FOCUS – Suite aux consignes de la nouvelle municipalité, le théâtre municipal de Grenoble a revu sa copie pour renouer avec le public grenoblois. En se tournant notamment vers la médiation. Signe de cette transition, se tenait ce mardi 5 avril une « balade croquée » menée par le dessinateur Emdé dans les coulisses du théâtre. Nous l’avons suivie…
Cette saison, le théâtre municipal de Grenoble amorce le virage que la nouvelle municipalité appelait de ses vœux. En 2014, d’aucuns parlaient même de « recadrage »…
De fait, l’adjointe aux cultures Corinne Bernard, à son arrivée en poste, avait regretté l’absence d’un cahier des charges qui déterminerait les missions de l’équipe. C’est aujourd’hui chose faite.
Côté programmation, les prémices de la mue sont palpables. Moins de poids lourds de l’humour et du théâtre de boulevard. Davantage de compagnies locales. Et même davantage de gratuité, via la mise en place de répétitions publiques notamment.
Cap vers la médiation
C’est aussi du côté des missions de médiation qu’on mesure une véritable volonté de changement. Cette année a vu fleurir de nombreuses actions visant à encourager une proximité nouvelle des Grenoblois avec leur équipement. Dont les fameuses répétions publiques évoquées plus haut.
Autre signe : les feuilles de poste des membres de l’équipe ont dû s’adapter à cette exigence nouvelle. Aussi, Béatrice Duron, ancienne assistante de direction, s’est-elle vue dernièrement affectée aux « relations avec le public ». Ce dont elle se réjouit visiblement.
Parmi les actions qu’elle met en place : l’organisation de « balades croquées dans les coulisses du théâtre ». Pour le public, une manière originale de se réapproprier les murs de l’équipement municipal en les dessinant.
Atelier dessin avec Emdé
Aux manettes de ces « balades croquées » ? Le dessinateur Emdé, qui a d’abord travaillé sur les visuels de communication du théâtre avant de devenir artiste associé. Ses croquis de l’équipement sont d’ailleurs exposés dans le hall jusqu’au vendredi 15 avril. On y retrouve sa patte. Sens du détail. Trait net au feutre noir rehaussé de couleurs à l’aquarelle. Plus quelques anecdotes écrites, incluses ici et là.
C’est cette méthode, qu’on devine plutôt instinctive, qu’il cherche à transmettre à ses apprentis d’un jour. La méthode du carnettiste in situ. Qui croque d’après modèle et non d’après photographies. « Ce serait de la triche ! », s’amuse-t-il.
Après distribution du matériel requis, l’atelier débute. Chacun esquisse un des éléments du théâtre qui accroche son regard : les fauteuils rouges de la salle de spectacle, le pied de micro dressé sur le plateau, l’extincteur qui jouxte la scène…
Une façon de vivre le théâtre sous un angle et dans un temps très différents. De se l’accaparer tout à fait via les feutres. Pas bête.
Adèle Duminy
Infos pratiques
Hall du théâtre municipal
Exposition « Dessine-moi un artiste » par Emdé
Jusqu’au vendredi 15 avril 2016