DROIT DE SUITE – Hélène Gratet, comédienne, membre et porte-parole du collectif le Tricycle, association gestionnaire du Théâtre 145 et du Théâtre de Poche, réagit aux propos tenus par Corinne Bernard sur Place Gre'net le 22 octobre dernier. L'adjointe aux cultures s'y exprimait notamment sur le projet de reprise en gestion directe des deux salles.
La réaction n'aura pas tardé. Soucieuse de rétablir ce qu'elle estime être certaines vérités, Hélène Gratet, comédienne et membre du collectif Tricycle gestionnaire du Théâtre 145 et du Théâtre de Poche, a tenu à réagir.
En cause, les propos tenus par Corinne Bernard dans une interview publiée le 22 octobre sur Place Gre'net.
La conseillère municipale adjointe aux cultures revenait sur les quelques thèmes litigieux soulevés par un communiqué publié par le collectif Tricycle le 9 octobre 2015 en réaction à la décision de la ville de Grenoble de reprendre en régie directe le Théâtre de Poche et le Théâtre 145. Outre ce dossier, elle y était plus largement interpellée sur sa politique culturelle.
➔ Corinne Bernard justifie la reprise en régie directe des deux salles de spectacle en évoquant notamment des problèmes de fonctionnement du Tricycle. D'après elle, « ce qui aurait dû être plus efficient, c’est le lien avec le théâtre municipal ». Qu'en est-il ?
Hélène Gratet tient à préciser le contexte. « Nous avons rencontré la directrice du théâtre municipal mais comme, auparavant, sa mission n'était pas orientée sur la création locale, elle ne s'intéressait pas vraiment aux spectacles du Tricycle. Des tentatives de rencontre au cours de la saison 2014 - 2015 sont restées infructueuses du fait de l'indisponibilité de la directrice ».
« Nous n'avons pas pu travailler avec eux », déplore-t-elle. « Nous sommes des militants, des artistes qui connaissons les arcanes de la création. Le Tricycle est un lieu de fabrique et non de diffusion de spectacles. Nous pensons que la municipalisation est une erreur et que l'outil “théâtre municipal” ne correspond pas aux besoins de la création locale ».
L'artiste pointe une grande méconnaissance des politiques sur la façon dont se montent les spectacles. Pour elle, l'ouverture aux amateurs prônée par l'élue en est un bon exemple.
« Corinne Bernard ne veut plus qu'ils jouent dans des garages, soit. Mais alors dans quelles conditions vont créer les quatre-vingt huit compagnies grenobloises si le politique n'a pas à choisir ? », s'inquiète Hélène Gratet. « Il n'est pas possible de satisfaire tout le monde. Il va bien falloir faire des choix ! Si ce n'est pas le politique qui les fait, qui les fera ? », interroge-t-elle.
H. Gratet : « Le théâtre municipal ne correspond pas
aux besoins de la création locale »
Quant aux comités de suivi évoqués par l'adjointe aux cultures, la comédienne est plus que sceptique. « Ils seront constitués de personnes représentant d'autres salles de la ville. Ces mêmes personnes ne sont pas encore au courant des véritables objectifs de ce dispositif. Nombre de ces structures travaillent avec nous et se disent tout aussi sceptiques », assure Hélène Gratet.
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