumier, son président, également artisan.
Adossée au site internet éponyme récemment mis en ligne, l’association regroupe déjà près d’une cinquantaine d’artisans créateurs adhérents ainsi que quelques boutiques. L’idée ? Proposer des produits locaux, durables dans la mesure du possible, en alternative aux produits industriels ou importés étiquetés “made in Taïwan”.
Nous avons arpenté les quelques allées entourant les stands des treize artisans de l’association constituant le village. L’occasion de collecter quelques images et d’interroger les fondateurs de l’association.
Reportage Joël Kermabon
La mutualisation, le maître mot
Quels intérêts ont les artisans à rejoindre le groupement ? « Nous mutualisons une grande partie de la communication. Aujourd’hui, notamment, il y a une grosse plus-value pour chaque artisan à être présent au sein de l’espace C’est fait ici d’Artisa puisqu’il y a une signalétique spécifique et que nous parlons aux consommateurs de nos choix et des choix des artisans de faire ce métier et d’animer ce territoire », explique avec passion Alexis Bedoin.
Une mutualisation qui se retrouve également au niveau du site internet. « Pour les artisans c’est un plus. Ils n’ont pas à subir toutes les contraintes techniques liées à internet et ils profitent tous des évolutions fonctionnelles », poursuit le fondateur de l’association.
Pour Jacques Beaumier, cette mutualisation est un des piliers du réseau. « Ce qui est très important, c’est l’esprit de partage et de collaboration », souligne le président. « Ça dépasse largement la question de la communication puisque la présence aujourd’hui de treize artisans du réseau est liée aussi à notre capacité à créer des partenariats au nom du groupe C’est fait ici avec des organisations telles qu’Artisa », se félicite-t-il encore.
Une manière pour ces artisans, selon Jacques Beaumier, de bénéficier d’une présence bien identifiée « dans cet ensemble de boutiques qu’est par exemple le marché de Noël qui propose des produits “d’un peu partout” .»
En tout état de cause, cette mutualisation emporte manifestement l’adhésion des artisans, c’est du moins ce qu’ils nous confient face caméra.
Reportage Joël Kermabon
« Les institutions nous ont soutenus »
Quid du budget de fonctionnement de l’association ? « Très logiquement, nous sommes allés chercher des partenaires dès le début du projet. La Ville de Grenoble nous a soutenus pour la création du site internet. Quant au Département de l’Isère et à la Métropole, ils nous ont attribué une subvention à hauteur de 11 000 euros tandis que les deux salariés sont en contrats aidés. Par ailleurs, le pôle entrepreneurial La Pousada nous accueille au milieu de pleins d’autres jolis projets », expose, visiblement satisfait, Alexis Bedoin.
L’avenir ? Les deux fondateurs comptent bien ne pas en rester là. « Nous allons continuer à travailler en essayant de construire des partenariats qui peuvent aller jusqu’à des boutiques physiques sur le territoire et des espaces de travail partagés », se prend à espérer le président de l’association.
Joël Kermabon