FOCUS - Le Musée de Grenoble s’enorgueillit de consacrer pour la première fois en France une exposition entièrement dédiée à l’artiste américaine Georgia O’Keeffe. Qui ça ? Célébrée comme une véritable icône de l’art moderne outre-Atlantique, elle est restée étrangement méconnue en Europe. La faute en est-elle imputable à son sexe ? Éléments de réponse.
L’exposition que le Musée de Grenoble consacre à la peintre américaine Georgia O’Keeffe a des accents de réhabilitation. « Réhabilitation » ? Encore faudrait-il que l’on connaisse l’artiste. Au contraire d’un Jackson Pollock, dont le nom signe les débuts de l’art moderne américain, Georgia O’Keeffe n’a pas rencontré en Europe la renommée qui est pourtant la sienne aux États-Unis. Guy Tosatto, directeur du Musée de Grenoble, risque une explication.
Les critiques européens n’ont braqué leur regard vers les États-Unis qu’après-guerre, ce qui expliquerait que Georgia O’Keeffe – dont l’acmé de l’œuvre voisine plutôt les années 1920-1930 – soit restée en dehors des radars. Plus trivial, mais non moins pertinent, les critiques qui dessinaient les grands courants artistiques étaient des hommes… Bien souvent, ils lisaient les œuvres des femmes à l’aune de leur genre, enfermant tout cela dans une sous-catégorie sans rapport aucun avec les courants artistiques généraux ! Bref, Georgia O’Keeffe a souffert du lourd handicap de son sexe.
Georgia O’Keeffe passée au crible freudien
Dans ses œuvres, l’artiste entretenait un rapport pour le moins paradoxal à la sensualité. D’aucuns parlent même d’érotisme…
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