EN BREF – Quatre ans après son lan­ce­ment en mai 2012, c’est l’heure du bilan pour le démons­tra­teur de réseaux élec­triques intel­li­gents GreenLys. Les acteurs de ce pro­jet visant à opti­mi­ser la pro­duc­tion et la consom­ma­tion d’énergie à grande échelle ont dévoilé fin avril les conclu­sions de l’expérimentation menée à Grenoble et Lyon.

Le pro­jet GreenLys a été expé­ri­menté pen­dant quatre ans à Grenoble et à Lyon. CC Commons Wikimedia – Milky

GreenLys serait-il la solu­tion aux pro­blèmes de pro­duc­tion et de consom­ma­tion d’énergie en France ? Expérimenté durant quatre ans dans deux villes pilotes, Grenoble et Lyon, ce pro­jet d’é­tudes des smart grids (réseaux “intel­li­gents” de dis­tri­bu­tion d’électricité) semble avoir conquis les utilisateurs.

Effacements, pré­vi­sions de la pro­duc­tion pho­to­vol­taïque, tari­fi­ca­tion dyna­mique… Pour tes­ter l’ensemble de la chaîne du pro­duc­teur au consom­ma­teur, GreenLys s’est appuyé sur des équi­pe­ments déjà opérationnels.

Comme le comp­teur Linky d’ERDF et Wiser, le sys­tème de pilo­tage de l’énergie de Schneider Electric. Il a ainsi pu comp­ter sur les 200.000 comp­teurs élec­triques Linky ins­tal­lés en région lyon­naise depuis 2011 et le mil­lier de comp­teurs de Grenoble depuis 2012.

Schéma du fonc­tion­ne­ment des smart grids telles que GreenLys. © GreenLys

Un retour d’expérience plu­tôt positif

Démonstration sur un comp­teur Linky. © Patricia Cerinsek

Quatre cents clients tes­teurs gre­no­blois et lyon­nais – tous des par­ti­cu­liers –, se sont ainsi enga­gés pen­dant quatre ans dans une démarche de maî­trise de leur éner­gie. À Grenoble, les tech­no­lo­gies smart grids ont été déployées dans les éco­quar­tiers de la Caserne de Bonne et de la presqu’île scientifique.

Pour la majo­rité des uti­li­sa­teurs de GreenLys, la moti­va­tion prin­ci­pale était une meilleure maî­trise de leur consom­ma­tion d’énergie. À l’issue de cette expé­ri­men­ta­tion, 82 % des clients tes­teurs se sont dits satis­faits et 84 % ont recom­mandé GreenLys aux autres utilisateurs.

Ces « réseaux élec­triques intel­li­gents sont aujourd’hui consi­dé­rés comme la clé de voûte de la tran­si­tion éner­gé­tique des ter­ri­toires », expliquent les orga­ni­sa­teurs. Et ceux-ci de van­ter leurs avan­tages. Ils per­mettent notam­ment d’intégrer la pro­duc­tion d’énergies renou­ve­lables, de gérer les varia­tions de pro­duc­tion, d’améliorer la qua­lité et la sécu­rité du réseau et de faci­li­ter la par­ti­ci­pa­tion du citoyen à la ges­tion de sa consommation.

Des inno­va­tions tech­no­lo­giques majeures

Caméra scru­tant le ciel pour pré­voir les pro­duc­tions pho­to­vol­taïques. © GreenLys

GreenLys a éga­le­ment per­mis de déve­lop­per des inno­va­tions tech­no­lo­giques majeures. Ainsi, cette solu­tion pour pré­voir les pro­duc­tions pho­to­vol­taïques à l’aide d’une caméra scru­tant le ciel. Mais aussi pour cor­ri­ger les varia­tions de ten­sion, et recon­fi­gu­rer auto­ma­ti­que­ment, en quelques secondes, le réseau de dis­tri­bu­tion élec­trique en cas de panne de courant.

Des inno­va­tions qui devraient éga­le­ment conduire, selon les par­te­naires du pro­jet à une meilleure maî­trise des consom­ma­tions élec­triques et une impli­ca­tion accrue des consom­ma­teurs rési­den­tiels et ter­tiaires dans la réduc­tion des pics de consom­ma­tion. Le tout grâce à des équi­pe­ments pilo­tables à dis­tance (tablette, smart­phone, etc.), des ser­vices, des inter­faces web ou bien encore des offres tari­faires innovantes.

Maïlys Medjadj

Greenlys : douze par­te­naires pour un bud­get de 43 mil­lions d’euros

Lancé en 2012 dans le cadre du pro­gramme des Investissements d’avenir de l’Agence de l’en­vi­ron­ne­ment et de la maî­trise de l’éner­gie (Ademe), GreenLys a été porté par douze par­te­naires : ERDF, Engie, GEG, Grenoble INP, Schneider Electric, Atos Worldgrid, le CEA-Liten, le CNRS-Edden, General Electric, Hespul, RAEE et RTE.

Il a éga­le­ment béné­fi­cié du sou­tien de la Métropole de Lyon, de Grenoble-Alpes Métropole, des villes de Lyon et de Grenoble ainsi que du pôle de com­pé­ti­ti­vité Tenerrdis. Ce pro­jet d’envergure a béné­fi­cié d’une enve­loppe de 43 mil­lions d’euros, dont 9,6 mil­lions d’euros d’aide de l’Ademe.