EN BREF – En dix ans, les glaciers du massif du Mont-Blanc ont perdu 10 mètres d’épaisseur. Conséquence directe de la hausse des températures l’été, la fonte s’accélère. La Mer de glace est, à Chamonix, la plus touchée en France. Sur son front, le glacier perd entre 4 et 5 mètres par an.
Le verdict des scientifiques est sans appel : les glaciers du massif du Mont-Blanc ont, entre 2003 et 2012, perdu en moyenne 10 mètres d’épaisseur. Avec un record pour le glacier de la Brenva qui, dans sa partie basse, en versant italien, a considérablement fondu, au point de perdre 12 mètres par an.
Côté français, c’est près du front de la Mer de glace que la fonte est la plus spectaculaire : les glaciologues du Legos (laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales) ont mesuré un amincissement de 4 à 5 mètres par an. Une fonte importante, rapide et qui, surtout, s’accélère par rapport à celle mesurée entre 1979 et 2003.
C’est grâce aux satellites Pléiades du Centre national d’études spatiales (Cnes), lancés fin 2011 et 2012, que les glaciologues ont pu obtenir des relevés plus précis des surfaces terrestres et notamment glaciaires, avec des images d’une résolution inférieure à 70 centimètres.
En cause, la fonte estivale
Lorsqu’on compare ces relevés avec ceux réalisé par le satellite Spot en 2003, l’accélération de la fonte glaciaire ne fait plus de doute. Dans le cadre du programme Glacioclim coordonné par le laboratoire de glaciologie et géophysique de Grenoble (LGGE), les scientifiques ont multiplié les mesures d’accumulation et d’ablation des glaciers du massif du Mont-Blanc pour comprendre le pourquoi de cette fonte accélérée.
Des mesures qui révèlent que l’accumulation hivernale a peu varié au cours des quarante dernières années. C’est l’été, à la faveur de la hausse des températures, que les glaciers fondent.
Glaciers : un triste record observé par Pléiades par CNES
En l’espace de quarante ans, les glaciers alpins ont ainsi perdu un quart de leur superficie. Qu’en restera-t-il à la fin du siècle ? Dans l’hypothèse d’une hausse des températures de 3 °C d’ici 2100, seuls les glaciers situés à plus de 4 000 mètres d’altitude subsisteraient.
Patricia Cerinsek
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