REPORTAGE VIDÉO – À la veille de l’ouverture de la Cop21, ce lundi 30 novembre, plusieurs centaines de personnes ont formé une chaîne humaine dans les rues de Grenoble, dimanche après-midi. Une mobilisation à l’appel d’un collectif d’associations pour résister et contourner l’interdiction de rassemblement notifiée par la préfecture de l’Isère, suite à l’état d’urgence récemment décrété.
« La marche est interdite ? Sautez ! », « Changeons le système, pas le climat ! », « Réchauffons les cœurs, pas le climat ! »… Tels étaient les slogans scandés par les quelques centaines de maillons humains de la grande chaîne qui s’est formée dans les rues de Grenoble, ce dimanche 29 novembre après-midi. Une mobilisation loin d’être modeste et d’autant plus surprenante qu’une pluie froide et serrée s’était invitée à la fête, perdurant avec insistance jusqu’à la dislocation. De quoi en décourager plus d’un…
Dans la petite foule, des familles, des militants de tous bords, quelques élus, certains ceints de leurs écharpes tricolores, et même des personnes venues d’assez loin, notamment de Valence, en soutien aux marcheurs grenoblois.
Braver l’interdiction préfectorale
C’est vers 15 heures que les manifestants rassemblés au Jardin de ville de Grenoble ont commencé à se prendre par la main pour former deux immenses chaînes sur les trottoirs, comme symbole de paix et de fraternité. Une alternative choisie par les organisateurs grenoblois pour contrer l’interdiction préfectorale de tout rassemblement dans la rue et donc de la Marche pour le climat, pourtant prévue de longue date par nombre d’organisations.
Les chaînes se sont allongées jusqu’à entourer les chalets du marché de Noël, place Victor Hugo. « Pour protéger le marché », ironisaient les manifestants frustrés d’avoir été privés de leur marche alors que le marché avait, lui, été maintenu.
Sur place, les chaînes ont fini par se disloquer, se transformant pour le coup… en une joyeuse marche de militants déambulant dans les rues du centre-ville. Arrivés place Claveyson, ceux-ci ont même improvisé un mini bal folk, au son de l’accordéon.
A noter qu’aucune force de police “visible”, sinon quelques policiers municipaux et observateurs de la Police nationale, n’était présente sur les parcours investis par les chaînes humaines.
Retour en images sur cette manifestation très animée.
Reportage Joël Kermabon
Les grandes marches pour le climat annulées en France
A l’occasion de la 21e conférence pour le climat (Cop21) qui s’ouvre ce 30 novembre au Bourget, près de Paris, 147 dirigeants du monde entier vont tenter de limiter les dégâts causés par le réchauffement climatique. En marge de cet événement, beaucoup d’organismes, notamment Alternatiba, souhaitaient sensibiliser et mobiliser les populations du monde entier.
Une marche internationale pour le climat a ainsi été organisée, invitant les citoyens à défiler en nombre pour démontrer aux gouvernements leur volonté d’obtenir des engagements concrets. En France, toutes ont été annulées à cause des attentats qui ont ensanglanté la capitale, le 13 novembre dernier, et de la déclaration d’état d’urgence qui s’en est suivie.
Localement, la Coalition 21 pour le climat de l’Isère avait invité à braver l’interdiction de rassemblement sur la voie publique, notamment via les réseaux sociaux. L’association Démocratie, écologie, solidarité (Ades) s’était également insurgée contre l’interdit. « On ne doit pas tout arrêter dans la vie de la cité à cause de l’état d’urgence, d’autant plus que ce rassemblement ne trouble pas l’ordre public. Ce sera un accompagnement du marché de Noël », déclarait-elle sur son site.
Quant au Rassemblement citoyen, écologique, solidaire, il appelait « à se mobiliser aux cotés des associations et des ONG pour que l’expression citoyenne vive et que les voix pour la justice climatique puissent s’élever partout en France ».
Joël Kermabon
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