REPORTAGE VIDÉO – Plusieurs syndicats et organisations étudiantes (Unef, CGT et Solidaires) ont une nouvelle fois appelé au rassemblement pour dénoncer le projet de loi travail, dit El Khomri, ce jeudi 24 mars. Jets d’œufs contre les sièges du Parti socialiste et des Républicains et lancers de bouteilles et de grenades lacrymogènes ont ponctué cette nouvelle manifestation, à une semaine de celle du 31.
« Soyons en masse devant le siège du PS Isère pour montrer à ses tocards que leur loi au service des patrons, on n’en veut pas, et qu’on vaut mieux que leurs magouilles politicardes ! » L’appel au rassemblement de Solidaires Isère sur son compte Facebook ne laissait planer aucune doute sur la cible du jour.
Mais il n’y aura pas eu de jaloux, puisque les manifestants s’en sont également pris au siège du parti Les Républicains.
Après les manifestations des 9 mars et 17 mars, cette nouvelle mobilisation avait pour objectif de faire monter la pression avant la grande manifestation prévue pour le 31 mars. De quoi mécontenter automobilistes et usagers des transports publics, les lignes A et C ayant été bloquées une grande partie de l’après-midi.
Des jets d’œufs contre les façades
Si cette mobilisation a rassemblé beaucoup moins de participants que les deux précédentes, leur motivation et leur pugnacité n’en a pas pour autant faibli, bien au contraire.
Près de 600 personnes – selon la police – se sont ainsi rassemblées ce jeudi 24 mars devant le siège du Parti socialiste, rue Nicolas Chorier, dont les abords étaient protégés par un cordon de policiers du corps urbain.
Après avoir projeté des œufs contre sa façade – taguée au cours de la nuit – et quelques prises de parole, un cortège s’est formé pour rallier le siège du parti Les Républicains, place Paul Vallier, tout aussi protégé que celui du PS.
Même motif, même punition, le rez-de-chaussée de l’immeuble a lui aussi été mitraillé à coup de jets d’œufs par les manifestants très remontés.
Des incidents lors de la dispersion
Lors de la dispersion, un groupe de jeunes gens – anarchistes, libertaires ou alternatifs – a décidé de remonter le boulevard Jean Pain avec vraisemblablement l’arrière-pensée d’en découdre avec les forces de police qui leur barraient le passage.
Sur leurs banderoles, on pouvait lire : « Qu’est-ce qu’on se marre ! » ou bien encore « Feu à l’état d’urgence ». Des slogans, du moins pour le second, très éloignés de la loi El Khomri.
Ont suivi un sit-in, puis quelques jets de bouteilles, auxquels les policiers ont répondu, après sommations, par des tirs de grenades lacrymogènes. Le cortège dissident s’est finalement dispersé sur le coup de 16 h 20.
Retour en images sur un après-midi bien agité.
Reportage Joël Kermabon
Joël Kermabon
PS et Républicains condamnent les dégradations de leurs locaux
En début de soirée, la Fédération de l’Isère du Parti socialiste s’est émue par voie de communiqué de la dégradation de la façade de son siège : « Ce dimanche 20 mars et ce jeudi matin, le siège de la Fédération de l’Isère du Parti socialiste a subi par deux fois des actes de vandalisme avec plusieurs inscriptions sur sa façade.
Dans notre République nous pouvons nous opposer, contester et manifester librement. Mais vandaliser un lieu est non seulement une entrave à la liberté d’expression, mais également totalement contre-productif dans le débat actuel sur la loi Travail.
Les expressions employées (« fascistes ») ne font pas honneur à leurs (anonymes) auteurs, qui feraient bien de retourner à leurs livres d’histoire. »
Plus tôt dans l’après-midi, Thierry Kovacs, président de la fédération des Républicains de l’Isère avait également déploré ces dégradations : « Je condamne de tels agissements qui vont à l’encontre du dialogue social et du respect des valeurs républicaines concernant les partis politiques. Les manifestants auraient pu agir de façon responsable et citoyenne en demandant à être reçus par les responsables des Républicains qui étaient prêts à les recevoir, au lieu de barbouiller une permanence du parti politique qui n’est en aucun cas à l’origine de leur mécontentement. C’est une drôle de conception du dialogue social ! »