REPORTAGE VIDÉO – Le Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) du CHU de Grenoble tire la sonnette d’alarme. A l’appel de trois organisations syndicales (FO, CGT, SNMH-FO), une manifestation était organisée ce mardi 8 septembre. En cause, un nouveau projet médical prévoyant la suppression de cinq postes dans le milieu social, ce qui dégraderait la prise en charge des patients selon les syndicats.
Installé depuis une trentaine d’années à Grenoble, le Centre Hauquelin prend en charge chaque année 700 patients souffrant de comportements addictifs. Aujourd’hui, la structure qui dépend du CHU de Grenoble est mise à mal, selon les organisations syndicales.
En cause, un projet médical qui aurait été présenté par le chef de service et validé par la direction du CHU de Grenoble, prévoyant la suppression au 1er janvier 2016, de cinq postes dans le milieu social. Selon les syndicats, ce dernier mettrait en péril la prise en charge des patients, le fonctionnement du centre et la qualité du service.
Suite à l’échec des négociations engagées en août dernier avec la direction générale du CHU, le personnel a déposé un préavis de grève reconductible ce mardi 8 septembre. Les syndicats demandent le maintien des sept postes d’éducateurs spécialisés, d’assistantes sociales et de secrétaires, ainsi que le retour à neuf demi-journées de consultations médicales hebdomadaires.
« Un projet médical inadapté à la prise en charge des patients »
Au-delà des emplois menacés, les syndicats s’inquiètent des conséquences de ce projet sur les bénéficiaires. « La suppression de ces postes s’inscrit dans un projet médical inadapté à la prise en charge des patients toxicomanes, pour lesquels l’articulation de l’accueil, de l’accompagnement socio-éducatif et du soin est primordiale », expliquent-ils.
« La vocation actuelle du centre ne sera plus la même. Des projets sont actuellement en cours pour ces patients pris en charge, mais avec ce nouveau projet médical, ils ne seront plus dans un système de suivi », commente Lydia Gonzales, déléguée FO CHU.
Le professeur Jean-Pierre Zarski, président de de la Commission médicale d’établissement (CME) du CHU de Grenoble, revient sur le contexte de ce conflit.
En attendant les conclusions du moratoire qui prendra fin le 31 octobre prochain, les manifestants se sont regroupés ce mardi 8 septembre, à 10 heures, au Centre Hauquelin. Ils se sont ensuite dirigés vers le Pavillon Dauphiné, siège de la direction générale du CHU de Grenoble où une délégation a été reçue.
Réalisation JK Production.
Maïlys Medjadj, avec Joël Kermabon
VICENSE CENIZA : SAUVÉE GRÂCE AU CENTRE HAUQUELIN
Suivie à Hauquelin depuis 2006, Vicense Ceniza, 43 ans, a pu arrêter l’héroïne grâce au centre, avant de stopper la substitution par méthadone en 2013. Bénévole pour l’association Aide jusqu’en 2009, elle a suivi et validé une première année de formation pour devenir art thérapeute, mais n’a pas pu poursuivre, faute de pouvoir financer sa deuxième année. Elle témoigne de l’intérêt des soutiens médico-psychologiques de ce centre pour les personnes dépendantes.
Réalisation : JK Production.