Le journal satirique, condamné le 26 septembre dernier pour injures et diffamation envers Christophe Ferrari, maire de Pont-de-Claix et président de la Métro, et sa directrice de cabinet à la mairie Yvelyne Denat, avait fait appel. Il comparaissait ce lundi 28 novembre devant la Cour d’appel de Grenoble qui devait reconsidérer les faits.
Le Postillon avait été condamné en première instance à verser 2 000 euros d’amende dont 1 000 euros avec sursis. S’ajoutaient à cette première somme 2 000 euros de dommages et intérêts pour Yveline Denat et 1 500 euros de dommages et intérêts pour Christophe Ferrari. Le tout complété par une autre amende de 1 200 euros pour chacun des plaignants, au titre des frais de justice.
Ni les plaignants, ni leur défenseur n’étaient présents
Quant à cette audience d’appel, Vincent Peyret, le rédacteur en chef du Postillon estime « en toute “objectivité”» qu’elle s’est bien déroulée. Et pour cause, puisque « la partie adverse n’était pas là – ce qui simplifie beaucoup les débats », explique la rédaction du Postillon sur son site. De fait, ni les plaignants ni leur défenseur n’étaient présents à l’audience. « Me Supplisson a dit à notre avocat qu’il n’avait pas été prévenu et Christophe Ferrari et Yveline Denat, bien qu’ils aient accusé réception de leur convocation, ne se sont pas présentés non plus. C’était étonnant, je ne comprends pas bien quel est leur but », s’interroge, quelque peu circonspect, Vincent Peyret.
Ce dernier, dans une courte analyse des débats de cette audience d’appel, estime que les juges se sont montrés beaucoup plus curieux qu’en première instance. « Ils nous ont vraiment posé des questions sur le fond. Notamment sur les raisons qui nous avaient poussé à écrire l’article en cause, qui nous avait contactés, comment nous avions enquêté, notre bonne foi… », énumère le journaliste. Et d’ajouter : « C’était bien plus satisfaisant et moins expéditif que la dernière fois. »
Une ligne de défense inchangée
« Pour notre part, nous n’avons pas changé de ligne de défense. Notre avocat a démonté le premier jugement en arguant que juridiquement cela ne tenait pas », relate Vincent Peyret. Notamment en soulignant que le manque d’objectivité assimilé à de la partialité, qui avait été reproché au Postillon lors du premier procès, ne pouvait être retenu. De quoi donner un tour plus sémantique aux arguments de l’avocat du Postillon que nous résume Vincent Peyret. « Il s’agissait de démontrer qu’il y a eu une méprise entre l’objectivité et la partialité dans le sens où, si nous sommes partiaux comme tous les journalistes, nous sommes objectifs parce que nous nous sommes appuyés sur des faits dont nous avons apporté toutes les preuves », décrypte le rédacteur en chef.
Le jugement a été mis en délibéré au 30 janvier 2017.
JK