FOCUS – Jazz à Vienne célèbre du 26 juin au 11 juillet sa 35e édition. Pour cet anniversaire, les organisateurs ont misé sur une programmation exceptionnelle. De Marcus Miller à Natacha Atlas, en passant par Sting ou encore Dee Dee Bridgewater, de grands noms de la musique se produiront cette année. À la veille de son ouverture, Stéphane Kochoyan, directeur de Jazz à Vienne, lève le voile sur quelques-uns des moments clés de cette édition 2015.
Trente cinq ans après sa création, Jazz à Vienne a su se forger une solide réputation de festival international. Fondé en 1981 par Jean-Paul Boutellier, ce qui n’était alors qu’une simple « Nuit du blues » est devenu depuis un festival s’étalant sur dix-sept jours et accueillant pas moins de 175.000 spectateurs par an, dont 90.000 au Théâtre antique.
Une telle longévité s’explique en partie par l’esprit d’innovation qui anime les organisateurs. « Le festival est un concept qui se doit d’être innovant. La plus grande difficulté de Jazz à Vienne, comme toute manifestation culturelle, est d’exister dans le temps. Durer, pour un festival, c’est déjà un pari à tenir mais il faut aussi savoir innover », explique Stéphane Kochoyan.
Le directeur de Jazz à Vienne et son équipe peuvent ainsi compter sur plus de 150 bénévoles pour faire vivre la manifestation. « Le cœur du festival, ce sont les bénévoles car ils accueillent à la fois les artistes, le public et font partager leur passion pour la musique », précise-t-il.
« Aujourd’hui, la structure s’est transformée car nous sommes passés d’une association à un Établissement public industriel et commercial, mais nous sommes restés en phase avec nos valeurs ».
« Jazz à Vienne est le bijou de Vienne »
Au-delà de la musique et des artistes, Jazz à Vienne est également un événement à l’ambiance toute particulière. Une plus-value que l’on doit au passé historique de cette ville et au patrimoine gastronomique et œnologique du Pays viennois.
« Jazz à Vienne est le bijou de Vienne. Les monuments romains, la culture du vin et de la gastronomie sont importants ici. Le festival de jazz prend place dans cette ville gallo-romaine. Nous aménageons des scènes éphémères sur les sites comme le Théâtre antique, le musée gallo-romain, le Théâtre de Vienne et le Jardin des Cybèles. Le public peut donc venir toute la journée pour écouter de la musique et boire un verre, sans forcément passer par la case du Théâtre antique », commente Stéphane Kochoyan.
Hommage à la Nouvelle Orléans en ouverture
A l’approche du 10e anniversaire du passage de l’ouragan Katrina, Jazz à Vienne proposera, en ouverture de cette édition 2015, un week-end Nouvelle-Orléans. L’objectif : rendre hommage au berceau du jazz et aux musiciens qui ont fait connaître ce style de musique à travers le monde.
Pour célébrer l’esprit de la plus grande ville de l’État de Louisiane et faire découvrir l’une de ses traditions, un grand défilé carnavalesque de 500 musiciens professionnels et amateurs aura lieu le 26 juin, à partir de 18 heures, dans les rues de Vienne.
Le soir même, une grande soirée musicale gratuite sera organisée sur différentes scènes installées dans le centre-ville, avec huit groupes influencés par la musique de Louisiane.
Un week-end d’ouverture qui se poursuivra ensuite, les 27 et 28 juin, au Théâtre antique, avec notamment deux concerts, en présence de Dee Dee Bridgewater accompagnée de l’orchestre du trompettiste néo-orléanais Irvin Mayfield, mais aussi d’Allen Toussaint et du pianiste Davell Crawford.
Des concerts dans la ville
D’autres temps forts animeront également cette 35e édition. « Jazz à Vienne étant un événement international, tous les jours, nous essayons de créer l’événement. Nous avons ainsi essayé de booster le festival off en programmant chaque soir à 19, 20 et 21 heures des concerts dans la ville », explique Stéphane Kochoyan.
En complément de l’offre proposée sur les scènes officielles, les restaurants, bars, commerces, associations et structures culturelles organiseront, pendant toute la quinzaine, des concerts en terrasses, expositions ou encore séances de dédicaces. De multiples animations qui permettront aux habitants et visiteurs de pouvoir écouter du jazz dans une autre ambiance et à moindre coût.
Des pointures du jazz pour un anniversaire exceptionnel
Du côté de la programmation officielle, le festival attend cette année encore des stars du jazz. Le 29 juin, Natacha Atlas sera sur la scène du Théâtre antique de Vienne, pour un concert unique en France. Accompagnée d’Ibrahim Maalouf, elle présentera aux spectateurs viennois son dernier album intitulé River Nile, subtile mélange entre musique orientale et occidentale.
Marcus Miller et l’Orchestre national de Lyon seront, eux, en concert le 30 juin au Théâtre antique. Sous la direction de Damon Gupton, ils revisiteront les origines du jazz, dans un répertoire inédit.
Cette édition sera également marquée par la Soirée Jazz Legends, le 9 juillet. Elle réunira sur scène The Messenger Legacy, autour de l’emblématique saxophoniste Benny Golson.
Du côté des invités de marque, à noter également la présence de Georges Benson, le 7 juillet et celle de Sting, le 8 juillet.
Et pour ceux qui n’en auraient pas eu assez, il ne faudra pas manquer, le samedi 11 juillet, de 21 heures à 7 heures du matin, la « All Night Jazz ». Le Festival accueillera, pour cette soirée, une brochette de stars comme Ayo, Roy Hargrove, Snarky Puppy, Ester Rada, Jean-Pierre Bertrand Boogie System ou encore Uptake.
Maïlys Medjadj
INFOS PRATIQUES :
La 35e édition de Jazz à Vienne a lieu du 26 juin au 11 juillet.
Programme et réservations sur le site du festival Jazz à Vienne.
Attention ! Certains concerts et soirées sont déjà complets.
UN FESTIVAL AUX FORTES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES
Alors que de nombreuses manifestations culturelles ont du mal à joindre les deux bouts, Jazz à Vienne est également un festival créateur de richesses pour le territoire. Chaque année, il génère 17 millions d’euros de retombées économiques et attire 175.000 festivaliers.
« Jazz à Vienne est vraiment générateur d’emplois et, ça, il ne faut pas l’oublier ! Un euro de subvention génère 15 euros de retombée économique », tient à rappeler Stéphane Kochoyan.
Un succès qui s’explique en partie par le mode de financement. A la différence d’autres, ce festival n’est en effet subventionné qu’à hauteur de 19 % par les collectivités locales. Les 81 % restants proviennent de mécénats des entreprises, de la billetterie et des autres activités de l’établissement. Même si Jazz à Vienne ne souffre pas directement de la baisse des dotations de l’État, « nous devons rester très prudents », estime son directeur.