EN BREF – L’emploi des jeunes est de plus en plus précaire. Le constat n’est pas nouveau. Mais, cette fois, c’est la cour des comptes qui, dans un rapport, pointe du doigt les lacunes et défaillances d’un dispositif qui coûte cher à l’État. Les dix milliards d’euros d’aides publiques sont-ils bien utilisés ? A la lumière des travaux conduits notamment en Rhône-Alpes et en Auvergne, les résultats ne sont, pour les magistrats, à la mesure ni des objectifs affichés, ni des moyens mobilisés.

Pour la cour des comptes et ses chambres régionales, l’argent public pour aider les jeunes à (re)trouver un emploi est mal utilisé. DR
CDD, contrats courts, temps partiel, salariat déguisé… Précarité et flexibilité retardent « l’accès à l’autonomie financière et sociale des jeunes », pointe la cour des comptes dans un rapport publié le 5 octobre 2016.
Ce sont les jeunes sans qualification, souvent issus de l’immigration ou habitant dans les territoires les plus défavorisés, qui sont les plus touchés par cette précarité.
Sur la table, l’État a pourtant mis les moyens : 10,5 milliards d’euros d’aides publiques. Mais, pour la cour des comptes, les résultats ne sont pas à la hauteur de l’investissement.
« accès des jeunes à l’emploi », ce serait génial s’il y avait de l’emploi.
Mais s’il n’y a pas d’emploi, les jeunes ne peuvent y accéder. CQFD.
Si les employeurs embauchent sous forme de contrats aidés, des contrats jeunes ou autres, quand les aides de l’Etat sont terminées, ils n’embauchent pas ce jeune, ils ont comme une tendance à le jeter pour en prendre un autre qui reviendra aussi peu cher.
Mme Aubry avait inventé les nouveaux emplois, contrats aidés aussi, où les employeurs ne pouvaient toucher les aides que s’ils signaient un protocole par lequel ils s’engageaient à embaucher le jeune à la suite du contrat aidé… oui, mais c’était il y a longtemps. Maintenant, il ne faut surtout pas forcer un employeur, on peut bien lui donner de l’argent sans contrepartie !
Ce qu’il faut retenir, c’est que, pas d’emploi = pas d’embauche et les jeunes (et moins jeunes, car il y a aussi des contrats aidés pour les moins jeunes) restent sur le carreau.