REPORTAGE – Comme chaque année, l’automne rime avec sciences dans tout le pays – via La fête de la science – et plus surement encore dans la capitale des Alpes. Le salon Experimenta, logé dans la Maison Minatec du 6 au 8 octobre, en est une émanation. À ceci près que les arts se taillent aussi une place puisque s’y exposent les expérimentations menées par des équipes mixtes de scientifiques, technologues et artistes. Visite.
Sixième automne pour le salon Experimenta organisé par l’Atelier arts sciences, l’Hexagone scène nationale arts sciences de Meylan et le CEA dans le cadre de la fête de la science. Les technophiles convaincus – nombreux à Grenoble – sont donc à la fête. Les amateurs d’art aussi qui, une fois n’est pas coutume, se rendent en territoire étranger : au cœur du polygone scientifique de Grenoble. Comme chaque année, c’est la Maison Minatec qui accueille le salon Experimenta.
On y était dès l’ouverture, le jeudi 6 octobre, à 9 heures. Les stands étaient déjà pris d’assaut par des hordes d’enfants et par quelques curieux. C’est le temps des “scolaires” avant que le salon ne s’ouvre à un public plus mélangé pendant le week-end.
Le but du salon Experimenta ? Montrer ce que peut produire la rencontre d’artistes et de scientifiques, technologues et, éventuellement, industriels. Pour ce faire, une petite vingtaine de stands mettent au jour des prototypes plus ou moins achevés, l’expérimentation étant au cœur de la démarche. Le visiteur expérimente lui aussi puisqu’il est invité à tester les installations : mondes immersifs, dessin en 3D, éclairage bactériel… Petite sélection.
La bande défilée Phallaina
Non, notre langue n’a pas fourché. À l’entrée du salon, notre attention se porte sur une bande, non pas dessinée mais défilée, conçue pour tablettes et smartphones. Pas de cases mais 355 mètres de dessins ininterrompus que l’on « scrolle » (traduction : que l’on fait défiler avec le doigt) en un long travelling. Les plans s’enchaînent avec fluidité.
Côté technique de narration ? On nous parle des fresques antiques et des tapisseries de Bayeux.
Côté histoire ? Un mélange de mythologie, de science et de fantastique. Le tout semble convaincant. À tester à la maison plus longuement. On peut télécharger gratuitement Phallaina grâce au partenariat qui lie les studios Small Bang à France télévisions nouvelles écritures. En clair, la BD a été entièrement financée par la redevance télé. Ou comment la vieille lucarne finance des productions pour écrans autrement plus récents.
Les lames de l’océan Pacifique
Une artiste plasticienne, Javiera Tejerina-Risso, a conçu une installation faite de lames horizontales et ondulatoires. Leur rythme reproduit celui, authentique, des mouvements de la mer, enregistrés, en temps réel, par le réseau international de bouées marines positionnées en plusieurs points du globe. Une expérience poétique qui permet une respiration bienvenue avant de mettre nos neurones à l’épreuve.
Bioville : la révolution de la houille verte
Les bactéries sont-elles le pendant actuel de la houille blanche mise à l’honneur pendant l’exposition internationale grenobloise de 1925 ? Les chercheurs du CEA le laissent entendre avec humour via cette installation astucieusement pensée par l’artiste Frédéric Ravatin.
On peut ainsi créer de l’énergie électrique à partir de l’activité de bactéries. Attention ! Il s’agit bien sûr là d’une explication scientifique vulgarisée à l’extrême (les médiateurs du salon sauront vous renseigner dans le détail). Résultat : ces biopiles seront peut-être à même d’alimenter la ville de demain, ici représentée par une maquette sur laquelle s’extasient les visiteurs du salon.
Adèle Duminy
En plus : tables rondes et conférences
Une série de conférences et de tables rondes approfondit les éléments de réflexion amorcés autour des stands. On en retrouve le détail sur le site du salon Experimenta.
Lecture : Grégory Faive lit Chaleur fatale
L’excellent comédien et metteur en scène grenoblois Grégory Faive – que l’on a pu apprécier notamment dans son seul en scène Pourvu qu’il nous arrive quelque chose – propose une lecture du texte Chaleur fatale, de Danielle Martinigol.
L’auteure a passé quelque temps en compagnie des chercheurs du CEA et en a tiré une nouvelle aux accents contre-utopiques. Le monde futuriste qu’elle décrit est dominé par un système régissant les mécanismes de production, de stockage, de consommation et de partage de l’énergie.
Vendredi 7 octobre, à 12 heures
Samedi 8 octobre, à 14 heures
Entrée libre
Infos pratiques
Experimenta, salon arts sciences technologies
Du 6 au 8 octobre
Maison Minatec