FOCUS – L’Association pour le développement des transports en commun (ADTC) vient de publier ses conclusions pour multiplier par quatre la part de déplacements à vélo dans la métropole. Des objectifs ambitieux pour 2020 qu’elle met en avant afin de booster la dynamique entamée par Grenoble-Alpes Métropole, allant dans le même sens.
Grenoble capitale du vélo ? Si la capitale des Alpes a plutôt la petite reine à la bonne, elle est encore loin de rivaliser avec de grandes villes européennes comme Amsterdam, Copenhague ou Bruges. Pour aller plus loin en matière de déplacements à vélo, l’Association pour le développement des transports en commun (ADTC) vient ainsi de produire un livre blanc de 56 pages intitulé « Grenoble métropole cyclable ».
Aujourd’hui, seulement 5 % des habitants de la métropole utilisent le vélo pour se déplacer. Pas assez pour l’association, qui souhaite que la “part modale” du vélo passe à 20 % d’ici 2020. Un objectif qui va dans le même sens que les engagements de Grenoble-Alpes métropole en la matière. L’ADTC a également dressé un état des lieux sur la pratique du vélo dans Grenoble et son agglomération pour pouvoir formuler ses propositions.
Une ville à 30 km/h
Parmi les 20 points d’action de l’ADTC, quelques propositions “chocs” comme la mise en place du principe de la ville à 30 km/h : « Le 50 km/h doit devenir l’exception et non plus la règle de base ». Le but de cette réglementation étant de rendre la pratique du vélo moins stressante et plus sécurisante pour les usagers.
L’association propose également d’autres mesures – potentiellement moins sujettes à débat –, comme la réalisation de passerelles cycles et piétons, ou d’une campagne de promotion de la bicyclette. Mais aussi le développement d’une application numérique pour signaler sur une carte, en temps réel, les dysfonctionnements au niveau des itinéraires cyclables.
Le dossier révèle, en substance, que « dans la grande région grenobloise, 54 % des déplacements font moins de 3 km, dont un bon tiers sont effectués en voiture ». Avec plus de vélos dans la ville, l’association est convaincue que l’économie locale sera dynamisée.
Plus rapide, plus efficace, plus pratique… Les intérêts à prendre le vélo sont décortiqués point par point. Le dossier veut aussi couper court à toute idée reçue sur l’usage du vélo et évoque les principaux freins, notamment les vols de vélo et la sécurité sur la route. Concernant les vols de vélos, s’il n’y a « pas de solution parfaite », concède l’ADTC, « il existe des moyens efficaces de réduire le risque de vol ».
« Envoyer un signal fort »
« À Grenoble, il y a un potentiel, il y a une volonté… Faut foncer ! », estiment Emmanuel Colin de Verdière et Philippe Zanolla, membres du conseil d’administration. L’association espère, via ces propositions, « envoyer un signal fort » à la métropole et à ses habitants.
Un projet ambitieux qui demanderait, sous cette forme, 4 millions d’euros d’investissements par an. Pour l’heure, “seuls” 2,5 millions d’euros ont été alloués au budget vélo 2015 de la métropole.
Ludovic Chataing