FOCUS – Grande première en France, le ministère des Familles et de l’Enfance dénonce les fessées dans son nouveau livret de famille, donnant ainsi raison aux adeptes de l’éducation positive. Désireux d’en savoir plus ? La troisième édition des Journées de la bienveillance éducative se tient en Isère du lundi 25 au samedi 30 avril 2016.
Crier sur un enfant, s’énerver contre lui, le punir, donner la fessée… Pour les partisans de l’éducation positive, ces vieilles recettes barbares n’engendrent que déséquilibre affectif, perte de confiance et d’estime de soi chez l’enfant. Sans compter d’éventuelles séquelles psychologiques plus tard à l’âge adulte. Mais alors que faire à la place ?
Tout simplement, opter pour de nouveaux réflexes, changer d’attitude… Bref, se mettre à la bienveillance éducative.
Cette éducation consiste à « accompagner son enfant avec un regard positif sur son comportement, ses capacités, en répondant à ses besoins », résume Flore Viard, animatrice d’ateliers de parentalité positive et créative, et coordinatrice de la troisième édition des Journées de la bienveillance, qui se déroulent du 25 avril au 2 mai en Isère et notamment à Grenoble.
Sont programmés, à cette occasion, des ateliers, des conférences, des projections-débats qui proposent d’aborder, concrètement, l’éducation positive. Attention ! La très grande majorité des événements est gratuite, mais il faut, pour certains d’entre eux, s’inscrire à l’avance.
Donner la chance à tous les parents de se former
La plupart des parents sont soucieux du bien-être de leurs enfants, mais peuvent néanmoins s’agacer parfois de leur comportement. « Ayez à l’esprit que votre enfant ne fait jamais exprès de pleurer, de bouder ou autres pour vous embêter ! », indique Flore Viard. Leur développement cérébral et affectif est simplement en cours de construction.
D’où la nécessité de les accompagner pour grandir en douceur. Les neurosciences ont d’ailleurs récemment apporté de nouveaux éléments très éclairants à ce sujet. Cela n’empêche pas bon nombre de parents de se retrouver parfois totalement démunis face à un enfant colérique, violent, refusant de coopérer, ne travaillant pas bien à l’école, phobique, etc. « Utiliser le jeu pour résoudre les conflits, pour renouer la communication avec son enfant peut être un moyen très intéressant », conseille Flore, pour qui « l’approche de l’éducation positive doit être globale et sur la durée ».
Par ailleurs, selon l’éducation reçue, tous les parents ne partent pas, à l’évidence, avec le même bagage de connaissances en matière d’éducation et de pédagogie. C’est donc pour leur donner une chance de se sensibiliser à la bienveillance éducative que des professionnels organisent ces journées.
« L’idée n’est pas de culpabiliser les parents »
Mettre en pratique la bienveillance éducative requiert, pour le parent qui veut s’en saisir, un peu de travail sur soi afin de changer son état d’esprit et ses habitudes. Arrêter de crier constamment, par exemple.
Il s’agit, au contraire, d’adopter de nouveaux comportements. Comme « sortir de la pièce où se trouve votre enfant et respirer six fois profondément ! », suggère Flore.
Être à l’écoute des émotions de sa progéniture, quand on est un papa ou une maman très occupé, n’est pas chose aisée… « L’idée n’est pas de culpabiliser les parents [lors des journées de la bienveillance éducative, ndlr], tient à souligner Flore… mais de les sensibiliser à des outils concrets, utilisables dans le cadre familial, permettant de poser des limites autrement ».
La fessée pas encore interdite par la loi en France
A quelques jours de cette troisième édition, les défenseurs des droits des enfants et les adeptes de la bienveillance positive boivent du petit lait. En effet, la France vient d’éditer un nouveau livret de parentalité, excluant explicitement pour la première fois les châtiments corporels (fessées, claques) ainsi que les violences psychologiques. Un petit pas officiel… vers l’éducation positive.
En revanche la ministre des Familles et de l’Enfance, Laurence Rossignol n’a pas souhaité pour l’heure inscrire l’interdiction de la fessée dans la loi, tandis que 49 pays dans le monde dont 20 en Europe l’ont déjà fait, et depuis de nombreuses années.
Séverine Cattiaux
QUATRE ÉVÉNEMENTS SUR GRENOBLE
Mercredi 27 avril, à 15 heures
Atelier « Développer la coopération en famille grâce à la communication non violente », à la Maison des associations de Grenoble, 6 rue Berthe de Boissieux, salle 319.
Mercredi 27 avril, à 19 h 30
Conférence « Favoriser la confiance en soi chez l’enfant », au Café des Enfants, 9 rue des Champs Élysées à Grenoble.
Jeudi 28 avril, à 20 heures
Conférence-débat « Entre liberté et discipline, quelles limites poser ? », à la Maison des associations de Grenoble.
Samedi 30 avril, à 9 h 30
Échanges autour de l’éducation bienveillante en général ou en particulier autour d’articles de Peps, le magazine de la parentalité positive lors d’une « discussion autogérée », à la Maison de la nature et de l’environnement, 5 place Bir Hakeim à Grenoble.
Pour plus d’infos, consulter la totalité du programme en ligne.