FOCUS – Nouveau coup dur pour les organisateurs du Hadra Trance Festival. L’édition 2015, qui devait avoir lieu cet été, vient d’être annulée, faute de terrain pour accueillir les festivaliers. Benoît Allirol, directeur de l’association Hadra, explique les raisons de cette annulation et présente les futurs projets de sa structure.
Après deux annulations en 2007 et 2009, le Hadra est une nouvelle fois sur la sellette, faute de lieu pour accueillir le public.
Inauguré en 2005 à Chorges dans les Hautes-Alpes et implanté jusqu’à l’an dernier à Lans-en-Vercors, en Isère, le plus grand festival de musique électronique trance en France n’aura donc pas lieu cet été. L’annonce a été faite le mardi 31 mars par les organisateurs qui expliquent, dans un communiqué, que cette « annulation vient s’ajouter à la longue liste des manifestations culturelles en péril ».
Un avenir incertain
« Nous avons démarché une soixantaine de municipalités mais nous n’avons pas trouvé de lieu d’accueil, soit parce que nous n’avions aucune réponse, soit parce que le site ne correspondait pas car trop haut en altitude, trop près des habitations ou trop petit. Fin février, début mars, quand nous nous sommes aperçu que nous n’avions pas de site viable, nous avons pris la décision d’annuler le festival » explique Benoît Allirol, président de l’association Hadra.
Cette annulation, n’est pas sans conséquence pour l’association. « Sans festival, bon nombre de projets ne pourront être mis en avant, comme les ateliers, l’accompagnement d’artistes et la production d’albums », souligne-t-il. En effet, Hadra représente 80 % du budget global de l’association, qui s’élève à 1,4 million d’euros. Ce manque à gagner pourrait aussi avoir un impact sur l’emploi des salariés.
« Un contexte politique et culturel national »
Pour Benoît Allirol, cette situation n’est pas seulement liée à « l’image du festival », mais à un « contexte politique et culturel national » plus large. « Nous avions des soutiens au Sénat et au ministère de la Culture », mais « les maires sont très peu nombreux à prendre un risque politique. A Lans-en-Vercors, nous n’avons jamais signé de convention pour un partenariat dans la durée. Pourtant, nous arrivions à un moment clé de la période estivale, fin août, quand l’activité touristique était en baisse. Hadra proposait une alternative à ces problèmes d’économie » ajoute-t-il. 142 lieux ou événements culturels, dont une centaine de festivals, ont déjà subi le même sort, en France, depuis le début de l’année, à en croire l’association.
Un événement trance pour la rentrée
Même si, cette année, le festival n’aura pas lieu dans son format classique, l’association Hadra prévoit d’ores et déjà pour la rentrée prochaine un nouvel événement musical trance dans la région ; ainsi que des soirées d’ateliers et de productions musicales au sein du label.
En attendant, les recherches pour trouver un lieu d’accueil pour l’été 2016 se poursuivent. Après s’être concentrée sur Rhône-Alpes, l’association a ouvert à Noël ses démarches de prospection aux régions limitrophes comme l’Auvergne, le Limousin et Provence-Alpes-Côte‑D’azur.
Maïlys Medjadj
Le Hadra Trance Festival en chiffres :
Cet événement fait partie des grands festivals musicaux français, avec 15 000 tickets uniques vendus et une fréquentation de plus de 28 000 participants sur les quatre jours.
Le budget global dépasse les 930 000 euros. Le festival, qui s’autofinance à 94 %, avait injecté en 2012 près de 400 000 euros dans le tissu économique local.