REPORTAGE VIDÉO – Près de 1400 personnes selon la police – 5000 d’après les syndicats – ont manifesté une nouvelle fois dans les rues de Grenoble contre la loi El Khomri, ce mardi 14 juin. Malgré l’approche de la trêve estivale, les syndicats restent optimistes. La consigne pour l’intersyndicale ? Maintenir la pression et surtout « ne rien lâcher ».
N’est-ce qu’une impression ? Contrairement aux précédentes manifestations, les slogans scandés par les manifestants qui arpentent le pavé contre la loi El Khomri semblent moins vigoureux, moins véhéments.
Juchés sur les camions sono, les responsables syndicaux se démènent au micro pour relancer leurs troupes. « C’est un peu mou, là ! », lancent-ils à plusieurs reprises à leurs camarades syndiqués. Qui du coup, repartent de plus belle pour un temps.
La loi en cours d’examen par le Sénat
C’est une foule quelque peu clairsemée qui s’est rassemblée devant la gare SNCF de Grenoble, ce mardi 14 juin, sur le coup de 14 heures. Sans doute la faute à la grande manifestation parisienne qui a aspiré quelques centaines d’Isérois partis à bord de huit cars, en TGV ou encore en covoiturage.
En effet, depuis le 13 juin, le Sénat examine le projet de loi “travail” tant décrié. C’est la raison pour laquelle l’intersyndicale a appelé, au niveau national, à rallier Paris.
D’importantes forces de police ont pris position aux endroits stratégiques – carrefours, banques ou encore devant certains commerces – parées à intervenir au besoin. Mais tout s’est déroulé dans le calme.
La manifestation a rallié pacifiquement la place de Verdun où elle s’est dispersée après les prises de parole de la CGT et de Nuit debout.
Retour en images.
Reportage Joël Kermabon
Une votation citoyenne
Au fil des manifestations ou autres rassemblements, les griefs contre la loi portée par Myriam El Khomri n’ont guère évolué. Et l’intersyndicale l’affirme haut et fort, elle ne veut rien lâcher. C’est bien l’ensemble du texte qu’elle condamne.
« Nous sommes toujours là et nous sommes toujours très nombreux […] Nous vous invitons tous à continuer le travail de conviction dans les entreprises, dans les services… Nous devons être toujours plus nombreux ! », harangue un responsable de la CGT lors des prises de parole avant la dispersion.
Pour la centrale syndicale, c’est très clair, il faut continuer à maintenir la pression « sur un gouvernement qui ne veut rien entendre, alors que la rue est occupée depuis trois mois et demi ».
L’intersyndicale iséroise annonce en outre de nouvelles mobilisations. Un rassemblement est ainsi prévu ce jeudi 16 juin, rue Félix Poulat, afin de préparer des bureaux de vote pour une votation citoyenne sur la loi travail dans les entreprises, les administrations et les lieux d’étude.
« Il faut que l’on montre au gouvernement que les vrais démocrates sont dans la rue, que les démocrates c’est nous », affirme avec force et conviction le représentant de la CGT. Enfin, deux journées de mobilisation et de luttes sont d’ores et déjà programmées les 23 et 28 juin prochains.
Joël Kermabon