FOCUS – Grenoble va expérimenter les poubelles de tri sélectif dans l’espace urbain. 142 poubelles pour les déchets recyclables vont ainsi être installées sur les points stratégiques des six secteurs de la ville, en plus des traditionnelles poubelles grises.
Séparer les papiers ou les plastiques des autres déchets ménagers : un geste devenu machinal pour les éco-citoyens depuis plusieurs années au sein des foyers. Mais le tri sélectif n’était pas encore de mise sur les trottoirs à Grenoble. Ce sera dorénavant le cas avec l’arrivée de nouveaux modèles de poubelles, vertes et jaunes.
Lucille Lheureux, adjointe en charge des espaces publics, et Antoine Back, conseiller municipal, ont dévoilé ces nouveaux équipements municipaux, mardi 16 février. Tout en précisant que ceux-ci sont en phase d’expérimentation.
L’objectif ? Disposer une vingtaine de ces poubelles sur les six secteurs de Grenoble et observer si les Grenoblois adaptent ou non leur comportement.
142 poubelles sur six secteurs
Lucille Lheureux insiste : ces nouvelles poubelles n’impliquent pas de « nouveau geste », contrairement aux cendriers urbains mis en place début 2015 et dont l’adjointe constate le succès « mitigé ».
Ici, précise-t-elle, les poubelles vertes seront « en binôme » avec les poubelles classiques, afin de permettre aux passants de bien faire la différence et de reproduire sur les trottoirs le tri qu’ils pratiquent chez eux.
C’est la raison pour laquelle la couleur verte a été retenue, reprenant ainsi le code couleur des poubelles « je trie » que l’on trouve dans les immeubles, alors que la couleur du recyclage à l’échelle européenne est traditionnellement le jaune. Celui-ci sera tout de même présent sur le couvercle.
142 poubelles de tri sélectif devraient ainsi être installées sur six secteurs de la ville. « Dans les endroits où l’on sait que l’on trouvera des déchets à recycler », précise Lucille Lheureux. Parmi ceux-ci, l’Esplanade Andry-Farcy, les parcs Paul Mistral, Georges Pompidou, Flaubert ou bien encore la Caserne de Bonne.
« Le tri, ce n’est pas pour s’amuser ! »
La période d’observation s’étendra sur deux saisons, avec une attention toute particulière sur l’après-période estivale. « En été, on sait qu’il y aura des gobelets, des cartons à pizza, etc. Mais il ne faut pas qu’en hiver ces poubelles redeviennent des poubelles comme les autres. »
La municipalité évaluera également si le « binôme » est réellement nécessaire. « On fait le plus simple et le plus efficace », conclut Lucille Lheureux.
Le coût de l’opération n’a cependant rien de négligeable. En l’occurrence, 160.000 euros sur l’année 2016 pour l’installation de ces premières poubelles de tri. Plus la mise en place d’une tournée d’agents de la propreté, spécifiquement dédiée au tri sélectif urbain.
Antoine Back assume pleinement la démarche. « Le tri, c’est pour pouvoir recycler. Ce n’est pas pour s’amuser ! »
Une journée pédagogique dans les cartons
Reste que l’installation de ces nouvelles poubelles ne résoudra pas les problèmes de propreté, qui amènent certaines voix à considérer que « Grenoble se dégrade ». La mairie envisage-t-elle, par exemple, un système de retrait des encombrants pour limiter la présence sur les trottoirs de canapés éventrés ou de téléviseurs défaillants ?
« On pourrait l’envisager, et nous l’envisageons », répond Antoine Back. Pour Lucille Lheureux, la solution peut également se trouver dans la création de points de collecte ou d’un élargissement des horaires des déchetteries. Et l’élue de rappeler que la question des encombrants compte parmi les compétences de la Métro.
Quoi qu’il en soit, la mairie entend bien souligner que « le maintien de la qualité des espaces est l’affaire de la municipalité, mais aussi de chacun des Grenoblois ». Et cela à travers une journée pédagogique portant sur la propreté et l’embellissement de Grenoble – « la journée de la belle saison » –, qui devrait se tenir à la fin du mois d’avril.