REPORTAGE – Alors qu’un peu partout en France, ce samedi 30 janvier, des manifestants ont battu le pavé contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, Grenoble n’a pas été en reste. Près d’un millier de manifestants ont ainsi fait le déplacement pour exprimer leur désaccord avec la politique de sécurité menée par le gouvernement. Mais pas seulement…
Près de 1.000 participants selon la police – 2.000 selon les organisateurs – ont défilé dans les rues de Grenoble ce samedi 30 janvier.
Banderoles, pancartes, slogans et musiques. Tels étaient les ingrédients qui ont pimenté le long cortège disparate qui a déambulé depuis la Caserne de Bonne jusqu’au Jardin de Ville à l’occasion de cette manifestation contre l’état d’urgence.
« Oui au respect des libertés fondamentales ! »
Le mot d’ordre : un non massif « à l’état d’urgence, à la guerre, au terrorisme de Daech » et un « oui au respect des libertés fondamentales ! », comme l’indique le tract diffusé dans le cortège.
Une union autour de ce mot d’ordre impressionnante, depuis les anarchistes de la CNT à la Confédération paysanne en passant par l’association La Patate chaude, le Droit au logement (Dal), Ras l’front Isère, la CGT, ou encore des partis politiques comme le NPA ou Europe-Écologie les Verts.
Les profils les plus divers se côtoyaient dans la foule, les écharpes tricolores des élus jouxtant les nez rouges de quelques manifestants, face au kiosque du Jardin de Ville où les organisateurs ont pris la parole. A commencer par Roselyne Vachetta.
Vidéo Joël Kermabon
Une étrange sensation de cacophonie
Un groupe de manifestants a pourtant fait bande à part, un peu à l’écart, en scandant des slogans pour dénoncer « l’impérialisme », « l’islamophobie » et « l’État raciste ». L’association Front uni des immigrations et quartiers populaires (FUIQP) a ainsi clamé, par la voix de Kenjah, son refus de laisser les autres parler en son nom.
L’un des porteurs de la banderole – « Nos tas d’urgences contre l’état d’urgence » – ne s’est pas privé de rabrouer une manifestante venue leur proposer de les rejoindre près du kiosque : « Là-bas, ce sont les Verts. Nous on n’est pas les Verts. On n’a rien à faire avec eux ! »
Deux discours distincts qui n’ont jamais cessé de faire entendre leur voix, donnant comme une étrange sensation de cacophonie au sein de « l’union » contre la politique gouvernementale, jugée attentatoire aux libertés publiques et dangereuse pour la cohésion nationale.
Vidéo Joël Kermabon
Florent Mathieu et Joël Kermabon