REPORTAGE VIDÉO – La 21e édition du Millésime, le festival œnologique et musical de Grenoble, bat son plein dans l’agglomération depuis le 3 octobre 2015. Avant le temps fort du Village vigneron, place Victor Hugo, les soirées œnophiles et musicales attirent un public de mélomanes et d’amateurs de bon vins. A l’honneur cette année, les vins du Languedoc et le compositeur Georg Friedrich Haendel.
Le Village vigneron du festival Le Millésime qui prend ses quartiers place Victor Hugo tous les automnes depuis plus de vingt ans est actuellement en cours de montage.
Pour autant, les mélomanes et œnophiles habitant l’agglomération n’auront pas eu à attendre pour s’adonner à leur passion. Ils peuvent notamment assister, depuis le 3 octobre, à tout un cycle de soirées leur proposant concerts et ateliers de dégustation.
Imaginez ! Plus de quatre-vingt dégustations sont organisées sur tout le temps du festival, dans des contextes aussi divers que concerts, ateliers de dégustation, balade gourmande, rendez-vous cavistes, rencontres d’auteurs et même… une émission de radio !
Les meilleurs professionnels du vin
À chaque année, son thème. Cette année, ce sont les vins du Languedoc qui sont mis en avant. Pour animer ces dégustations, Alain Gatheron, le directeur du festival, est allé chercher les meilleurs : sommeliers, responsables d’appellations, œnologues, auteurs du vin, producteurs, journalistes français ou étrangers, présidents de clubs œnophiles…
« Nous leur donnons carte blanche pour choisir les vins qu’ils présenteront au public. Chacun abordent son thème à sa façon, avec ses préoccupations, ses désirs, sa vision des choses », explique le directeur.
Mais les dégustations se veulent toujours pédagogiques : « Au final, quand on multiplie le nombre de dégustations par le nombre de vins choisis – qui sont tous différents – on obtient un vrai panorama gustatif des différents terroirs et l’on a une vraie connaissance du sujet », se félicite Alain Gatheron.
Le Millésime, premier festival œnologique de France
« Ce que les Grenoblois ne savent pas c’est que le Millésime est le premier festival œnophile de France », tient à rappeler, non sans fierté, le directeur du festival. Si l’œnologie est au cœur de l’événement, la musique n’est pas négligée pour autant. En ce domaine aussi, à chaque année son musicien “millésimé”. Pour l’édition 2015, le choix de l’organisation s’est porté sur le compositeur allemand Georg Friedrich Haendel, virtuose hors pair à l’orgue et au clavecin et figure emblématique de la musique baroque.
Le public est invité à (re)découvrir ses œuvres et celles de bien d’autres musiciens à travers tout un ensemble de concerts en salles, en entrée libre à midi ou à 18 heures. Ou à se rendre à de grandes soirées compositeurs suivies de dégustations commentées avec un verre spécialement gravé avec le portrait du compositeur fétiche. Un souvenir que les visiteurs sont invités à conserver.
L’idée ? Proposer au public une balade musicale à travers les cinq derniers siècles de l’histoire de la musique.
Retour en images sur deux de ces soirées mêlant dégustation et musique. Alain Gatheron nous rappelle, en prologue, les fondamentaux du festival suivis de quelques instantanés captés lors des ateliers de dégustations accompagnant les concerts.
Réalisation Joël Kermabon
À compter du 15 octobre, le festival s’installe dans son Village vigneron, place Victor Hugo, et ce jusqu’au 18 octobre. Si vous n’avez pas pu vous rendre aux différentes manifestations, concerts et dégustations qui l’ont précédé, rien n’est perdu. Ce sera l’occasion de vous rattraper !
Une équipe de copains
Quid de l’organisation ? « Le Millésime, c’est une petite armée mexicaine, c’est-à-dire qu’il n’y a que des généraux ! », plaisante Alain Gatheron, avant de poursuivre : « Plutôt que de passer du temps à gérer un grand nombre de personnes, nous fonctionnons comme une équipe de copains dont la vocation est avant tout d’instiller de la convivialité dans la métropole ».
Pour ce qui est des moyens ? Le festival est soutenu par la Métropole et par les communes de l’agglomération à des titres divers : prêts de salles, communication et bien d’autres choses. Le Conseil départemental, qui s’était mis en retrait lors des dernières éditions, a décidé de participer à nouveau à l’aventure, ainsi que de nombreux soutiens privés. « En fait, c’est un gros “melting pot” (un creuset) qui fait que nous parvenons à continuer, vaille que vaille », conclut le directeur.
Joël Kermabon
Pour en savoir plus, retrouvez le programme sur le site du Festival Millésime.
Œnologue et docteur en pharmacie
« Le Millésime, c’est une des plus belles fêtes qu’il y a en France sur vins et musique. Je considère que la musique est très liée au vin, comme le vin est très lié à la musique. La musique on l’entend, le vin on le sent, les deux se complètent à merveille » (à lire « avé l’assent »). C’est ainsi que s’exprime Jean-Philippe Granier, le directeur des vins du Languedoc, juste avant la dégustation qu’il s’apprête à animer. Ce n’est d’ailleurs pas à une simple animation didactique et technique qu’il va se livrer mais à un véritable show.
Sa faconde et sa truculence, amplifiées par l’accent chantant du Languedoc, ont littéralement conquis le public présent. L’homme est attachant, le propos ciselé. L’assistance l’écoute parler de tous ces vins qu’il connaît comme sa poche avec un plaisir non dissimulé. Ses propos, émaillés de faits historiques, de considérations géologiques (terroir oblige) et d’anecdotes foisonnent d’informations toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Entre autres découvertes, on apprend notamment que les tanins entrant dans la composition des vins contribuent à fluidifier le sang et à éviter les maladies cardio-vasculaires. On le croit d’autant plus volontiers quand on apprend que, non seulement compétent sur les vins du Languedoc, Jean-Philippe Granier est également docteur en pharmacie.
Mais place à l’artiste ! Nous vous invitons à suivre Jean-Philippe Granier qui nous parle avec fougue et passion des quelques crus du Languedoc qu’il avait choisi de faire déguster à ses invités ce soir-là.
Réalisation Joël Kermabon