FOCUS - Alors que le professeur Alim-Louis Benabid, fondateur de Clinatec, vient de recevoir le prix de l’inventeur européen 2016, dans la catégorie recherche, pour ses travaux sur la stimulation cérébrale profonde, des centaines de patients ont déjà bénéficié de ses recherches. Parmi eux, Guy Janet-Maître atteint de la maladie de Parkinson à l'âge de 42 ans, qui s'est fait implanter un pacemaker cérébral il y a quinze ans au CHU de Grenoble, et Hervé de Save Davy qui vient tout juste de se faire opérer.
« Je lui dois tout ! », s'enthousiasme Guy Janet-Maitre à l’évocation du Pr Benabid, qui l’a opéré voilà quinze ans. « Vous me rencontrez dans la rue, vous ne vous doutez pas que je suis parkinsonien ! », poursuit-il, non sans une certaine fierté.
Effectivement, on ne se doute de rien : aucun tremblement, aucune raideur, encore moins de mouvements involontaires visibles. Le pacemaker cérébral est aussi indécelable à l’œil. Et pour cause : le dispositif est interne. Des électrodes de 10 cm de long et 20 mm de diamètre sont enfoncées dans le cerveau de Guy, reliées par d’insoupçonnables fils à un petit stimulateur à pile, logé sous sa clavicule droite.
Les premiers symptômes de la maladie de Parkinson sont apparus très tôt, alors que Guy n'avait que 42 ans.
Cela fait donc vingt ans qu’il vit avec cette pathologie dont l'origine n’est pas élucidée. Aucun antécédent familial. Si encore il était agriculteur, peut-être aurait-il pu au moins comprendre, à défaut d'accepter ! Depuis le 7 mai 2012, un décret reconnaît en effet la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle pour les agriculteurs, établissant explicitement un lien de causalité entre cette pathologie et l'usage des pesticides.
« J’ai été dans le déni au début »
C’est le coup de grâce lorsque le diagnostic tombe, après six mois d'errance médicale. « Comme la majorité des malades, j’ai été dans le déni au début », avoue-t-il. Ainsi, Guy met deux ans avant d’en parler à son employeur, malgré un accompagnement psychologique. Son métier ? Acheteur chez Schneider Electric à Grenoble. Le moment reste gravé dans sa mémoire, tant l’enjeu était important.
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