FOCUS – Treize nouvelles classes ont été ouvertes à Grenoble pour cette rentrée 2016, afin d’accueillir 224 élèves supplémentaires par rapport à l’effectif de 2015. L’autre événement de cette rentrée : la nouvelle formule des temps périscolaires… Et une ombre au tableau, avec la fermeture probable d’une classe de l’école Jardin de Ville.
Treize mille enfants des écoles maternelles et élémentaires font leur rentrée, ce jeudi 1er septembre 2016, à Grenoble. Ils seront donc encore plus nombreux que l’année dernière à fréquenter les écoles primaires. « Cela montre la vitalité de Grenoble, l’une des raisons qui expliquent que l’Éducation est notre priorité », a réaffirmé Eric Piolle, maire de Grenoble, lors d’un point presse à la veille de la rentrée.
Si on regarde les chiffres de plus près, seuls les effectifs des enfants de l’élémentaire (de 6 à 11 ans) augmentent à Grenoble (+ 245 enfants).
En revanche, on compte 21 enfants de moins pour les maternelles (de plus de 3 ans à 5 ans). Une tendance qui se retrouve ailleurs en France. Selon la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Deep), ces chiffres traduisent le passage en CP des « enfants du baby-boom de 2010 ».
Treize nouvelles classes ouvertes
Pour cette rentrée, treize nouvelles classes voient le jour à Grenoble : deux classes de maternelles – l’une à l’école Joseph Vallier et l’autre à Beauvert – et onze nouvelles classes dans les écoles élémentaires. « Il y en aura peut-être une autre encore qui ouvrira à l’école Jean Macé », annonce Eric Piolle. Une 14e ouverture de classe qui a été confirmée, le mardi 6 septembre.
2,8 millions d’euros ont été investis en 2016 pour la rénovation et la création de ces treize classes notamment. Ainsi, l’école Sidi Brahim a‑t-elle été étendue, pour permettre la création de trois nouvelles classes, qui ouvrent ce jeudi 1er septembre. Et des solutions alternatives ont été trouvées, quand l’extension n’était pas envisageable… Par exemple, un deuxième étage a‑t-il été ajouté aux modulaires déjà en place dans la cour de l’école Lucie Aubrac. Ces locaux provisoires seront en place jusqu’à la livraison de la future école Hoche attendue pour 2020 (cf. encadré « Plan École »). Des modulaires ont également été posés à Beauvert. Ils feront eux office de salles pour le périscolaire.
Reste qu’en dépit de ces nouvelles ouvertures de classes, certaines pourraient se retrouver relativement bien chargées à la rentrée, souligne Eric Piolle. La Ville demeure impuissante sur ce point. « C’est bien sûr l’Éducation nationale qui décide d’ouvrir des postes… et la Ville doit suivre pour créer des classes. Le Plan École a, certes, la volonté d’ouvrir les possibilités d’accueil, mais la politique de l’Éducation nationale est ce qu’elle est. »
Nouvelle formule des rythmes scolaires
Autre changement de taille pour les jeunes élèves de Grenoble à la rentrée : la nouvelle formule des temps périscolaires. Les parents ne choisissent plus les activités pour leurs enfants, « comme on choisit dans un catalogue mais ils décident des journées de présence de l’enfant aux temps périscolaires », lance Elisa Martin, adjointe au parcours éducatif.
Les contenus se construiront en coopération entre les animateurs, les enfants, le réseau éducatif, les associations, autour de la citoyenneté, de la Culture, du jeu, du sport… A ce titre, les éducateurs sportifs de la Ville interviendront trois fois par semaine dans chaque école.
Les activités des temps périscolaires se dérouleront à l’école mais aussi au dehors, dans les gymnases, les musées ou bien encore les bibliothèques. La gratuité des temps périscolaires (jusqu’à 18 heures le soir, autre nouveauté pour les enfants) est accordée deux jours sur quatre. Les tarifs des deux autres jours payant, sont fonction du quotient familial.
Par ailleurs, bonne nouvelle pour les 500 enfants qui sont contraints de prendre quotidiennement des médicaments à l’école (pour l’asthme, le diabète) : « Ils pourront cette année accéder aux temps périscolaires », annonce Mondane Jactat, adjointe à la Santé.
La Ville estime qu’un peu plus de la moitié des enfants (55 %) pourrait cette année fréquenter ces nouveaux temps périscolaires. 570 animateurs ont ainsi été prévus pour assurer l’animation et l’encadrement des enfants.
Séverine Cattiaux
« PLAN ÉCOLE » : RETARD OU PAS ?
En septembre dernier, l’exécutif grenoblois lançait son Plan École. Ce dernier prévoit la construction de six nouvelles écoles ou extensions, de nouveaux restaurants scolaires, ainsi qu’un programme de rénovation dans les établissements scolaires.
Pour l’heure, les gros projets sont bien engagés : écoles Diderot, Hoche, Saint-Bruno. « Le lancement de la concertation pour la nouvelle école Flaubert démarre en septembre », ajoute Fabien Malbet, adjoint au patrimoine scolaire. Les trois futurs restaurants scolaires (Jouhaux, Sidi Brahim et Elisée Chatin) sont également sur les rails. Ils ouvriront, eux, à la rentrée prochaine.
Le plan prévoit aussi des rénovations dans les écoles. Par exemple, un million d’euros a été affecté pour des travaux sur l’école Jean Racine, cet été, afin de permettre l’extension de la maternelle. « On n’a pas totalement fini », reconnaît l’adjoint. Pour le reste, tout avance comme prévu », assure-t-il.
Pascal Clérotte, animateur du GAM (que Place Gre’net vous présentait dans cet article) en doute, et affirme, au contraire, dans un récent communiqué transmis à la Presse, que l’exécutif grenoblois a pris beaucoup de retard. L’animateur ne voit pas comment la nouvelle école Hareux (zone Presqu’île) pourrait ouvrir pour 2018. « C’est pourtant bien parti ! rétorque l’adjoint. Un léger retard a été pris du fait de pollution trouvé dans le sol, mais on suit le planning. Allez voir l’état d’avancement : les murs sont déjà en place… »
L’animateur du GAM déclare aussi disposer d’informations qui lui viennent d’un informateur. Selon ce dernier, des études étaient prêtes mais l’équipe d’Eric Piolle n’en a pas tiré partie et aurait perdu trois ans, au moins, sur certaines constructions. « Je n’ai pas trouvé toutes ces études dont parle Pascal Clérotte, confie l’adjoint. Même celle sur l’école Buffon ? « Ah, mais cette étude ne correspondait pas aux besoins actuels et les habitants n’avaient même pas été concertés ».
UNE CLASSE EN SURSIS À LA MATERNELLE DU JARDIN DE VILLE
Seuls 12 enfants sont inscrits cette année, en petite section, de l’école maternelle du Jardin de Ville, contre 24 l’année dernière. Trop peu pour maintenir la classe ?
Le Rectorat donnera une réponse ferme et définitive ce mardi 6 septembre. Si la fermeture est actée, l’effectif actuel de l’école de 56 enfants sera réparti sur deux classes, contre trois auparavant. Soit 28 enfants par classe.
Avertis de la mauvaise nouvelle le jour de la rentrée, les parents d’élèves ont immédiatement lancé une pétition pour empêcher cette fermeture qui, sur de nombreux points, leur apparaît aberrante.
Ce n’est pas faute de demandes…
S’il n’y a que 12 enfants inscrits, ce n’est pas faute de demandes, invoquent les porteurs de la pétition. Plusieurs dérogations ont été refusées à des familles habitant à proximité de l’école Jardin de Ville, mais dépendant d’autres écoles (Jaurès, Bizanet, Marceau) du point de vue du périmètre de la carte scolaire stricto sensu. A cela, Bertrand Bosson, l’un des parents d’élèves à l’initiative de la pétition, ajoute : « Trois enfants du quartier auront trois ans d’ici janvier 2017. Les parents s’engagent à les faire rentrer à l’école, à cette date. Et on sait aussi, de manière sûre, que deux enfants qui emménagent à Grenoble en octobre, entreront à l’école Jardin de Ville. »
Matériellement enfin, l’école, construite tout en hauteur sur deux étages (une classe par étage), n’est pas conçue pour accueillir des classes trop chargées. « La classe du rez-de-chaussée de l’école est prévue pour 24 enfants, car elle accueille le dortoir des tout petits », souligne Bertrand Bosson. « Cela fera juste en bas. La classe sera très remplie » confirme la directrice Sylvie Cadoux.
« C’est plus facile de fermer une classe que d’en ouvrir une »
Enfin, dans l’hypothèse où l’école passerait à deux classes, l’établissement pourrait-il encore accueillir, ponctuellement, comme il le fait tous les ans, les enfants des forains lors de la fête des rameaux, de familles Roms, ou encore de réfugiés ? Si c’est le cas, les conditions d’accueil seront nettement dégradées… « On souhaite que la rectrice fasse preuve d’anticipation, lance Bertrand Bosson. C’est plus facile de fermer une classe que d’en ouvrir une. Par ailleurs, si Grenoble veut maintenir les familles en centre-ville, ce n’est pas en fermant des classes qu’elle va y parvenir ».
La Ville de Grenoble ne s’attendait manifestement pas à cette fermeture de classe. Cet été, l’escalier du troisième étage a même d’ailleurs été refait (la somme de 80 000 euros est évoquée par Bertrand Bosson). Un investissement inutile si l’une des trois classes ferme…
N.B. : L’article a été complété lundi 5 septembre à 16 heures par un encadré sur la fermeture possible d’une classe à la maternelle Jardin de ville.