REPORTAGE VIDÉO - Mediapart, journal d'information numérique indépendant, organisait ce dimanche 7 février, en partenariat avec la ville de Grenoble, son événement « Six heures pour nos libertés », ou « l'autre discours de Grenoble ». Six heures de conférences pour défendre les libertés individuelles, jugées menacées par l'état d'urgence, et pour dénoncer le projet d'extension de la déchéance de nationalité.
« Pour l'état d'urgence, que fallait-il faire ? Ne pas l'instaurer, ne pas le prolonger parce que d'un coup de baguette magique, deux mois après le 13 novembre, il n'y aurait plus aucun danger terroriste ? »
Telle est la question qu'a posée à l'assistance François Giroud, le père de Matthieu Giroud, géographe isérois mort assassiné au Bataclan. Assurément un moment fort de ces « Six heures pour nos libertés » organisées par Mediapart au Palais de sports de Grenoble le dimanche 7 février.
Très ému, François Giroud a interrogé l'auditoire. « Menaces sur les libertés individuelles ? La première des libertés n'est-elle pas celle de pouvoir rester en vie et en sûreté ? » Et de conclure : « Nous, les victimes du 13 novembre, nous avons l'étrange impression que l'ennemi à combattre ce n'est plus le terrorisme mais l'état d'urgence et finalement l'État tout court. »
Des mots qui dissonaient au beau milieu de la partition quasi consensuelle jouée jusque-là par les différents intervenants. Des intervenants tous très critiques – comme l'on pouvait s'y attendre – vis-à-vis de l'état d'urgence et du projet gouvernemental d'extension de la déchéance de nationalité.
Grenoble, terre d'accueil de la contestation ?
Ce fut, à notre connaissance, le seul participant à apporter un éclairage vraiment contradictoire au cours de cet « autre discours de Grenoble ». Un événement, à l'initiative de Mediapart – mais largement soutenu par la Ville –, animé par Edwy Plenel, directeur de la rédaction, et François Bonnet, directeur éditorial.
De nombreux orateurs appartenant aux mondes politique, judiciaire, associatif, universitaire ou encore de simples citoyens de la société civile se sont ainsi exprimés devant plus d'un millier de personnes. Toutes réparties dans deux salles du Palais des sports mises à disposition par la municipalité.
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