FOCUS – La lourde défaite du FC Grenoble rugby à Toulon (12−42), le 29 octobre dernier, s’explique en bonne partie par les énormes difficultés rencontrées par son pack dans le secteur de la mêlée. Samedi 5 novembre (18 h 30) à Clermont, le huit de devant se doit une revanche pour que le FCG, premier relégable, évite une nouvelle déconvenue.
« No scrum, no win », disent les Anglo-Saxons. Samedi 29 octobre à Toulon, Grenoble a pu constater une nouvelle fois à ses dépens que, sans une mêlée correcte, il est très difficile de gagner un match. Et même d’espérer ne serait-ce qu’un point de bonus.
Le FCG a énormément souffert dans ce secteur de jeu, comme ce fut déjà le cas au Stade Français (54−20), à Lyon (32−13), à Castres (46−9) et à Toulouse (31−3) cette saison.
Dans le Var, les Isérois ont concédé deux essais de pénalité et la dernière réalisation toulonnaise vient directement d’un ballon gagné sur une introduction pour le FCG. La mêlée leur a ainsi coûté 19 points. Beaucoup trop pénalisant pour espérer rivaliser avec une équipe du calibre de Toulon.
Une blessure pénalisante du pilier Alisona Taumalolo
Quand le FCG a eu le ballon, il s’est montré dangereux, inscrivant deux essais. L’ailier Eddie Sawailau et l’arrière Gio Aplon ont été à la conclusion de ces beaux mouvements. Mais la plupart du temps, c’est Toulon qui avait la possession. Quand une faute de main intervenait, sur la mêlée ordonnée qui suivait, Grenoble était en souffrance. Un seul ballon a pu être joué par le FCG derrière sa mêlée en seconde période.
La blessure à l’échauffement de son pilier gauche Alisona Taumalolo a fragilisé le huit de devant isérois. « On avait vraiment travaillé avec Sona pour notre tactique, pour le match », indiquait mardi à l’entraînement Bernard Jackman.
« À l’échauffement, il déclare forfait. Je ne dis pas que, s’il avait joué, on aurait dominé mais ça a amplifié le problème. Tu as un joueur très fort, très expérimenté et tu changes avec un jeune (Denis Coulson, ndlr). Pour nous, ce n’était pas idéal du tout. C’est comme ça, ça arrive… »
Mais le patron du sportif à Grenoble ne se réfugie pas derrière cette absence pour expliquer toutes ces difficultés, et reconnaît la puissance supérieure des avants varois. Difficile de faire autrement.
Il y a eu une franche explication, en début de semaine, du côté de Lesdiguières, au moment du retour vidéo du match. Mardi, les premières lignes ont eu droit à une séance sur le terrain à 8 h 30. Puis dans la matinée, tous les avants ont travaillé ce secteur. À la fin de l’entraînement de l’après-midi, des échanges ont encore eu lieu avec le staff pour trouver des solutions. Enfin, jeudi, après la séance collective, les avants ont de nouveau enfilé le bleu de chauffe pour peaufiner les ultimes réglages.
« Il faut qu’on puisse se regarder dans le miroir »
Samedi (18 h 30), c’est de nouveau un énorme défi qui attend le FCG à Clermont, le leader du Top 14, qui compte une seule défaite en neuf rencontres.
Si, le 9 octobre, les Auvergnats avaient fait mentir l’adage en l’emportant (29−25) face à Toulouse avec une mêlée dominée, ils ont depuis bien rectifié le tir. À Brive, dimanche dernier, avec un pack remanié dont un talonneur de 20 ans, qui était titulaire pour la première fois en Top 14, Clermont a été dominant. Et s’est imposé largement au final (40−16).
Bernard Jackman confiait que les avants grenoblois « avaient un peu honte » après Toulon. Au micro de France 3 Alpes, Laurent Bouchet l’a confirmé. « On a envie de retrouver notre identité là-dessus. On a un sentiment de honte par rapport à ce qui s’est passé. Je ne supporte pas ça. Il faut qu’on puisse se regarder dans le miroir, qu’on envoie d’autres signaux ce week-end », exhorte le talonneur.
À Clermont, c’est le moment du rachat pour la mêlée du FCG. Aux Grenoblois, cette fois, de faire honneur à la devise du club : « Force et fierté ».
Laurent Genin