AVANT-PREMIÈRE - Déjections canines, dépôts sauvages d'encombrants, déchets abandonnés sur la voirie… Face à la montée des incivilités, la ville de Grenoble a décidé de passer à la verbalisation. Enjeu : améliorer la propreté des rues malgré une baisse des effectifs dans les services dédiés à l'entretien.
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Comment assurer la propreté de la ville, malgré des incivilités en hausse et un nombre d'agents d'entretien en baisse ? Grenoble a peut-être trouvé la solution de cette équation complexe : verbaliser. Le projet est, en tout cas, dans les tuyaux de la nouvelle municipalité qui s'apprête à lancer une vaste campagne de verbalisation pour améliorer la propreté urbaine.
Si les élus et responsables de services concernés à la ville de Grenoble n'ont pas souhaité s'exprimer avant des annonces officielles sur le sujet, les délégués syndicaux territoriaux se sont, eux, montrés plus prolixes.
Des incivilités croissantes
Maintenir la ville propre. Le défi est de taille car les agents de la propreté urbaine doivent faire face à une augmentation des actes d'incivilité de la part des citoyens. « Tous les déchets déposés de manière sauvage – comme les encombrants qui ne sont pas de notre charge – ont un impact énorme », déplore Lilian Dejean, agent de la propreté urbaine de la ville de Grenoble et délégué CGT.
« Sans compter les containers sortis plusieurs jours avant la date de ramassage, les voitures brûlées ou les bris de vitres d'arrêts de bus qui cassent toute l'organisation que nous essayons de mettre en place. »
Cherif Boutafa, secrétaire du groupement départemental Force ouvrière Isère, évoque aussi des « gens qui jettent par la fenêtre ou qui mettent leurs poubelles n'importe où, parfois même dans les bacs à verre. »
Face à cette recrudescence d'incivilités, le service de la propreté urbaine a donc sollicité un soutien de la Ville.
Une demande à laquelle la municipalité semble avoir répondu, via la verbalisation annoncée des actes d'incivilité constatés. « Nous ne savons pas précisément quand cela va être mis en place, mais cela va se faire prochainement », assure Lilian Dejean.
La verbalisation porterait sur trois axes, explique le délégué CGT : « les dépôts sauvages, le non-respect des règles sur les marchés alimentaires – comme les départs tardifs qui gênent les agents d'entretien –, et, enfin, les déjections canines ». Pour connaître les tarifs des amendes et le nombre d'agents municipaux qui seront en charge de la verbalisation, il faudra en revanche patienter.
Faire mieux… avec moins d'effectifs
Il faut dire qu'au-delà des incivilités les services doivent faire face à d'autres défis, dont une baisse de moyens. « Si être agent de la propreté urbaine c'est exercer un métier ingrat avec un manque de considération, nous avons toujours prôné un service de qualité envers les usagers et nous avons su nous adapter à différentes municipalités et directeurs », assure Lilian Dejean.
De fait, l'adaptation est bien le maître-mot face à la restructuration des moyens humains engagés par la nouvelle municipalité dans l'ensemble des services municipaux. Et celui de la propreté urbaine n'a pas fait exception.
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