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Le groupe Les républicains - UDI et Société civile. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La droite gre­no­bloise dénonce les “renon­ce­ments” de la majo­rité municipale

La droite gre­no­bloise dénonce les “renon­ce­ments” de la majo­rité municipale

FOCUS – Le groupe d’op­po­si­tion muni­ci­pale Les Républicains – UDI et Société civile, pré­sidé par Matthieu Chamussy, revient sur les deux pre­mières années de la man­da­ture d’Éric Piolle, le maire de Grenoble. Les oppo­sants taclent la majo­rité et dénoncent un triple renon­ce­ment quant à sa ges­tion de la démo­cra­tie locale, de la vie quo­ti­dienne et de l’économie.

Le groupe Les républicains - UDI et Société civile. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Le groupe Les Républicains – UDI et Société civile. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« Nous sommes ici sur une place qui a été rati­boi­sée, au sens propre du terme, au bout d’un pro­jet d’au­to­route à vélo, à côté d’un totem effon­dré par terre, là où il y avait une magni­fique colonne Moris ! », lance, gogue­nard, Matthieu Chamussy, le pré­sident du groupe Les Républicains – UDI et Société civile.

Peut-être aurez-vous reconnu la place Victor Hugo ? C’est bien en effet cette place emblé­ma­tique de Grenoble que décrit ainsi le conseiller municipal.

Et c’est le lieu qu’ont sym­bo­li­que­ment choisi les sept élus du groupe afin d’ex­po­ser leur bilan sur la poli­tique muni­ci­pale impul­sée par l’é­quipe d’Éric Piolle, désor­mais par­ve­nue au tiers de son mandat.

« Un triple renoncement »

Matthieu Chamussy, il l’af­firme haut et fort et ce n’est pas une sur­prise, est loin d’être satis­fait des deux pre­mières années de la man­da­ture de Éric Piolle. Selon l’élu, elles témoignent d’un triple renon­ce­ment de l’é­quipe aux com­mandes de la machine municipale.

En cause, la démo­cra­tie locale, la vie quo­ti­dienne des Grenoblois et ce qu’il estime être le refus de la muni­ci­pa­lité de vou­loir por­ter l’é­co­no­mie d’une ville-centre qui a des res­pon­sa­bi­li­tés et du poids dans le contexte métropolitain.

Matthieu Chamussy lors de son intervention. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Matthieu Chamussy lors d’une inter­ven­tion en conseil muni­ci­pal. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Et d’en­dos­ser le cos­tume de lan­ceur d’alerte.

« Ce deuxième anni­ver­saire c’est pour dire notre colère, tirer la son­nette d’a­larme et dire aux Grenoblois qu’il y a des per­sonnes qui sont enga­gées et qui, elles, ne renoncent pas à ser­vir leur ville et ses habi­tants. »

Le ton est donné. Qu’en est-il du pre­mier de ces renon­ce­ments annon­cés, à savoir le renon­ce­ment à la démo­cra­tie locale ?

Richard Cazenave, conseiller muni­ci­pal et membre du groupe, exprime quant à lui toute l’é­ten­due de sa décon­ve­nue s’a­gis­sant, selon ce der­nier, « d’une pro­messe de cette équipe qui pré­ten­dait renou­ve­ler la démo­cra­tie locale ».

« Les cen­driers ? Il y a autant de mégots à côté que dedans »

Embrayant sur le deuxième renon­ce­ment, les pré­oc­cu­pa­tions de vie quo­ti­dienne, Matthieu Chamussy dénonce une cer­taine appé­tence des élus de la majo­rité pour les débats natio­naux, les enjeux idéo­lo­giques… Toutes choses qu’il oppose aux ques­tions concer­nant la vie quo­ti­dienne des Grenoblois dont ils se dés­in­té­res­se­raient. Dans le col­li­ma­teur : le cadre de vie, la sécu­rité, l’é­cole… et la culture.

Sérigraphie des cendriers - © Joël Kermabon - placegrenet.fr

Sérigraphie des cen­driers. © Joël Kermabon – pla​ce​gre​net​.fr

L’occasion pour Nathalie Béranger, conseillère muni­ci­pale, de reve­nir sur la place Victor Hugo. « Il s’a­git car­ré­ment d’une dégra­da­tion du cadre de vie […] Il y avait des arbres, il n’y en a plus, alors même qu’on aurait pu se pas­ser de les cou­per ». L’élue estime qu’il fal­lait juste les entre­te­nir, les éla­guer. Autre objet de son irri­ta­tion, les totems – jugés instables et ines­thé­tiques – qui ont rem­placé les colonnes Moris, dont l’un gît fra­cassé sur un trot­toir de la place.

Quant aux cen­driers expé­ri­men­taux, « ils ont coûté au total 5.500 euros mais il y a autant de mégots à côté qu’à l’in­té­rieur », raille-t-elle. « Voilà ce que voient les tou­ristes qui se pro­mènent dans les rues de Grenoble », déplore l’élue.

« À Grenoble, la délin­quance c’est “open bar” ! »

La sécu­rité des habi­tants est éga­le­ment au cœur des pré­oc­cu­pa­tions des élus de droite. Pour Vincent Barbier, conseiller muni­ci­pal, « à Grenoble, la délin­quance c’est “open bar” ». Elle gagne, selon lui, du ter­rain et les actes de vio­lence seraient en augmentation.

Rassemblement place Saint Bruno suite à une fusillade. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Rassemblement place Saint-Bruno suite à une fusillade, en 2015. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Une situa­tion en par­tie impu­table à l’a­ban­don de la vidéo­sur­veillance et au fait que la police muni­ci­pale n’est pas armée.

Cependant, grand prince, l’élu tem­père. « L’état de la ville était déjà catas­tro­phique avant l’ar­ri­vée d’Éric Piolle […] Michel Destot et Jérôme Safar portent au moins autant de res­pon­sa­bi­li­tés que lui là-des­sus », souligne-t-il.

Les élèves « entas­sés dans des préfabriqués »

Concernant les écoles, Bernadette Cadoux n’est guère plus tendre que ses col­lègues. Le plan école ? « Hypothétique et clin­quant. La seule école qui sor­tira durant ce man­dat c’est Jean Macé qui est, du reste, un “coup parti” de la majo­rité pré­cé­dente », balaie l’élue.

Enfants allant à l'école. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Enfants allant à l’é­cole. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Ce qu’elle trouve par contre très pré­oc­cu­pant, c’est « l’en­tas­se­ment des élèves dans des pré­fa­bri­qués ». Une situa­tion qui, d’a­près cette der­nière, devrait per­du­rer durant les pro­chaines années. L’élue voit là une preuve fla­grante du manque de pros­pec­tive de la majo­rité en terme d’ac­crois­se­ment du nombre d’élèves.

Autre cible de Bernadette Cadoux, la poli­tique cultu­relle de la Ville. « Avec la muni­ci­pa­li­sa­tion de cer­tains équi­pe­ments, notam­ment le Tricycle, et les coupes de bud­get comme pour les Musiciens du Louvre, Corinne Bernard a consi­dé­ra­ble­ment appau­vri le panel du choix des spec­tacles », consi­dère-t-elle. Et d’a­jou­ter : « Mais qui sont-ils pour nous orien­ter à ce point sur la culture ? »

« Ce sont les mêmes que l’on retrouve à la Métro ! »

Tout ça pour en arri­ver au troi­sième renon­ce­ment iden­ti­fié : l’at­ti­tude de l’é­quipe muni­ci­pale envers les acteurs éco­no­miques, notam­ment les com­mer­çants. « J’ai l’im­pres­sion qu’ils vivent un “Je t’aime, moi non plus” », explique Sylvie Pellat-Finet, citant la célèbre chan­son de Serge Gainsbourg. D’après cette der­nière, les com­mer­çants ne sont pas écou­tés et on pense pour eux. « “On sait ce qui est bien pour vous : c’est la pié­ton­ni­sa­tion du centre-ville, ce sont les auto­routes à vélos, ce sont les voi­tures qui ne rentrent plus dans la ville”, leur dit-on. Sauf que ce n’est pas ce que demandent les com­mer­çants ! », objecte la conseillère municipale.

L'affiche placardée sur les devantures des commerces. © Joël Kermabon - Place Gre'net

L’affiche pla­car­dée sur les devan­tures des com­merces. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Quant au trans­fert de la com­pé­tence éco­no­mique vers la Métropole, l’é­lue affirme ne pas être dupe. « Ce sont les mêmes que l’on y retrouve ! Et le dis­cours qu’ils tenaient à la Ville, ils le tiennent à la Métro. »

En l’oc­cur­rence, selon Sylvie Pellat-Finet, un dis­cours de défiance envers les acteurs éco­no­miques. Quant à déve­lop­per l’é­co­no­mie sociale et soli­daire, l’é­lue est dubitative.

« On n’a tou­jours pas démon­tré qu’elle était en capa­cité de créer une acti­vité éco­no­mique aussi impor­tante que l’ac­ti­vité tra­di­tion­nelle. Je ne dis pas qu’il n’en faut pas, je dis qu’il ne faut pas que ça », conclut-elle.

Qui n’a­vance pas, recule…

« Ces trois renon­ce­ments sont annon­cia­teurs, si l’on ne réagit pas, d’un risque de déclas­se­ment de notre ter­ri­toire, à force qu’ils [les membres de l’é­quipe muni­ci­pale, ndlr] n’as­sument pas leurs res­pon­sa­bi­li­tés », explique Matthieu Chamussy. L’occasion pour l’élu de se faire augure et de pré­dire, sans prendre de grands risques « que dans la com­pé­ti­tion de ter­ri­toires qui se livre aujourd’­hui, ceux qui n’a­vancent pas reculent ».

Et de conclure : « Sur le plan éco­no­mique, dans le passé, Grenoble résis­tait mieux. Nous avons un François Hollande qui n’ar­rive pas à redres­ser la courbe dans le bon sens et un Éric Piolle qui par­vient à l’in­ver­ser… dans le mau­vais sens. »

Joël Kermabon

Joël Kermabon

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