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SEMICON/IoT. Grenoble, 2016. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'Net

Semicon et IoT Planet : de la recherche tech­no­lo­gique aux objets connectés

Semicon et IoT Planet : de la recherche tech­no­lo­gique aux objets connectés

FOCUS – Du sili­cium aux objets connec­tés, deux grands ren­dez-vous du monde high-tech – Semicon Europe et IoT Planet – ont réuni leurs forces pour mon­trer au public la chaîne élec­tro­nique com­plète. Les deux salons, qui se tiennent du 25 au 27 octobre à Alpexpo, à Grenoble, pro­posent une vitrine de la recherche tech­no­lo­gique et de ses appli­ca­tions dans le quo­ti­dien. Masque d’hyp­nose et miroir connec­tés, robe-camé­léon, film créé auto­ma­ti­que­ment, ou encore dis­po­si­tif per­met­tant des diag­nos­tics médi­caux pré­coces… Zoom sur quelques pro­jets exposés.

SEMICON Europe et IoT Planet ont montré au public la chaîne complète qui relie la recherche et les objets connectés, de 25 au 27 octobre à Grenoble.© Yuliya Ruzhechka - Place Gre'Net

» IoT pla­net a pour but de mon­trer l’im­pact des objets connec­tés sur la vie de tous les jours. » © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Si Semicon est un salon reconnu depuis des années par les pro­fes­sion­nels du sec­teur et le public inté­ressé, IoT Planet (IoT pour Internet of Things, Internet des objets) est né il y a seule­ment un an.

L’évènement a ras­sem­blé 400 pro­fes­sion­nels autour d’une confé­rence plé­nière et une petite zone d’ex­po­si­tion dédiée aux star­tups fabri­quant des objets connec­tés. Et pour cette deuxième édi­tion, ses orga­ni­sa­teurs ont décidé d’ou­vrir les portes au grand public. La tenue de Semicon était l’oc­ca­sion d’as­so­cier les deux évè­ne­ments pour « pro­po­ser aux visi­teurs d’al­ler de la plaque de sili­cium ori­gi­nale jus­qu’à la pro­duc­tion finale », explique Maria Gaillard, cofon­da­trice du salon.

« Il est impor­tant de mettre l’hu­main au cœur de ce salon, car la tech­no­lo­gie est indis­so­ciable de l’hu­main. » La preuve de l’in­té­rêt du grand public ? Cette année, un tiers des visi­teurs ins­crits en ligne ne sont pas des pro­fes­sion­nels des sec­teurs high-tech. « Cette ouver­ture nous dif­fé­ren­cie d’autres salons simi­laires », pré­cise Maria Gaillard, en ajou­tant que le choix de créer le salon IoT à Grenoble n’est pas ano­din : « L’écosystème gre­no­blois est par­fait : ici, tout est réuni autour de IoT : recherche, grands groupes indus­triels, incu­ba­teurs etc. »

AirNodes, le miroir connecté

Un miroir qui peut vous ser­vir de pense-bête, affi­cher la date ou les pré­vi­sions météo, rem­pla­cer une ardoise dans un res­tau­rant ou encore aider des per­sonnes atteintes d’Alzheimer à se rap­pe­ler de leurs acti­vi­tés jour­na­lières… Loin de la science-fic­tion, le pro­jet est déjà lancé par la société AirNodes, « construc­teur de solu­tions connec­tées sur mesure pour les entre­prises ».

Les quatre entre­pre­neurs de la jeune star­tup ce sont ins­pi­rés « des vidéos sur Internet mon­trant des bri­co­leurs en train de fabri­quer des miroirs connec­tés » pour créer un objet des­tiné à pro­mou­voir leurs com­pé­tences. Le pro­jet est « co-déve­loppé avec un hôtel 5 étoiles de Courchevel, qui aura cinq miroirs connec­tés dans les espaces com­muns », explique Quentin Nigi, direc­teur géné­ral d’AirNodes.

SEMICON Europe et IoT Planet ont montré au public la chaîne complète qui relie la recherche et les objets connectés, de 25 au 27 octobre à Grenoble. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'Net

L’ambition d’AirNodes : « élar­gir l’éventail des usages du miroir connecté ». © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Leurs com­pé­tences en infor­ma­tique embar­quée per­mettent « d’ap­por­ter une solu­tion sur mesure à chaque client. Quant aux miroirs, ils per­mettent d’af­fi­cher ce qui cor­res­pond à son busi­ness. » Des exemples ? « Le menu d’un res­tau­rant ou le temps d’at­tente pour les clients d’un res­tau­rant à empor­ter. Nous prê­tons aussi un miroir à un Ehpad (éta­blis­se­ment d’hé­ber­ge­ment pour per­sonnes âgées dépen­dantes) qui veut amé­lio­rer le quo­ti­dien de ses patients Alzheimer : affi­cher les rap­pels, la date, les activités…

Rocamroll : « des vidéos attrayantes faites automatiquement »

Le dis­po­si­tif « Rocamroll », pro­posé par la société Mean-in-full, per­met, lui, la cap­ta­tion et le mon­tage auto­ma­tique de vidéos en temps réel. Il ne s’a­git cepen­dant pas de films artis­tiques, mais de vidéos de confé­rences, sémi­naires ou formations.

L’objectif ? « Réaliser un film attrayant et plai­sant sans s’oc­cu­per de rien », pré­cise avec le sou­rire le cofon­da­teur et direc­teur géné­ral, Thierry Cravoisier. « Tous les pres­ta­taires tech­niques sont inté­res­sés par ce dis­po­si­tif, car cela leur per­met d’é­lar­gir le champ d’ap­pli­ca­tions et de don­ner un deuxième souffle à leur acti­vité, en tra­vaillant, par exemple, pour de petits évè­ne­ments qui ne peuvent pas finan­cer la pres­ta­tion de régie tra­di­tion­nelle. » Aspect à ne pas négli­ger : le coût. Un mois de loca­tion de ce dis­po­si­tif a le même prix qu’une jour­née de loca­tion de régie “clas­sique”.

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Nicolas Le Guillarme, Bruno Zoppis et Thierry Cravoisier devant l’ins­tal­la­tion de leur dis­po­si­tif Rocamroll. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Quel est donc le mode opé­ra­toire de Rocamroll ? Quelques camé­ras intel­li­gentes, dotées de cap­teurs de mou­ve­ments et d’un dis­po­si­tif de recon­nais­sance faciale, ana­lysent en direct la scène « pour savoir s’il y a quelque chose à fil­mer dedans », pré­cise Bruno Zoppis, cofon­da­teur et direc­teur tech­nique du pro­jet. « L’analyse réa­li­sée en direct par ordi­na­teur per­met de varier les plans et d’a­voir du dyna­misme. Et tout cela en auto­ma­tique et de façon nomade : le dis­po­si­tif rentre dans deux valises à rou­lettes. Nous pou­vons l’ins­tal­ler en moins de vingt minutes et lan­cer l’en­re­gis­tre­ment depuis un smartphone. »

Dreaminzz : masque d’hyp­nose et de som­meil pour « comp­ter les mou­tons 2.0 »

Le pro­jet Dreaminzz croise, quant à lui, l’ingénierie avec l’hyp­nose et la psy­cho­lo­gie pour créer un masque d’hyp­nose et de som­meil. Actuellement, le pro­duit, exclu­si­ve­ment uti­lisé par des pro­fes­sion­nels, leur per­met de faci­li­ter l’ac­cès à l’hyp­nose dans le cadre de leur pra­tique, médi­cale ou sportive.

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Guillaume Gautier. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

« L’idée est de pro­po­ser un décor dans lequel les uti­li­sa­teurs évo­luent dans leur tête et d’al­ler vers leur objec­tif, comme la relaxa­tion ou la moti­va­tion », explique Guillaume Gautier, le cofon­da­teur du pro­jet et pra­ti­cien pas­sionné de l’hyp­nose depuis une dizaine d’années.

Les domaines d’ap­pli­ca­tion ? Milieu hos­pi­ta­lier, mai­sons de retraite, com­pa­gnies aériennes ou encore salons de beauté… Le masque Dreaminzz est déjà uti­lisé par des den­tistes, méde­cins, kiné­si­thé­ra­peutes ou encore des coaches spor­tifs. Précision impor­tante : le dis­po­si­tif ne se sub­sti­tue pas à la thé­ra­pie. « Il peut être uti­lisé, par exemple, lorsque nous n’ar­ri­vons pas à nous endor­mir, la veille d’une opé­ra­tion, pour éva­cuer le stress avant de faire une confé­rence en public ou encore pour boos­ter la concen­tra­tion ou la moti­va­tion avant une per­for­mance sportive. »

Une autre appli­ca­tion pos­sible est la réédu­ca­tion du som­meil. « Le masque peut être pro­grammé pour s’en­dor­mir intel­li­gem­ment, en jouant sur la cohé­rence car­diaque, le rythme de res­pi­ra­tion et de pen­sées. La per­sonne sera plon­gée dans l’é­tat pro­pice à l’en­dor­mis­se­ment. » Dans la même logique, l’u­ti­li­sa­teur du masque pourra pro­gram­mer son réveil avec un simu­la­teur d’aube. « C’est “comp­ter les mou­tons 2.0”, com­pare Guillaume Gautier en souriant.

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Guillaume Gautier avec un masque Dreaminzz. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

L’expérience se veut spa­tia­li­sée et la plus immer­sive pos­sible : le son dif­fusé en sté­réo dans un casque contient un récit hyp­no­tique. Quant au masque, il est piloté par une appli­ca­tion mobile : des leds créent des sti­mu­la­tions visuelles ren­for­cées par la vibra­tion. « Ainsi, on veut décon­nec­ter la per­sonne et créer une méta­phore. Par exemple, pour des spor­tifs qui pré­parent un effort phy­sique, on recrée l’u­ni­vers de Gladiateur. (…) L’hypnose per­met d’ac­cor­der le cré­dit à son ima­gi­naire, de lui don­ner un poten­tiel réel ».

Smart Force Technologie : le « nano-golf »

Manipuler et ordon­ner les nano­par­ti­cules. Telle est l’am­bi­tion de Smart Force Technologie, qui déve­loppe et vend depuis décembre 2015 des équi­pe­ments de nano-fabri­ca­tion à des­ti­na­tion de la méde­cine, de la science, de la micro-élec­tro­nique et des télécommunications.

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SmartPrint, deuxième pro­duit de l’en­tre­prise, per­met le pro­to­ty­page rapide. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

« Depuis une dizaine d’an­nées, les chi­mistes savent fabri­quer des nano­par­ti­cules avec des pro­prié­tés très inté­res­santes. Mais, actuel­le­ment, il n’existe pas de solu­tions pour les mani­pu­ler », explique Olivier Lecarme, cofon­da­teur du projet.

Le pre­mier pro­duit de cette star­tup, actuel­le­ment en incu­ba­tion à Linksium, société d’ac­cé­lé­ra­tion du trans­fert de tech­no­lo­gies, per­met « de faire du dépôt et de l’or­ga­ni­sa­tion contrô­lée de n’im­porte quel type de nano­particules, situées ini­tia­le­ment dans un liquide, sur une sur­face. C’est comme du nano-golf ».

Dans le domaine de la santé, ce dis­po­si­tif per­met de créer des sys­tèmes ultra-sen­sibles capables d’am­pli­fier un signal de très faible quan­tité de molé­cules et de réa­li­ser un diag­nos­tic d’al­ler­gie ou un diag­nos­tic pré­coce de cancer.

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Olivier Lecarme et Julien Cordeiro, fon­da­teurs de Smart Force Technologies. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

« Le domaine des nano­par­ti­cules com­mence à pas­ser des labo­ra­toires à la sphère indus­trielle », confie le cofon­da­teur de l’en­tre­prise. « L’utilisation de nano­par­ti­cules pour créer des cir­cuits pho­to­niques est l’une de voies explo­rées pour le futur de la micro-électronique ».

Fashiontech, une vitrine de la mode qui intègre la technologie

Robe-camé­léon, masque anti-pol­lu­tion, para­pluie qui pré­dit la météo… La vitrine Fashiontech a réuni créa­ti­vité et tech­no­lo­gies. Avec quelques créa­tions, faci­le­ment uti­li­sables dans la vie de tous les jours, que le maga­zine Modelab créé par Fabrice Jonas, pas­sionné par ces deux domaines, a pré­senté lors du salon IoT Planet.

Les por­te­feuilles De Rigueur, par exemple, rechargent les smart­phones, dotés de fonc­tion d’in­duc­tion à un rythme de 1 % par minute. Les fou­lards anti-pol­lu­tion conçus par Wair ne sont pas des objets connec­tés, mais cus­to­mi­sés : des masques anti-pol­lu­tion sont inté­grés dans les fou­lards, objets de mode des­ti­nés aux habi­tants des grandes villes confron­tés à la pol­lu­tion urbaine. Le para­pluie OOmbrella, connecté à une appli­ca­tion mobile, pré­dit quant à lui la météo et envoie un signal à son pro­prié­taire s’il l’oublie.

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Robe-camé­léon de Claire Eliot. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Même si la mode adopte aujourd’­hui des objets connec­tés, elle demeure un « uni­vers de créa­tion plu­tôt qu’in­dus­triel », estime Christine Bout de l’An, coor­ga­ni­sa­trice du stand fashiontech.

Enfin, la robe-camé­léon, créée par Claire Eliot, est reliée à une appli­ca­tion mobile et intègre un cap­teur qui per­met de chan­ger la cou­leur des élé­ments du vête­ment grâce à l’a­na­lyse d’un spectre de cou­leurs. Un rayon­ne­ment des tech­no­lo­gies au sens littéral.

Yuliya Ruzhechka

YR

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