BLOG ZEN – Il n’est qu’à fréquenter les terrains et salles de sport pour voir que les corps y sont trop souvent violentés. Vous l’aurez compris, vitesse, performance et compétition ne sont pas de mise dans la marche non-violente. Une marche au long cours.
Blessures, maladies, pertes de vigilance… Autant de conséquences liées aux pratiques sportives intenses.
Issues de l’orgueil égotique, la recherche de performance induit des comportements violents qui mettent la marche et le marcheur en danger.
Qui veut aller loin ne doit pas se blesser. La marche non-violente, donc non-blessante, est la garantie du succès de la marche au très long cours. Elle se base sur l’attention, la quiétude, le respect du vivant.
D’où parfois l’appellation de marche consciente, aussi connue sous l’appellation de marche afghane. Car c’est la conscience qui conduit la marche et non plus le mental qui désire gagner.
Qui veut voyager loin ménage sa monture !
Marche, ta tête ne sait pas où tes pieds conduisent ton cœur ! Cette injonction ne supprime pas l’effort, mais le positionne dans un contexte de non-mental, de non-compétition.
L’oxygénation durant la marche donne la priorité au métabolisme aérobie. L’énergie nécessaire à la marche sera donc principalement produite à partir des lipides, augmentant ainsi le potentiel du marcheur dans la durée.
Cette oxygénation optimale, non seulement, réduit la masse graisseuse du marcheur, mais elle induit de nombreux effets positifs, en réduisant l’apparition de la fatigue pendant l’effort, et en accroissant la vitesse de récupération après l’effort.
Installer l’effort physique au cœur de l’intention
À l’image des yogis, dont les attitudes posturales se synchronisent avec le souffle, la marche non-violente ajuste la fréquence des pas sur celle de la respiration. En mettant en place une respiration synchronisée avec le pas, elle installe l’effort physique au cœur de l’attention, de l’instant présent. En fournissant régulièrement aux muscles et au cerveau une grande quantité d’oxygène, la respiration synchrone tonifie tout autant le physique que le psychisme.
Elle évite les tensions musculaires et les apnées, autant inconscientes que néfastes. Elle supprime la fatigue et les courbatures en maintenant le corps en deçà du seuil anaérobique. Il faut le vivre pour le croire !
L’attention aux ressentis se porte naturellement vers les pieds et les jambes. Mais aussi vers la respiration, le chant des oiseaux, le bruit de la pluie, l’ardeur du soleil, le parfum des fleurs, la caresse de l’air sur le visage, la texture du sol.
Ou bien encore sur la position de la tête, du dos, du bassin, à tout ce balancement du corps, à cette danse de la vie qui amène le marcheur à cet état imprédictible d’unité appelé méditation.
La prière du cœur pour éviter la dispersion mentale
Un mantra, une ritournelle, une prière répétée rythme la marche et évite la dispersion mentale. Quelques syllabes prononcées pendant le temps de l’inspiration, quelques autres durant l’expiration. La mélodie répétée à l’infini chante la démesure de l’espace et du temps. Elle s’accorde ainsi à la fragilité du marcheur. Elle ouvre à la métaphore « chemins de terre et chemins de vie. »
Cette répétition d’une courte phrase en accord avec la respiration est une pratique assez répandue, notamment dans les traditions orientales. La tradition orthodoxe l’appelle « la prière du cœur ». Elle installe la présence et l’énergie au centre de l’être. La prière du cœur éveille non seulement la quiétude, mais aussi le discernement, qualité fort appréciable pour le marcheur de longue distance.
Mobilisant l’être dans sa globalité – souffle, corps, esprit – la marche non-violente relie le marcheur à lui-même et au monde qui l’entoure. À chaque pas, il arrive chez lui, entre terre et ciel.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Dans la région Rhône-Alpes, vous pouvez contacter Daniel Zanin, accompagnateur en moyenne montagne et organisateur de stages et de voyages basés sur le concept de la marche consciente.